L’intégration des immigrés en France.

  Voilà maintenant quelques temps que certains rédacteurs font des articles sur la "non" intégration des immigrés en France et dénoncent haut et fort leur incompréhension.

 

Soit, je peux comprendre que cela puisse paraître anormal pour certains, absurde pour d’autres…

Je vais vous présenter un exemple tout simple dans cet article, il s’agit de celui de mon époux.

 

Mon mari est arrivé en France il y a maintenant près de cinq ans. Originaire d’un pays du Maghreb, il a bien été scolarisé jusqu’à son Baccalauréat. Son choix d’apprentissage de langue étrangère s’est porté sur l’anglais. Et oui au risque d’en surprendre plus d’un, l’apprentissage du français dans les pays du Maghreb n’est nullement une obligation!

Nous nous sommes mariés, et il est arrivé en France sans parler le moindre mot de français. Pour le travail, comme pour la vie de tout les jours, il a été évident tout de suite qu’il fallait qu’il apprenne le français rapidement. Nous nous sommes donc renseignés auprès du conseils général qui nous a tout de suite orienté vers le CLIPS ou la mission locale de proximité. Le jour même, nous avons demandé à constituer un dossier d’inscription.

Pour constituer ce dossier, on nous demandait une inscription au pôle emploi ( qui peut prendre jusqu’à un mois voir plus selon les régions), une immatriculation auprès de la sécurité sociale ( soit environ trois mois pour l’obtenir), un justificatif de domicile ( ce fut le plus simple), une carte de séjour en règle et non un récépissé ( ce qui prend là encore environ deux à trois mois en fonction des préfectures) et enfin une lettre de motivation!

En gros le parcours du combattant!

Et en ce qui concerne la lettre de motivation, encore un exemple de chose inutile puisque que mettre dans cette lettre? "Bonjour, je viens d’arriver en France et je ne sais pas dire le moindre mot de votre langue!" Déjà faudrait il avoir la possibilité de s’exprimer ainsi!

Donc si le calcul est bon, il faut déjà attendre au minimum trois à quatre mois afin de constituer son dossier. Par la suite, il faut attendre l’accord du conseil général. Et enfin il faut attendre qu’il y ait de la place. 

Au bout de cinq années, après avoir fait plusieurs relances auprès de l’organisme de formation et du conseils général, pas de réponse ou mise en attente! 

Mon époux a apprit le français seul en famille. Aujourd’hui, même si son français reste approximatif, il faut avouer qu’il se débrouille pas mal du tout.

 

Mais dans le cas d’une femme dont le mari travail, qu’elle a la possibilité de rester avec des personnes de la même origine que la sienne, pourquoi continuer de batailler avec les institutions? Elles baissent les bras rapidement et cela est compréhensible! Leur chance, les enfants. En effet, lorsque ceux ci entrent à l’école, ils peuvent les aider à s’exprimer en français.

 

Avant de juger de situations qui pour certains apparaissent comme de la négligence, de la non intégration, penchez vous un peu sur le cas de ces personnes, sur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Et vous, en vous mettant un peu dans leur situation, que feriez vous? Si vous étiez obligez de vous expatrier, que feriez vous? Et vos enfants, les inscririez vous dans des écoles du pays qui vous accueil ou bien dans des écoles dispensant des cours dans votre langue maternelle?

Je ne juge personne, j’essaye simplement d’apporter des éclaircissement sur l’incompréhension de certains.