Les Lillois peuvent avoir de gros regrets. Ils enchaînaient dimanche soir, leur troisième rencontre consécutive à l’extérieur. Les deux premiers déplacements s’étaient soldés par deux victoires, étriquées, mais très importantes dans la course à la Ligue des Champions, alors que les champions en titre semblaient moins incisifs ces derniers temps. Ces deux victoires leur avaient permis de consolider leur troisième place, objectif prioritaire du club. Les matches nuls de Lyon, Saint-Etienne et la défaite de Marseille à Brest, pouvait leur ouvrir la voie royale. Jusqu’à la 90ème minute, les trois point semblaient acquis. Mais une erreur d’appréciation de Chedjou a permis à Erding d’égaliser et d’offrir à son équipe un point devenu inespéré au fil du match, tout particulièrement après l’expulsion de Apam et l’ouverture du score du même Chedjou, juste avant la pause.
Les Bretons ont très bien débuté la rencontre, posant d’énormes difficultés aux Lillois dans leur moitié de terrain. Ainsi, Landreau eut beaucoup de boulot et a du s’employer à de nombreuses reprises pour éviter le pire. A la 7ème minute, Pitroipa fait la différence sur le côté gauche en éliminant facilement Debuchy mais la bonne sortie de Landreau l’empêche de tenter sa chance en angle fermé. Trois minutes plus tard, Féret lance subtilement Kana-Biyik, venu apporter le surnombre, qui se présente seul devant le portier Lillois. Le défenseur Rennais tente d’ouvrir son pied au premier poteau mais Landreau se couche bien pour s’interposer. L’international va encore devoir s’illustrer quelques secondes plus tard. Après un bon travail de Pitroipa, Théophile Catherine se présente à son tour devant lui. Le Rennais voit sa puissante reprise du droit détournée en corner. Les Bretons vont continuer d’accentuer leur pression, mais peu à peu, les Lillois vont monter d’un cran dans leurs intentions. En deux minutes, le match va alors prendre une autre dimension. Apam reçoit un carton jaune logique à la 37ème pour une violente charge dans le dos de Roux. Moins d’une minute plus tard, il commet une obstruction virile sur Joe Cole. Clément Turpin n’hésite pas et sort le deuxième jaune, synonyme de rouge. Les Rennais, furieux, vont manquer de concentration sur le coup-franc de Hazard. Le Belge le dépose sur la tête de Chedjou, qui d’une manière peu académique, trompe Costil. C’est un coup du sort, tellement la domination rennaise était importante.
Pourtant, dès le retour des vestiaires, les hommes de Antonetti vont continuer de plus belle et se créer les meilleurs opportunités. Kembo est le premier à se mettre en évidence par une belle percée plein axe qu’il conclut par une frappe tendue que capte Landreau en deux temps. Quelques instants plus tard, Erding profite d’une série incroyable de contres favorables pour se mettre en position de tir. Mais son coéquipier Pajot ne sent pas le bon coup et lui vole le ballon pour frapper du gauche hors cadre. Les Rennais vont alors commencer à subir en infériorité numérique. A la suite d’une mauvaise relance, Hazard trouve Cole en retrait. La frappe du droit de l’international anglais est repoussée par Costil. Le match s’emballe et on assiste à un beau spectacle, sans pour autant que les attaquants des deux équipes trouvent des brèches suffisantes. Jelen, qui vient d’entrer en jeu, tente à plusieurs reprises des frappes lointaines non cadrées. A la 88ème minute, Lille a la balle du KO mais, ni Jelen, ni Pedretti, ne parviennent à tromper Costil de près. Deux minutes plus tard, Rennes égalise. Kana-Biyik délivre une merveille de passe lobée par dessus la défense. Erding reprend de volée en angle fermé, juste avant le rebond. Sa reprise croisée trompe un Landreau un peu passif.
C’est frustrant pour Lille, mais on ne peut pas dire que ça soit illogique vu le bon comportement des Rennais, même en infériorité numérique. Lille possède 3 points d’avance sur Saint-Etienne, quatrième, mais ne creuse pas l’écart. Rennes peut encore croire en une qualification européenne.