Vous vous en doutez, le plus grand ennemi de l’Homme, c’est lui-même.
C’est hier, alors que je naviguais sur internet sans intentions particulières, que je suis re-tombé sur quelques vidéos. Le genre de vidéos qui vous atteint directement, qui vous procure une volonté de révolte immédiate. Mais surtout le genre de vidéos qui, par le dégoût et la colère, entraîne la réflexion dans l’espoir d’un changement…
Du 7ème continent en plastique jusqu’aux abattoirs intensifs en passant par la déforestation, mes yeux et mon cerveau ont passés une soirée mouvementée, croyez-moi.
En cela, je vante l’une des capacités (parfois vertueuse, parfois néfaste) de la toile et des réseaux sociaux, qui excelle dans la diffusion des problèmes de société actuels. Car si l’angélisme ne nous domine pas, alors nous sommes poussés à penser, et surtout à raisonner. Bref, trêve de grands mots et de belles paroles.
Je ne mettrai pas de vidéos d’abattoirs, à cause de leur violence visuelle et morale inouïe, même si elles représentent exactement ce que j’énonce précédemment.
Voici plutôt un "beau" reportage sur la pollution aquatique.
{youtube}zz-sXPPd0RA{/youtube}
Tous ces phénomènes, la déforestation, l’abattage animalier intensif, le réchauffement climatique, la pollution excessive des sols, de l’air et de l’eau, sont autant de symboles plus ou moins représentatifs de la dérive humaine. Une dérive à laquelle nous participons tous (ou presque) chaque jour, dans certaines proportions.
Abusant sans cesse de son statut d’hyper-prédateur et de seul "animal de raison", l’humanité est devenue une machine qui ne pense plus que par le profit, pour le confort. Il sera dur de survivre longtemps comme elle le fait, en exploitant intensivement une planète aux ressources limitées comme si ces ressources étaient justement illimitées. Triste réalité d’une espèce en voie de disparition.
L’Homme, quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, court à sa perte. Existe-t-il un moyen de stopper la spirale infernale dans laquelle il s’est enfermé à quadruple tours? Je ne pense pas.
S’il en existe un, il est inapplicable à l’échelle mondiale, et très dur à appliquer à l’humain lui-même : la décroissance.
Qu’on soit bien d’accord, il ne s’agit pas là d’un énième coup de gueule insensé contre la société contemporaine, mais simplement d’un regard personnel sur les chances de l’Homme de s’en sortir. Ou plutôt sur la possibilité de s’en sortir.
Pourquoi la décroissance ? Simplement car c’est le seul modèle qui peut soigner la folie productiviste et consumériste de l’Homme. Soit, pour aller vite, revenir aux choses essentielles, aux valeurs qui permettent non pas de vivre confortablement un instant, mais heureux pour longtemps.
Casser le moule progressiste et consumériste qui fait du mal à l’humain et à la planète toute entière, tel me semble être l’objectif vers lequel on devrait tendre. Mais il n’en est rien.
Le progrès a toujours guidé l’Homme à travers l’Histoire, du silex jusqu’à la télévision.
Les conforts "superflus" sont devenus la raison de vivre de la plupart d’entre nous. Et s’il existe un moyen de sauver la race humaine, il faudra renoncer à ces deux piliers de la civilisation occidentale moderne : le progrès et le confort "superficiel", afin de limiter la pollution, la sur-production de déchets, et tous les autres fléaux qui accompagnent notre génération.
C’est pour cela que croire en la décroissance revient de plus en plus à croire en l’impossible, en un monde utopique.
Quand je parle de confort superficiel, je n’ai pas la prétention de savoir où est le bonheur et d’imposer une façon unique et commune de le trouver, je parle simplement des éléments de notre existence qui ne sont pas nécessaires pour bien vivre. Les exemples les plus récurrents sont le confort technologique, le confort à visée sociale (cigarettes, alcool…), le confort alimentaire (le goût et la praticité privilégié à la santé), le confort hygiénique (consommation excessive) et j’en passe…
L’Homme est incapable de renoncer à son confort. J’aurai même tendance à dire que plus il est inutile ou néfaste, et plus on s’y accroche !
Je ne dis pas que l’Homme devrait retourner "vivre dans les bois".
Mais simplement privilégier les conforts vitaux et mettre de côté le superficiel pour revenir aux vrais "bonheurs" de la vie, et Dieu sait qu’ils sont nombreux à être reniés et inconsidérés. Tout cela pour économiser notre planète, et lui laisser le temps de la régénération.
Certains pensent cependant que le bonheur s’accompagne de tous ces "amis" du quotidien, que nous avons rendus indispensable au fil des années (téléphone, internet, télévision, malbouffe etc…), je le respecte.Mais de la même manière que je pense qu’on peut bien évidemment être heureux avec tout ça, je fais partie de ceux qui pense que notre bonheur n’est pas celui qu’il devrait être. Comprenez par là, en gros, que pour moi, le "vrai" bonheur serait dans la longévité, plutôt que dans l’instant. Mais le bonheur "instantané" est tellement facile, qu’on s’y prête facilement. Moi le premier…
Si certains croient au progrès sans limites engendré par l’idéologie libérale, qui permettrait presque de contrôler la Terre, ses ressources et son environnement, je n’y crois personnellement pas.
