quatre années avant 2017 ?

 

En général un nouveau président de la république bénéficie d’une opinion favorable, puisqu’il vient d’être élu, et ce n’est qu’ensuite qu’elle s’effrite pour atteindre les profondeurs habituelles. Alors la question qui se pose, n’est-il pas préférable d’être impopulaire au début plutôt qu’à la fin du mandat ? Les années qui sont devant François Hollande ne peuvent que l’aider à obtenir une meilleure popularité. Sa popularité s’est effondrée dès le second mois de sa prise de fonction malgré la simplicité de cette prise de fonction et le retour à une gouvernance respectueuse des institutions. L’empreinte désastreuse de Sarkozy, le score étroit de sa victoire, firent qu’elle s’accentua sous l’influence de l’héritage, pour atteindre en mars 30 % enfonçant tous les niveaux atteints depuis 1981 selon le baromètre TNS Sofres de mars 2013 pour Le Figaro Magazine, Le Figaro.fr. On ne peut expliquer une telle chute que par le fait que François Hollande vainquit Sarkozy, plus par son rejet que par la confiance qu’il inspirait, combattu à gauche. Vous ajoutez à cela, la montée constante du chômage, 100.000 chômeurs de plus en 2012, dont il n’y est pour rien, puis les impôts qu’il faut prélever cause de notre endettement, et vous avez un ensemble qui justifie cette impopularité.

 

Le baromètre que l’on peut consulter ici donne une confiance totale de 27 % , une plutôt pas confiance de 30 % et pas de confiance du tout de 36 %. Pour Jean-Marc Ayrault les données sont, confiance 26 %, plutôt pas confiance 30 % pas confiance 34 %. Pour bien analyser la situation, il faut se reporter au sentiment de l’opinion publique qui est de pessimiste à 80 % (sympathisants de gauche 71 % de droite 90 %) et optimistes 5 % (sympathisants de gauche 9 % de droite 3 %). Le problème serait de connaître si c’était un gouvernement de droite est-ce que le pessimisme serait moins élevé ? Probablement, la droite est toujours plus unie que la gauche.

 

Pour les autres personnalités politiques Manuel Valls est celui dont la cote d’avenir est la plus élevée avec 39 % suivi de François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde. Sur les partis politique, bien que le PS en prenne un coup avec 39 % à égalité avec EELV, il reste devant l’UMP 36 % et le FN 23 %. Quel enseignement général peut-on tirer de ce sondage ? Outre le fait qu’il est fait dans un moment de crise profonde, le chômage ne cessant de croître, montre que toutes les personnalités politiques sont affectées par la crise et qu’aucune n’émerge franchement. Mais de plus, s’agissant de l’exécutif François Hollande et Jean-Marc Ayrault, ils ont 30 % d’opinion de Français qui n’ont «plutôt» pas confiance, donc incertaines, ce sont donc des voix potentielles de confiance si la conjoncture s’améliorerait. Les 36 et 34 % de Français qui n’ont pas confiance sont certainement ceux qui, quelques soient les résultats de la politique menée, ne changeront pas d’opinion.

 

Dans un autre sondage Ifop/Paris Match publié par Le Parisien libéré mardi 05 mars, les cotes de popularité de François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont reculé de six points en un mois, tombant à 37% et 39% respectivement, le niveau le plus bas depuis mai 2012. L’effet Mali n’a pas fonctionné bien que tous les partis ont admis notre engagement. Ce n’est donc pas le sujet de basculement.

 

Ce sondage est un peu meilleur que le sondage TNS Sofres du Figaro. 30% des personnes interrogées «approuvent plutôt» l’action de François Hollande comme président de la République, 7% l’approuvent tout à fait, soit 37% au lieu de 43% en février. En revanche, 63%, plus 6 points, «désapprouvent son action», 36% déclarent ne pas l’approuver du tout, 27% disent «plutôt ne pas l’approuver». Là aussi, il aurait été judicieux de demander sur quels points les Français portaient leur jugement. À quelques points près on pourrait dire que la cote de popularité de François Hollande est de l’ordre de 32 % d’opinions favorables. C’est peu mais pas catastrophique.

 

François Hollande ne peut être satisfait du peu de confiance que les Français lui accordent, les réformes entreprises ne sont donc pas comprises. Il attend qu’elles produisent leurs effets, c’est bien, mais c’est long. Lors de son voyage de deux jours à Dijon il fut question avec le sénateur maire François Rebsamen de légiférer par ordonnances comme la loi l’autorise. Mais surtout il lui faut médiatiser l’action du gouvernement. Le vent est utile pour faire savoir.

 

La situation qu’il a trouvé et probablement à laquelle il ne s’attendait pas à être aussi catastrophique le mine. C’est une fois élu qu’il peut connaître, par les grands commis de l’État, ce qu’elle est. Ses propositions dans une campagne présidentielle n’ont de crédibilité que si elles sont applicables. Il même conduit à faire le contraire et c’est là que la gauche et l’extrême gauche qui l’ont soutenu le lâche.

