Vous vous en doutez, le plus grand ennemi de l’Homme, c’est lui-même. 

C’est hier, alors que je naviguais sur internet sans intentions particulières, que je suis re-tombé sur quelques vidéos. Le genre de vidéos qui vous atteint directement, qui vous procure une volonté de révolte immédiate. Mais surtout le genre de vidéos qui, par le dégoût et la colère, entraîne la réflexion dans l’espoir d’un changement…

Du 7ème continent en plastique jusqu’aux abattoirs intensifs en passant par la déforestation, mes yeux et mon cerveau ont passés une soirée mouvementée, croyez-moi.

En cela, je vante l’une des capacités (parfois vertueuse, parfois néfaste) de la toile et des réseaux sociaux, qui excelle dans la diffusion des problèmes de société actuels. Car si l’angélisme ne nous domine pas, alors nous sommes poussés à penser, et surtout à raisonner. Bref, trêve de grands mots et de belles paroles.

Je ne mettrai pas de vidéos d’abattoirs, à cause de leur violence visuelle et morale inouïe, même si elles représentent exactement ce que j’énonce précédemment.

Voici plutôt un "beau" reportage sur la pollution aquatique. 

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Tous ces phénomènes, la déforestation, l’abattage animalier intensif, le réchauffement climatique, la pollution excessive des sols, de l’air et de l’eau, sont autant de symboles plus ou moins représentatifs de la dérive humaine. Une dérive à laquelle nous participons tous (ou presque) chaque jour, dans certaines proportions.

 Abusant sans cesse de son statut d’hyper-prédateur et de seul "animal de raison", l’humanité est devenue une machine qui ne pense plus que par le profit, pour le confort. Il sera dur de survivre longtemps comme elle le fait, en exploitant intensivement une planète aux ressources limitées comme si ces ressources étaient justement illimitées. Triste réalité d’une espèce en voie de disparition.

L’Homme, quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, court à sa perte. Existe-t-il un moyen de stopper la spirale infernale dans laquelle il s’est enfermé à quadruple tours? Je ne pense pas.

 

S’il en existe un, il est inapplicable à l’échelle mondiale, et très dur à appliquer à l’humain lui-même : la décroissance.

Qu’on soit bien d’accord, il ne s’agit pas là d’un énième coup de gueule insensé contre la société contemporaine, mais simplement d’un regard personnel sur les chances de l’Homme de s’en sortir. Ou plutôt sur la possibilité de s’en sortir.

Pourquoi la décroissance ? Simplement car c’est le seul modèle qui peut soigner la folie productiviste et consumériste de l’Homme. Soit, pour aller vite, revenir aux choses essentielles, aux valeurs qui permettent non pas de vivre confortablement un instant, mais heureux pour longtemps. 

Casser le moule progressiste et consumériste  qui fait du mal à l’humain et à la planète toute entière, tel me semble être l’objectif vers lequel on devrait tendre. Mais il n’en est rien.

Le progrès a toujours guidé l’Homme à travers l’Histoire, du silex jusqu’à la télévision. 

Les conforts "superflus" sont devenus la raison de vivre de la plupart d’entre nous. Et s’il existe un moyen de sauver la race humaine, il faudra renoncer à ces deux piliers de la civilisation occidentale moderne : le progrès et le confort "superficiel", afin de limiter la pollution, la sur-production de déchets, et tous les autres fléaux qui accompagnent notre génération.

C’est pour cela que croire en la décroissance revient de plus en plus à croire en l’impossible, en un monde utopique.

Quand je parle de confort superficiel, je n’ai pas la prétention de savoir où est le bonheur et d’imposer une façon unique et commune de le trouver, je parle simplement des éléments de notre existence qui ne sont pas nécessaires pour bien vivre. Les exemples les plus récurrents sont le confort technologique, le confort à visée sociale (cigarettes, alcool…), le confort alimentaire (le goût et la praticité privilégié à la santé), le confort hygiénique (consommation excessive) et j’en passe…


L’Homme est incapable de renoncer à son confort. J’aurai même tendance à dire que plus il est inutile ou néfaste, et plus on s’y accroche ! 

Je ne dis pas que l’Homme devrait retourner "vivre dans les bois". 

Mais simplement privilégier les conforts vitaux et mettre de côté le superficiel pour revenir aux vrais "bonheurs" de la vie, et Dieu sait qu’ils sont nombreux à être reniés et inconsidérés. Tout cela pour économiser notre planète, et lui laisser le temps de la régénération.  
Certains pensent cependant que le bonheur s’accompagne de tous ces "amis" du quotidien, que nous avons rendus indispensable au fil des années (téléphone, internet, télévision, malbouffe etc…), je le respecte. 

Mais de la même manière que je pense qu’on peut bien évidemment être heureux avec tout ça, je fais partie de ceux qui pense que notre bonheur n’est pas celui qu’il devrait être. Comprenez par là, en gros, que pour moi, le "vrai" bonheur serait dans la longévité, plutôt que dans l’instant. Mais le bonheur "instantané" est tellement facile, qu’on s’y prête facilement. Moi le premier…

Si certains croient au progrès sans limites engendré par l’idéologie libérale, qui permettrait presque de contrôler la Terre, ses ressources et son environnement, je n’y crois personnellement pas.

Je pense bel et bien que l’Homme s’est condamné à sa fin. Peut-être, sans doute imminente. La solution décroissante me paraît être la seule réponse de taille face à l’excès. 

Mais changer les modes de vie, les mentalités et les loisirs de tous n’est pas une tâche aisée. Surtout dans l’imposition. Et c’est pour cela que la décroissance ne sera jamais adoptée, l’opinion général majoritaire n’évoluera jamais dans ce sens et si la décroissance venait à être imposée par le monde politique, alors le peuple la rejetterait.
Mon article peut paraître simpliste car je n’entre pas dans les détails. J’exprime simplement une opinion sur le destin de l’Homme. On m’a souvent dit que cet opinion était complètement irréaliste ; J’ai l’occasion d’en débattre ici, alors je la saisie.

A propos de la décroissance, on m’a conseillé le livre de Serge Latouche : "Le pari de la décroissance". Une réflexion prudente mais aboutie et argumentée selon les critiques.