L’honneur pour avenir.

Le lieutenant-colonel Jean-Michel Beau, bac+7, vient de recevoir la légion d’honneur des mains du Président de la République Monsieur Sarkosy, après 25 ans de combats, de trahisons, d’humiliations. Rarement cette distinction nationale n’aura été aussi méritée.

Aujourd’hui, l’un de ses frères d’armes et d’honneur livre un combat similaire. Le commandant Jean-Hugues Matelly, docteur en sociologie et chercheur cnrs, est menacé de radiation pour "délit de pensée".

Tous les deux défendaient nos libertés individuelles.

Paul Villach dans l’un de ses derniers ouvrages, dont un texte est repris dans un article publié en ligne, explique comment Jean-Michel Beau, bac+7, officier de gendarmerie, est devenu " un héros de la République" après avoir été trahi par ses frères d’armes, déshonoré, humilié, mis au placard et poussé à la démission.

Le lieutenant-colonel Beau a fait les frais d’une affaire d’Etat en 1982, celle des« Irlandais de Vincennes » puis des  «écoutes téléphoniques de l’Élysée ».
Bouc-émissaire, fusible, lampiste… cet homme a été détruit…pour rien puisqu’il agissait en son âme et conscience en dénonçant des atteintes aux libertés individuelles. Les nôtres.
25 ans d’un terrible combat, inégal, trainé en justice, sali, pendant que les vrais responsables, protégés, étaient rapidement tirés d’affaire.
La Vérité éclate 25 ans après. Un demi-siècle pour être enfin reconnu innocent.
En couronnement, la légion d’honneur vient de lui être attribuée, le 11 mai 2009,  par décret du Président de la République.
Récompense du courage, de la persévérance, de la valeur de l’homme et de son travail lorsqu’il était encore officier de gendarmerie, mais aussi, service rendu à la Nation.
Pourquoi ? Parce que, seul, pendant que des individus sans foi ni loi ignoraient et piétinaient les lois, les violant d’autant plus tranquillement qu’ils étaient sûrs de leur impunité, Jean-Michel Beau se battait, sans ménager ni carrière ni famille, pour défendre les valeurs de la République en lesquelles il croyait.

C’est grâce à des Hommes comme lui, que la République et ses institutions conservent leur crédit. C’est grâce à ce courage, à cette détermination et cette loyauté envers les valeurs de la gendarmerie et de la République, contrairement à ce dont on l’accusait alors, que les libertés individuelles, les nôtres, menacées dans cette affaire d’Etat, sont protégées.

Où, comment, Jean-Michel Beau a-t-il trouvé le courage et la force de se battre si longtemps, d’endurer de telles blessures ?
Son entourage, ses proches, des soutiens courageux et indéfectibles. Bien sûr. Honneur à eux aussi.
Mais d’abord et avant tout, la source essentielle dans laquelle le lieutenant colonel Jean-Michel Beau à puisé la force, le courage, la détermination et la victoire, se trouve dans l’honneur.
L’honneur, cette "force de l’âme animée ou réveillée par le devoir, et qui quelquefois même, nous porte au-delà de ce qu’il prescrit. » (Ste-Foix) "est une nécessité première de l’individu qui accède véritablement à sa condition d’Homme.

Jean-Michel Beau est incontestablement un Homme, un homme d’honneur.

L’un de ses frères d’armes, et de ses frères d’honneur, confrérie si peu représentée, est en danger aujourd’hui même.
Le commandant Jean-Hugues Matelly, chef d’escadron, docteur en sociologie, politiologue, criminologue, chercheur cnrs, écrivain, risque d’être radié de la gendarmerie pour délit de "pensée" (en résumé).
Seul le président Sarkosy a le pouvoir de signer le décret de radiation.Une mobilisation est en marche pour que le commandant Matelly soit restitué dans ses fonctions.
JH Matelly n’a pas plus mérité que JM Beau le sort qu’on lui inflige, une mort professionnelle, un banissement, un déshonneur, et comme le Lieutenant colonel Beau, il mérite amplement et plus qu’aucun d’entre nous le titre d’Homme d’honneur.

