en prenant des participations dans des domaines qui nous étaient réservés.

 

 

Nous avons tous appris que les Chinois aimaient le vin Français, principalement le Bordeaux moins le Bourgogne. Bien que, fin août 1012, l’achat du château de Gevrey-Chambertin, en Bourgogne, par un magnat des salles de jeux de Macao provoqua un bel émoi en France. Comment, notre terroir vinicole séculaire puisse être racheté par des Chinois ? La décadence Française dans un domaine aussi prestigieux que son vin puisse, à ce point, être acheté par la Chine, ou la différence de classe ne fait aucun doute entre la misère et les fortunés, et qu’elle puisse ainsi investir des millions dans le vin, au lieu de soulager les classes les plus misérables ?

 

Le 29/11/12 Les Échos nous apprennent également qu’un Grand cru classé de Saint-Émilion, le Château Bellefont Belcier, fut acquis par un investisseur Chinois. Une stupéfaction, avant les Chinois se contentaient de propriétés plus modestes. Notre France achetée par petits morceaux par la Chine ! D’autant qu’une trentaine de propriétés furent également achetées depuis 2008 surtout dans le Bordelais. On savait les Chinois amateurs de bons vins, ils consomment plus de 1,5 millions de bouteilles par an dans des bars à vin, mais principalement de la production locale. Les crus Français les plus prisés en Chine sont, le château Lafite-Rothschild, le château Latour, le château Mouton-Rothschild, château Margaux et le Haut-Brion, un rien, des vins à + de 400 € la bouteille suivant leur millésime.

 

La Chine pays émergent ? Il l’a été, bientôt maître du monde à la fin de la décennie. Le PIB Chinois ne cesse de croître, avant 2020 il atteindra 25.000 milliards devançant celui des États-Unis. Il est déjà le second banquier des Américains. Et pourtant, il y a bien longtemps, ce pays de paysans fut colonisé par les Anglais, Hong-Kong, Singapour à la fin de la guerre de l’opium, les Russes avec la Mandchourie, puis les Japonais Mandchourie Sud, les iles Pescadores et Formose, (Taiwan), puis à nouveau le Tibet par la Grande-Bretagne, et puis la guerre Sino-Japonaise, et Mao Tsé-toung pendant la longue marche précuseure du collectivisme communiste faisant de ce pays un état totalitaire, voir la catégorie La Chine.

 

Depuis, l’impérialisme communiste a créé de riches Chinois exploitants la misère des paysans, les oubliés du progrès. Le capitalisme triomphe en Chine, la terre appartient à l’État totalitaire. Tout pour la grandeur de la nation, rien pour le bien être des masses. La paysannerie, la vache à lait du développement de la Chine.

 

Les Chinois sont présents en Afrique devenant le premier investisseur de ce continent. Ils ont rachetés de la dette du Portugal, de la Grèce en attendant d’investir dans la dette de l’Union Européenne. Cette richesse extérieure cache une inégalité des revenus bien plus grande que celle de nos vieux pays libéraux. Les fortunes ainsi constituées servent davantage à racheter des entreprises, des biens de prestige, qu’à améliorer les conditions de vie des populations paysannes, le made in France ébloui les Chinois.

 

La Chine n’est pas seule, l’Inde ne s’en laisse pas compter, Chindia devient l’union inattendue. Pékin et New Delhi la main dans la main. Le Financial Times du 10 novembre 2011 titre «China and India call for action, écrit.

 

«China and India have urged the developed world to act more responsibly in managing debt to restore global financial stability, according to a rare joint statement published by Beijing’s finance ministry».

 

«Chine et l’Inde ont recommandé au monde développé d’agir au niveau de la dette avec plus de sérieux afin de rétablir la stabilité financière globale mondiale, selon une rare communication commune publiée par le ministère des finances de Pékin».

 

Cela ne signifie pas que la Chine et l’Inde renoncent au capitalisme, bien au contraire, c’est une déclaration d’avertissement, attention nous sommes là, le cas échéant, nous vous prévenons.

 

Il y a quelques mois, GDF Suez annonça sa décision de filialiser son pôle exploration-production, d’en ouvrir le capital et d’en céder 30 % au fond souverain Chinois CIC. Les salariés du groupe nourrissaient déjà de fortes inquiétudes, l’Humanité.fr. Yves Ledoux, CGT, y voyait une stratégie de développement à l’international dans la recherche du profit maximal, comme suite aux craintes d’un désengagement des activités gazières en France et en Europe. Les gaziers furent unanimes pour condamner cette opération de perte de souveraineté nationale. Monsieur Jin Liquin, à la recherche d’investissements en Europe, impérialisme oblige, et patron du fonds souverain China Investment Corporation, CIC, dont l’actif du fond souverain s’élevait à 409, 6 milliards de dollars US en 2010, annonça dans une interview à Al-Jazira son intention de prendre une participation dans GDF-Suez, et expliquant,

 

«les troubles qui se sont produits dans les pays Européens résultent uniquement de problèmes accumulés par une société en fin de course vivant d’acquis sociaux. Je pense que les lois sociales sont obsolètes. Elles conduisent à la paresse, à l’indolence plutôt qu’à travailler dur. Le système d’incitation est complètement détraqué. Pourquoi les habitants de certains pays de la zone euro devraient travailler jusqu’à 65 ans et plus alors que, dans d’autres pays, ils prennent aisément leur retraite à 55 ans et se prélassent sur la plage ?».

