L’idée de la mort chez nos cousins

  Plus on les étudie, plus ils nous épatent.

 Deux récentes études laissent sous-entendre que les chimpanzés ont une conception de la mort qui se rapproche de celle de l’humain,

 

du moins qui est plus développée que chez  les autres animaux.

D’une part, à l’approche de la mort de Pansy, une vielle femelle (50 ans) d’un zoo d’Écosse, les proches de sa cellule ont radicalement modifié leur comportement. Pendant les nuits, les autres singes se tournaient et se retournaient beaucoup plus qu’à l’habitude. De plus, ils étaient plus attentifs à elle et dormaient parfois sur les sols où ils n’ont pas l’habitude pour rester près d’elle.

Deux femelles, Rosie, sa fille, et Blossom, une congénère de longue date, ont particulièrement pris soin d’elle en faisant son toilettage souvent.

À sa mort, les membres du groupe l’ont observée, remuant ses bras et regardant dans sa bouche, à la recherche de signes de vie. Peu après, les singes se sont dispersés, mais sa fille est revenue passer la nuit avec elle. Le matin suivant, des memebres ont enlevé la paille qui recouvrait son visage. Quand les employés du zoo ont pris le corps, tous les singes étaient tous assis en silence regardant la manœuvre funèbre. D’autre part, c’est en étudiant une communauté semi-isolée de Bossou que Dora Biro et son équipe de l’université d’oxford ont remarqué le comportement étrange de deux femelles, Jire et Vuavua. Après la mort de leur jeune, plutôt que d’abandonner les corps, elles les ont traînés sur des périodes de 19 et 68 jours. Les chercheurs ne sont pas certains si les mères étaient conscientes des décès tellement qu’elles s’occupaient de leur petit.

Le comportement des femelles, selon Biro, s’apparente à celui de l’homme quand il refuse de « laisser mourrir » ses proches.

Par ailleurs, quand une personne perd quelqu’un, elle a souvent tendance à garder longtemps un objet qui lui fait penser à l’être cher. Les chimpanzés agiraient autrement, en gardant leur petit, mais dans le même but.

Par contre, les chercheurs nous rappellent qu’il ne faut pas tenir cela pour acquis, car il s’agit d’interprétations et qu’il faut faire attention à ne pas trop humaniser les bêtes.

En conclusion, les chimpanzés auraient vraisemblablement une conscience de la mort, bien que l’on ne sache pas s’ils conçoivent la leur.

Pendant longtemps on a cru que la représentation élaborée de la perte de la vie était une caractéristique unique à l’humanité. Il se pourrait donc que la limite entre l’homme et le singe soit encore un peu plus floue que ce que l’on pensait.

 



Une réflexion sur « L’idée de la mort chez nos cousins »

  1. Très intéressant votre article! Je pense qu’avec le développement des sciences (en particulier de l’éthologie), on va de plus en plus découvrir que des comportements dits « humains » sont partagés par de nombreux mammifères supérieurs…

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