 

Les mesures qu’il fut amené a prendre sur les conflits Arcelor Mittal, Peugeot, sont contraires à l’espérance qu’il a donnée, ce qui fait le mécontentement d’une catégorie de salariés touchés par ces conflits, et même de certains de ses ministres, ce qui accroît le flou gouvernemental et le mécontentement général activé par les médias.

 

Cet électorat se positionne comme la principale force d’opposition, la droite étant empêtrée dans ses problèmes de leadership. L’accord sur la flexisécurité du travail a déclenché, au moment ou il venait en discussion à l’exécutif, avant sa présentation au parlement, une manifestation des syndicats CGT et FO non signataires soutenue par les formations politiques de gauche. Si l’on ajoute à cela, les couacs de ses tous jeunes ministres, aucun n’en avait l’expérience, même lui ne l’a jamais été, et avec les augmentations d’impôts, ajoutées à une croissance nulle de l’année 2012, il ne peut avoir une bonne popularité.

 

En fait, les Français sont impatients, ils soufrent trop de l’austérité qui s’est installée, et la rejette en bloc sur ce gouvernement qui l’accentue par contrainte, ce qui demande de la pédagogie par la communication évidemment.

 

La situation de François Hollande est comparable à celle de Barack Obama lorsqu’il prit la succession de Georges Bush, ou la dette Américaine frôlait des niveaux jamais atteints avec une guerre d’Afghanistan sur les bras.

 

Son quinquennat paraît semé d’embuches par une majorité parlementaire de moins en moins docile sous les coups portés par la gauche. Cette faiblesse fera le jeu de la droite qui aura tout le loisir de critiquer la politique menée de réduction de la dette, et son crédit s’accroîtra sous le prétexte qu’elle ferait mieux. L’offensive médiatique de Sarkozy lorsqu’il prétend être en réserve de la république, si la France va mal, est là pour le démontrer.

 

L’état de notre économie laissé par Sarkozy, est tel qu’il est impossible en quelques mois de redresser les finances et d’inverser la courbe du chômage, qui est 10,2 % au quatrième trimestre de 2012 contre 9,9 % au trimestre précédent en France métropolitaine, et le taux de chômage des jeunes à bondit à 25,7 %. L’opposition joue là dessus, bien qu’elle soit incapable de faire mieux. Renault et Peugeot subissent une chute inquiétante de la vente de leurs voitures. Quand on voit le succès insolent de Volskwagen, on ne peut que constater que c’est toute la politique de droite qui est à condamner, pas seulement celle des constructeurs automobiles.

 

Les accords syndicaux de Renault sur la compétitivité qui furent adoptés par trois syndicats FO, la CFE-CGC, et la CFDT, résonnent comme un coup porté au jusqu’au boutisme du syndicat CGT, d’autant plus qu’ils interviennent au lendemain de la manifestation contre la flexisécurité dans laquelle participait FO, qui refuse l’amalgame.

 

Cet accord vient d’être entériné le 13 mars signé par ces quatre syndicats. On voit là l’incohérence du syndicat FO qui, d’un coté manifeste, et de l’autre accepte un gel des salaires en 2013, de passer à 35 heures hebdomadaires, donc la perte des RTT, et d’admettre une réduction des effectifs de 44.642 à 37.142 salariés d’ici 2016.

 

FO, mis en cause, estime qu’il n’y a pas d’amalgame à faire avec l’accord sur national l’emploi !

 

En contre partie Renault s’engage à maintenir ses sites industriels en France, voir, Renault dans la tourmente 7.500 postes de supprimés d’ici 2016 . Certes, c’est un accord qui bouleverse les avantages sociaux qui furent acquis par de dures luttes syndicales, mais qui étaient dans un contexte de croissance, ce qui n’est plus le cas. Cette situation d’incohérence syndicale pèse sur le climat général, ce qui accentue la morosité générale, voir, et voila que l’on reparle de la réduction du temps de travail.

 

L’autre problème qui mine le gouvernement est celui des retraites dont, il va falloir faire des sacrifices. L’allongement de la durée de vie à la réduction du nombre de cotisants l’indemnisation des retraites par répartition ne pourrait être plus assurée si la durée de départ n’est pas augmentée, ou si les cotisations employeurs salariés ne sont pas augmentées ou si leur réajustement, au coût de la vie, ne soit pas gelé. François Hollande se voit contraint de manger son chapeau, ce n’est pas ce qu’il prétendait pendant sa campagne électorale, voir, et voila que resurgit l’indemnisation des retraites comme.

 

Sur les retraites complémentaires un accord vient d’être obtenu entre le patronat et les cinq syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et CGT, qui gèrent les régimes. Le compromis une augmentation des cotisations associées à une baisse du pouvoir d’achat des retraités.

 

François Hollande a demandé d’être jugé sur son quinquennat, et le premier test sera les élections municipales. Il est fort probable que les socialistes perdront des communes, leur politique de réduction des financements des collectivités territoriales ne joue pas en leur faveur, ainsi que le climat général. La droite et les communistes avec le Front de gauche n’hésiteront pas à s’opposer au gouvernement pour emporter un maximum de communes.