Radioscopie d’une bouffonnerie.

Avec les correspondants et les agences.

Le sommet annuel de la Ligue arabe s’est tenu ce week-end à Damas, capitale de la Syrie. Le choix de la très controversée Syrie pour accueillir le sommet annuel de la Ligue arabe a déclenché de virulentes discussions au sein du monde arabo-musulman. Le Roi d’Arabie saoudite, le Roi de Jordanie, le Président égyptien et l’Emir du Bahreïn ont boycotté le sommet annuel de la Ligue arabe.

Les trois chefs d’Etat se sont fait remplacer par des représentants sans pouvoir de décision. L’Arabie saoudite était représentée par son ambassadeur auprès de la Ligue arabe ; et l’Egypte par son ministre des affaires étrangères. Quant au Liban, pour la première fois dans l’histoire des sommets annuels de la Ligue arabe, il était tout simplement absent. Une situation d’autant plus grotesque et bouffonne que les deux thèmes du sommet étaient la crise libanaise et le conflit israélo-palestinien.

Rappelons qu’au Liban, l’élection présidentielle a été reportée 17 fois à cause des ingérences de la Syrie ; et que cette élection est supposée avoir lieu le 22 avril prochain, ce qui fait sourire beaucoup de monde. Le gouvernement libanais est soutenu par l’Arabie saoudite et par l’Egypte. Les empêcheurs de tourner en rond libanais, menés par le Hezbollah, sont soutenus par l’Iran et la Syrie.


Pendant toute la durée du sommet annuel de la Ligue arabe, l’aéroport de Damas est resté fermé pour les voyageurs ordinaires ; et tous les vols réguliers ont été reportés. Le chef d’Etat libyen Kadhafi était accompagné de deux cents personnes pour lesquelles autant de limousines de grand luxe ont été réquisitionnées. Tous les hôtels de Damas ont été réservés aux participants du sommet. Dans les hôtels cinq étoiles de la capitale syrienne, 1500 lits ont été occupés par les membres des différentes délégations participant au sommet annuel.

En définitive, ce sommet du blues fut essentiellement l’occasion pour le président syrien Assad, dont le parti Baas reste d’inspiration nationale staliniste et nationale socialiste, de se montrer aux caméras, de face, auquel cas il ressemble, un peu, à Hitler ; et de profil, auquel cas il ressemble, un peu, à de Gaulle.