 

Propos qui ne soulevèrent aucune critique des autorités Françaises de l’époque, sauf pour les gaziers, «l’entrée du fonds Chinois dans le groupe 
ne donne pas droit à imposer une cure d’austérité pour les salariés Européens, notamment ceux de GDF Suez», déclara Yves Ledoux.

 

Mais plus encore récemment, le milliardaire Indien Lakshimi Mittal au sujet de la nationalisation partielle d’Arclor Mittal, ne déclara-t-il pas, «mais c’est le monde entier qui a été surpris. Si aujourd’hui, un pays comme la France, la cinquième économie du monde, parle de nationalisation, mais quel bond en arrière ! Ce genre de menaces sont de nature à faire qu’un investisseur y réfléchira peut-être deux fois avant d’investir en France», Le Figaro du 13/12/2012.

 

Jin Liquin devrait réfléchir deux fois avant d’accuser les avantages sociaux comme facteurs de décroissance oubliant que la crise est plutôt celle du libéralisme qu’il préconise, la faillite de la banque Lehman Brothers en est à l’origine. Ce qu’il condamne, en fait, se sont les lois sociales qui font que les salariées ne sont pas payés avec une poignée de riz. Il est évident que si les entreprises Françaises payaient leurs salariés comme les Chinois le font leurs bénéfices seraient supérieurs.

 

The New-York Times du 13 octobre 2011 titre «In Cooling China, Loan Sharks Come Knocking», «refroidissement en Chine, les usuriers viennent frapper».

 

À Wenzhou, trois cents employés d’une entreprise d’équipements dans le liquide, Admi, furent enchantés que leur patron leur offrit tous frais payés un voyage de deux jours dans une station de montagne, mais lorsqu’ils revinrent, leur usine était vidée de son équipement. Leur patron, comme ceux d’entreprises privées, était endetté auprès des usuriers de plusieurs millions de dollars, par le fait que les banques gouvernementales ne prêtent qu’aux grandes sociétés gérées par l’État.

 

Ce ne sont donc pas des lois sociales qui précipitent des fermetures d’entreprises dans cette région de Wenzhou.

 

L’économie en Chine a commencée à ralentir du fait de la baisse des exportations vers les pays occidentaux en récession, mais aussi par le fait que beaucoup d’entrepreneurs se trouvent dans l’incapacité de respecter les modalités de payement sur lesquels les taux d’intérêt demandés sont aussi hauts que ceux des 70 % d’une prospérité nationale non régulée. Un tel prêt s’élèverait à 630 millions de dollars par an soit 10 % du produit intérieur brut selon les évaluations de la banque d’investissements UBS. La presse Chinoise regorgerait d’histoires de patrons fuyant le territoire pour échapper aux créanciers.

 

Mais, ce qui inquiète le plus les Chinois se sont les fuites des cerveaux. Dans le très officiel China Daily, «Wealthy see greener grass abroad», deux sénateurs Américains ont fait une loi pour donner des visas de résidence aux étrangers qui dépenseraient 500.000 dollars, 350.000 €, pour acheter une propriété aux États-Unis ou investir dans les petites et moyennes entreprises. Les Agences immobilières auraient reçus de nombreux appels téléphoniques de Chinois s’informant des modalités pour obtenir la fameuse «green card» dans les trois années. Selon les informations Américaines, les investisseurs migrants qui ont obtenu une green card, sont, sur l’exercice 2010, sont plus de 70.000 Chinois. Durant les cinq dernièrent années, le nombre de migrants se serait accru de 73 %.

 

Cette fuite des cerveaux Chinois, si l’on peut la qualifier ainsi, est semblable à celle que nous connaissons en France. L’exode «des riches» vers les pays à fiscalité avantageuse, Belgique, Suisse, Russie, Royaume-uni, … ne cessent depuis que les impôts sont augmentés avec cette taxe de 75 %.

 

Des dirigeants de ces pays en font même un argument d’attraction pour les riches Français. Le premier ministre Russe dans une interview au Figaro.fr du 26/11/2012, déclara «qu’en Russie que l’on soit riche ou pauvre le taux d’imposition est de 13 %», pas étonnant que le pays soit pauvre, et de quoi attirer nombre de riches. «On nous dit que les oligarques devraient payer plus, mais nous ne voulons pas que les capitaux partent à l’étranger, dans des circuits opaques».

 

Le Monde diplomatique de janvier 2013, sous la plume de Serge Halimi, nous apprend que l’historien Britannique Perry Anderson rappelait qu’en 1815 lors du Congrès de Vienne, cinq puissances s’étaient concertées, la France, le Royaume-Uni, la Prusse, l’Autriche, la Russie, pour prévenir la guerre et écraser les révolutions. Selon lui, le nouvel ordre mondial serait gouverné par une nouvelle pentarchie, qui réunit, les États-Unis, l’Union Européenne, la Russie, la Chine et l’Inde. Mais le monde qui est construit ne garantit rien contre les nouveaux soubresauts à venir.