Très fébriles, les Lillois ont concédé une nouvelle défaite face à Bordeaux, au terme d’un match exceptionnel (4-5).
Quelle rencontre de toute beauté. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on s’est régalé au stadium Nord de Villeneuve d’Ascq. Rudi Garcia aurait sans doute préféré un match plus tranquille avec une victoire au bout. Menés 4-1, les Lillois ont trouvé les ressources mentales pour revenir à 4-4 avant de s’écrouler au bout du temps additionnel. Ils ne profitent pas du faux pas lyonnais samedi face à Caen et sont désormais à la portée des Marseillais qui comptabilisent, comme eux, un match en retard. Ils laissent en plus filé les Montpelliérains devant eux. Mais ils ne peuvent en vouloir qu’à eux-mêmes. Face à des Bordelais à la fois solides, tranchants mais aussi très inquiétants pendant 20 minutes en seconde période pendant lesquelles ils ont sombré collectivement, les Lillois ont bien failli obtenir leur match référence qui aurait pu lancer leur seconde partie de saison. Au contraire, ce sont les hommes de Francis Gillot qui peuvent enfin arrêter de regarder vers le bas car à ce rythme, le maintien sera vite assuré. La réception de l’OL dimanche prochain peut déjà être un tournant psychologique.
Comme à leur habitude, les Bordelais ont idéalement débuté la rencontre. Toujours organisés en 3-5-2, ils ont parfaitement quadrillé le terrain en première mi-temps. Dès la deuxième minute, Ludovic Obraniak, encore Lillois il y a un mois, profite d’une déviation de la tête de Gouffran pour entrer dans la surface côté droit. Il se place sur son pied gauche, tente une frappe que Landreau détourne du pied. Cela revient dans les pieds de Maurice-Belay plein axe qui décoche une demi-volée du gauche déviée par un défenseur et qui finit sa course au fond des filets. Lille, qui monopolise complètement le ballon, peine à trouver des solutions dans le jeu. Mais heureusement pour les Lillois, ils vont trouver la faille sur corner très rapidement, histoire de ne pas douter. Six minutes après l’ouverture du score, Payet tire un corner de la droite vers la gauche. Rozehnal devance Ciani et claque une tête que détourne majestueusement Carrasso. Mais le tchèque a suivi et reprend d’une frappe croisée du droit qui trompe cette fois-ci le gardien, qui n’a pas eu le temps de se relever.
Le LOSC poursuit alors sa domination. S’entêtant à jouer dans l’axe, ils perdent alors de nombreux ballons qui profitent aux attaquants véloces des Girondins. Debuchy perd ainsi le ballon aux 20 mètres. Maurice-Belay attend du soutien avant de servir intelligemment Gouffran en retrait qui la remet en une touche à Obraniak qui arrive en pleine course. Sa frappe tendue du gauche trompe Landreau. Cela ne perturbe pas les Nordistes qui poursuivent leur récital de passes, sans se montrer véritablement dangereux. En revanche, les Bordelais sont très tranchants dans leur percussion offensive. Mariano alerte Maurice-Belay qui se déjoue facilement de Chedjou. Son centre arrive sur Gouffran qui laisse passer croyant que Mariano avait suivi. Ce n’était pas le cas, le brésilien est trop court. Mais cette action reflète bien la physionomie du match. Des lillois avec la possession du ballon mais qui ont du mal à contenir la rapidité de jeu de leurs adversaires.
On croit alors que la mi-temps va leur faire du bien. Pas du tout, bien au contraire. Réorganisés en 4-2-3-1, ils souffrent de plus en plus. Rapidement, Bordeaux va multiplier les occasions, grâce notamment à Nicolas Maurice-Belay, extraordinaire ce soir. Une première fois, il se présente seul face à Landreau mais son extérieur du gauche est détourné. La deuxième fois, quelques minutes plus tard, sera la bonne. Il attend le dernier moment pour prendre sa décision et profite de l’appel dans l’axe de Gouffran pour tromper Landreau qui avait anticipé la passe. Dans la foulée, Mariano, esseulé à droite, puis Gouffran de près, sont tout proches de mettre fin à tout suspense. C’est finalement le second qui aura le dernier mot. Plasil récupère un ballon, entre dans la surface, élimine Mavuba et sert en retrait l’antillais qui marque dans le but vide. Bordeaux n’avait jamais marqué trois buts lors d’un même match cette saison. En voilà 4, à Lille qui plus est ! On croit alors que le match est terminé. Il ne fait en fait que commencer. Lille va se remettre tranquillement dans la course. D’abord par un superbe coup-franc lointain de Hazard, dont la trajectoire surprend Carrasso. Ensuite en profitant de l’incroyable fébrilité des Bordelais qui ne parviennent plus à sortir le ballon et qui dégagent comme ils le peuvent les nombreuses incursions adverses. Bruno ou encore Debuchy mettent la panique dans l’arrière garde girondine. Sur une énième perte de balle dans la relance, Mavuba lance une longue chandelle sur le côté droit qui profite à Debuchy, isolé. L’arrière droit international contrôle et frappe du droit pour tromper Carrasso.
Aidés par un public survolté, Lille va maintenir voire même accentuer sa pression. Il reste quelques minutes à jouer lorsque Pedretti parvient à lancer Roux dans la profondeur qui profite de la glissade de Ciani pour battre Carrasso d’un intérieur du pied droit. C’est la folie. Et alors qu’ils pensaient à aller chercher la victoire, la première incursion bordelaise dans leur camp depuis 20 bonnes minutes va leur coûter très cher. Mariano centre pour la tête de Sertic qui dévie le ballon à gauche pour Obraniak oublié par ses anciens partenaires. L’international Polonais décoche une volée du gauche croisée qui bat Landreau. Exceptionnel !