Alors que Pedro Miguel Pauleta, le renard des surfaces du PSG tire sa révérence, c'est un autre parisien qui, dans son domaine, marque les esprits comme autant de but : Bertrand Delanoe.

Le Maire de Paris profite de l'occasion d'une opposition molassone et dispersée pour avancer ses pions. "De l'audace" certes il n'en manque pas, mais après ?

Finalement la question restera posée encore un moment car de ce recueuil préparatoire à d'autres desseins nait une polémique aussi vive que symptomatique du malaise du parti socialiste. L'acceptation ou non du libéralisme est en effet le thème central d'une étonnante polémique que l'on croyait reléguée aux années 70. Devant cette politique d'ouverture du maire de Paris vers sa droite, Ségolène Royal réplique en se positionnant plus à gauche, plus à gauche même qu'elle n'a jamais été. Le tout sur fond de futur Congrès censé remettre de l'ordre dans un foutoir toujours plus dense. On l'aura compris, pas la peine de chercher plus loin les raisons de la machine à perdre qu'est ce parti tant leurs sujets de discussions et de préoccupations sont aux antipodes de la vie quotidienne des français.

Reste que cette aversion d'un libéralisme ultra dominant sur la planète et accepté par la grande majorité des citoyens ne peut qu'accentuer le fossé de politiques en mal d'idéologie quand nous sommes en mal de solutions et de sens.
Pourtant l'arrogance et le simplisme de la droite au pouvoir laisse de la place à une autre pratique. Pour l'anecdote, un député UMP me confiait cet après-midi "Pendant que les socialistes se déchirent, nous nous travaillons pour les français". Avec mon sens de la mesure mais aussi de la répartie qui me caractérise parfois, je me suis permis de lui faire remarquer qu'effectivement pendant ce temps là je travaillais mais que je n'avais pas pleinement conscience que son activité du moment, la visite d'un chantier, une réunion à sa permanence et une assemblée générale de commerçants ne constituait à proprement parlé un travail…

Enfin bref revenons à nos moutons socialistes effrayés par le loup libéral et bientôt prêts à se jeter du haut de la falaise. Tout se passe comme si Ségolène Royal, en politicienne avertie, souhaitait avant tout maîtriser la gauche, toute la gauche, même celle de l'extrême facteur. Histoire de l'incarner cette gauche. Quitte à se radicaliser. Un calcul, un de plus, un de ceux qui font et défont les carrières, mais ne font pas les politiques, encore moins les gouvernements.
Delanoe fait de même tout au bonheur revigorant de sa réélection parisienne. Le voilà qui sachant piloter Paris se verrait bien piloter la France à l'instar du grand Jacques. Et intégrant la mouvance centriste apparue aux dernières présidentielles, se verrait bien pourquoi pas l'incarner. Son côté people-bcbg-bourgeois bohème… n'en jetez plus colle bien au perssonnage. Pas sûr qu'il suffise à l'échelon national pour attirer un électorat plus populaire dont une bonne partie a récemment basculé vers Sarkozy. Bon stratège, on saluera donc son audace effective de mettre notamment les pieds dans le plat du libéralisme avec une ambition singulière de priver même la droite de sa paternité en la matière, puisque plutôt assimilable selon lui à un "bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral". La démarche est intéressante et a le mérite de bousculer de vieux ancrages inutiles. Mieux, elle permet enfin d'entr'apercevoir une alternative crédible au tout libéral un brin fataliste de ceux qui nous gouvernent.

Maîtriser l'économie libérale, l'encadrer, l'ajuster aux besoins et non pas la subir ou la combattre c'est tout de même plus séduisant.
Reste à mesurer si tout cela n'est qu'un coup de pub de plus d'un homme qui n'en est pas avare ou si l'appareil partisan ne broiera pas cet empêcheur de polémiquer en rond. A 58 ans, le voilà presque dans le rôle d'un rénovateur ce qui en dit long sur la pesanteur des éléphants et sur l'incapacité des socialistes à se projeter et à incarner l'avenir. Ce qui laisse certainement de la place au Centre mais Bayrou a le même âge alors…
Alors quand va t'on imposer un âge de retraite politique…