Ces deux hommes s’inscrivent naturellement dans le processus de développement d’un individu et de progrès social.
Leurs démarches intellectuelles et de pensée, sont de celles qui ont initié l’abolition de l’esclavage et le droit des femmes.
L’importance des choix personnels de ces individus donne un sens à leur vie, mais aussi à la "Cité".
Choix assumés au sein de structures puissantes de tradition quasi féodale ignorant qui sont réèllement les individus, à quel point leur manière de vivre, de penser, d’imaginer, de créer est importante, pour lesquelles la liberté de penser est considérée comme une menace.

Le stade commun consacré aux plaisirs personnels et jouissances immédiates ne peut être une fin en soi, à moins d’être utilisé pour maintenir des individus à ce niveau aisément gérable, dans une société artificielle d’individus satisfaits d’eux-mêmes, dans laquelle ils sont rendus accros à la recherche de plaisirs immédiats, de satisfactions individuelles exclusives du progrès général.

Certains êtres humains, comme JM Beau et JH Matelly, sont motivés par des principes, des valeurs, un amour de l’humanité qui dépassent leur interêt personnel immédiat.
Ils sont généralement habités par un sens aigu de l’honneur, dans le sens noble et constructif du terme, cette vertu de l’âme qui permet de se dépasser pour le bien commun.
Ces hommes et ces femmes sont capables d’un véritable saut dans le vide, celui d’un engagement personnel qui repose sur la liberté et la responsabilité.
Ils assument les conséquences de leurs choix, trouvent le courage de les confirmer dans l’adversité, renoncent à une certaine facilité conventionnelle, donnent un sens durable à leur existence en la sortant du cadre de la satisfaction de soi-même pour l’inscrire dans le bien et le progrès de la Cité.
C’est l’Existence humaine placée au coeur de la réflexion de la société, cet forme d’existentialisme sans laquelle la société n’a plus de raison d’être, plus d’avenir, n’est plus qu’une mosaïque incohérente et toujours au bord de l’implosion d’intérêts particuliers.

Ce concept n’est pourtant pas une limite à l’individualité, bien au contraire.
Si on y réfléchit bien, c’est justement par ce moyen que l’individualité pourra le mieux favoriser le développement de l’être humain, et par là même, celui de la société et surtout, de nos libertés individuelles.

L’espèce humaine a évolué parce que les hommes ont dû se poser des questions et y répondre.
La libre pensée responsable, pour le bien commun, a donné naissance à des idées, qui ont permis de découvrir que la Terre était ronde, et que, oui, elle tourne, de traverser les océans pour aller voir ce fameux bout du monde béant et y découvrir d’autres mondes, d’aller sur la lune avec des moyens balbutiants, de trouver des traitements médicaux révolutionnaires, d’abattre la vente d’êtres humains asservis ou de certaines parties de leur corps, comme c’est le cas pour le "tourisme sexuel".

Des hommes et des femmes de la trempe de Jean-Michel Beau, ou de Jean-Hugues Matelly ne se contentent pas de ce qu’ils sont, ils s’invente eux-mêmes, dépassent encore ce qu’ils viennent de créer pour proposer de nouvelles manières de comprendre le monde ou plus simplement la structure proche de lui.
Ils savent prendre des risques et résister à l’autorité du conformisme, à "l’esprit de pesanteur" qui tient les individus par des règles rigides et des faux savoirs, pour maintenir le processus le plus essentiel, celui qui a assuré la survie de l’humanité depuis l’Homme des cavernes, et dont le déni a causé la décadence et la disparition de plusieurs civilisations pourtant puissantes.

Ces êtres humains se sont élevés, par la force de l’âme, cette sorte de raison spirituelle imbriquée dans la réalité, au rang d’Homme, et incarnent l’espoir de l’espèce humaine et son développement social.

Sources:

 http://petitioncontreradiationcdtchercheurmatelly.wordpress.com/

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/exclusif-la-legion-d-honneur-pour-55977?debut_forums=0#forum2300635