Le 8 mai dernier, le juge fédéral états-unien Kathleen Cardone, – tribunal d'El Paso (Texas)- a prononcé la remise en liberté de Luis Posada Carriles.

M. Posada était en liberté conditionnelle depuis le 19 avril après le versement d'une caution de 350 000 dollars, qui lui sera finalement remboursée [1].

Agé de 79 ans, l'ancien agent cubain de la CIA [2] avait été appréhendé en mars 2005 pour avoir franchi clandestinement la frontière. Incriminé pour des affaires migratoires [3], il n’a jamais fait l’objet d’une inculpation pour terrorisme par la justice américaine.

Il fait pourtant l'objet d'une demande d'extradition de la part du Venezuela et de Cuba, où il est accusé d'avoir préparé un attentat contre un avion cubain, ayant entraîné la mort de 73 personnes en 1976.
Emprisonné au Venezuela, il s’était échappé en 1985 et s'était réfugié au Panama. Condamné dans ce pays à huit ans de prison pour une tentative de meurtre à l'encontre de Fidel Castro en visite au Panama en 2000, il avait été gracié par les autorités panaméennes en 2004.

L’association France Cuba précise à ce titre : « Posada Carriles a été un des bras armés de la sanguinaire machine d’anéantissement des mouvements de libération des peuples en Amérique latine mise en place par les Etats-Unis, le sinistre Plan CONDOR. Posada Carriles n’est pas seulement un mercenaire anticastriste, comme les medias le présentent avec complaisance, il n’est pas seulement l’auteur de l’attentat en vol d’un avion de ligne cubain qui a fait 73 victimes civiles en 1976 et pour lequel il devrait être jugé au Venezuela, si la justice étas-unienne acceptait de l’extrader ; les documents déclassifiés de la CIA, témoignent de son engagement dans de nombreux pays d’Amérique latine, Mexique, Venezuela, Salvador, Nicaragua, Chili où il est impliqué dans l’assassinat de l’ex-ministre Orlando LETELLIER, Panama. (….).

La justice des Etats-Unis avait tous les moyens légaux pour inculper Posada Carriles comme terroriste, notamment la loi USA Patriot Act, Pub. Law, 107-56, Section 412, approuvée par le gouvernement fédéral après le 11 septembre et qui permet de qualifier comme terroriste quiconque est soupçonné d’être ou d’avoir été terroriste. Les Etats-Unis ont utilisé sans réserve cette loi, notamment pour créer un camp de prisonniers de non droit sur la base occupée de Guantanamo à Cuba. […] En Amérique latine, à Cuba, les peuples réclament son extradition et attendent des Etats-Unis une justice respectueuse de la morale et du droit international ». [4]

[1] RFI, 9 Mai 2007.

[2] depuis 1960.

[3] fraude et fausses déclarations autour de sa demande de naturalisation américaine, déposée en septembre 2005.

[4] déclaration disponible sur le site de l’ambassade de Cuba en France : http://embacuba.cubaminrex.cu/Default.aspx?tabid=4866