Une étude américaine, menée dans 47 pays sur une période de cinq ans, montre la chute de l'image des Etats-Unis auprès de l'opinion mondiale. Fait intéressant, ce n'est pas la politique guerrière de Bush qui inquiète le plus les opinions publiques mais les problèmes environnementaux, réchauffement climatique en tête, pour lequel les Etas-Unis sont le plus souvent dénoncés. Autre fait digne d'intérêt, la France n'est pas le bastion de l'antiaméricanisme primaire et loin d'être primaire ce prétendu antiaméricanisme témoigne d'une réelle prise de conscience quant à la préservation de notre planète…
Une étude réalisée dans 47 pays, par l'institut américain Pew Research Center montre que l'antiaméricanisme dans le monde s'est accentué, de même l'opinion publique mondiale semble se méfier de plus en plus des grandes puissances en général. Fait intéressant, l'étude montre que la préoccupation majeure dans la plupart de ces 47 pays est devenue l'environnement, dès lors l'antiaméricanisme semble ne plus se développer autour de thèmes comme la guerre d'Irak ou la croisade de Bush, mais sur le fait que les Etats-Unis sont le pays le plus souvent dénoncé pour les dommages qu'ils causent à l'environnement.
D'un point de vue général, l'étude montre que l'image des Etas-Unis s'est détériorée sensiblement au cours des cinq dernières années mais qu'elle demeure plutôt populaire en Afrique avec pour exemple 88% d'opinions favorables en Côte d'Ivoire, alors qu'elle reste très impopulaire au Proche et Moyen-Orient avec pour exemple seulement 9% d'opinions favorables en Turquie pourtant alliée des Etas-Unis dans cette partie du globe.
Cette chute s'observe également en Europe, en cinq ans, les opinions favorables en France sont passées de 62% à 39%, en Allemagne de 60% à 30% et en Grande-Bretagne de 75% à 51%. Quant aux deux autres grandes puissances, la Chine et la Russie, l'image de Pékin reste globalement positive dans 27 des 47 pays où a été réalisée l'enquête, à noter une sévère chute au Japon, de 55% à 25%, chute aussi en Corée du Sud de 66% à 52%; la Russie quant à elle, bénéficie d'une image positive dans 14 des 27 pays sondés, pour les 23 restants, l'image de Moscou apparait mitigée. L'ancienne secrétaire d'Etat américaine M. Albright, une des responsables de l'institut Pew, a commenté ainsi ces résultats: « A en croire ce sondage, le système international tel que nous le connaissons s'est effondré…L'absence de confiance dans les puissances dominantes internationales est inquiétante…C'est une forme de sentiment nihiliste ». A la différence de Mme Albright, nous pouvons penser que cette défiance à l'égard des grandes puissances telles que les Etats-Unis, la Chine ou la Russie est une évolution positive ou plutôt un éveil des consciences qui comprennent que ces grandes puissances considèrent le monde comme leur aire de jeu générant des conflits meurtriers afin de servir leurs intérêts propres sans faire cas des populations touchées par cette partie d'échecs à l'échelle planétaire.
Le fait que l'antiaméricanisme ne se fonde plus sur le rejet de la politique impérialiste de Bush mais sur des préoccupations environnementales démontrent que les opinions publiques mondiales commencent à saisir l'urgence en matière de préservation de notre environnement, de réchauffement climatique et qu'elles ont bel et bien compris que ni les Etas-Unis, ni la Chine qui vient de prendre la première place en tant que plus grand polleur, ne veulent ou même n'essaient de freiner les émissions de gaz à effet de serre ou d'appliquer au minimum le protocole de Kyoto. Fait intéressant, à l'intention de ceux qui pensaient que l'antiaméricanisme serait purement francofrançais ou musulman, l'étude démontre que c'est un phénomène planètaire et que dans les pays occidentaux, alliés traditionnels des Etas-Unis, il n'a cessé de s'affirmer ces cinq dernières années, sans être uniquement liés à la guerre d'Irak.
Enfin autre tendance, en tête des priorités le réchaufement climatique et les autres sujets liés à l'environnement, viennent ensuite la plorifération nucléaire,et le sida.