Je pense bel et bien que l’Homme s’est condamné à sa fin. Peut-être, sans doute imminente. La solution décroissante me paraît être la seule réponse de taille face à l’excès.
Mais changer les modes de vie, les mentalités et les loisirs de tous n’est pas une tâche aisée. Surtout dans l’imposition. Et c’est pour cela que la décroissance ne sera jamais adoptée, l’opinion général majoritaire n’évoluera jamais dans ce sens et si la décroissance venait à être imposée par le monde politique, alors le peuple la rejetterait.
Mon article peut paraître simpliste car je n’entre pas dans les détails. J’exprime simplement une opinion sur le destin de l’Homme. On m’a souvent dit que cet opinion était complètement irréaliste ; J’ai l’occasion d’en débattre ici, alors je la saisie.A propos de la décroissance, on m’a conseillé le livre de Serge Latouche : "Le pari de la décroissance". Une réflexion prudente mais aboutie et argumentée selon les critiques.
[quote]La solution décroissante me paraît être la seule réponse de taille face à l’excès. [/quote]
La « décroissance » comme solution – bien trouvé!
Je n’explore que les domaines du « quotidien » dans cet article mais même dans les domaines socio-économiques (qui sont liés aux domaines du « quotidien »), quand on y réfléchit, la décroissance vient à s’imposer comme l’unique solution d’un éventuel redressement…
La [b]décroissance [/b]n’est certes pas une solution, c’est le suicide de l’espèce humaine, c’est la guerre à coup sûr ! En tout cas, c’est truc égoïste de gens nantis, d’Occidentaux mal dans leur peau, de bobos gavés ! Non, à rejeter ! La solution ? Ah, je vais choquer : c’est tout simplement l’ÉDUCATION que l’on a oublié de donner à sa progéniture trop occuper que nous étions à savourer les fruits de la consommation à tout va !
[b]la décoissance pour les lower class ,
la croissance pour les upper class ,
tu connais tout ça par coeur, mon quidam !!![/b]
Pas tout à fait Quidam, disons que ce pourrait être la solution, mais qu’en effet, elle n’est pas applicable à l’échelle mondiale. Seuls quelques villages indépendants réussissent leurs œuvres.
L’éducation n’est pas la solution de la survie de l’Homme. Selon le modèle libéral, en effet, l’éducation ne doit faire que progresser et ainsi petit à petit de plus en plus de gens seront concernés par les problèmes environnementaux.
Que nenni !
Le modèle néo-libéral est bien plus pervers que ça et ce sont justement des gens « très » éduqués qui sont en train de ravagés l’Homme et la planète toute entière, car l’intérêt personnel du profit en est le (seul) moteur. Et je pense que dans un monde abritant 7 milliards de personnes, [b][/b]l’intérêt personnel[b][/b], est lui, bel et bien suicidaire, et ce pour tout le monde !
L’éducation, rendez-vous compte combien de fois aura-t-on le temps de détruire la planète avant que le monde soit éduqué (faut-il encore définir quelle éducation est le meilleure). C’est pour cela que je pense que seule une solution radicale comme la décroissance peut encore forcer les mentalités et forcer le destin humain 🙂
Et ce genre de généralités, que je pense ironique, montre bien la stigmatisation d’une « classe » qui pense avant-tout à l’intérêt collectif plutôt qu’à son intérêt personnel.
Il y a des personnes qui profitent beaucoup de la croissance et qui ne regarde que cela et leurs gains, et les autres qui en profitent un peu, mais qui voient que c’est néfaste et que ça ne durera pas longtemps…
Pourquoi voter la décroissance quand on est millionnaire?
Il n’y a que ceux qui sont gavés qui parlent de décroissance. En Inde, en Chine, en Afrique, en Amérique Latine, et dans bien d’autres pays, ils ont faim et ils espèrent tous la croissance. Oui, quand on est confortablement installé devant son écran et qu’on pète dans la soie, en effet, on peut parler de décroissance…
Quesque vous êtes attaquants dans vos commentaires, c’est assez incompréhensif.
Vos jugements persuadés qui sont des généralités affolantes sont un frein à la réflexion.
La décroissance ne veut pas dire stopper les apports alimentaires pour les populations, tout comme croissance ne va pas systématiquement de pair avec niveau de vie. Comme par exemple en Chine et en Inde puisque vous les citez.
La décroissance, c’est privilégier le vital au superflu. Et le vital, c’est par exemple la nourriture.
N’est-ce pas d’ailleurs surtout le superflu (vêtements, technologies…) qui occasionnent tous ces travailleurs clandestins et payés à coup de fouets, n’est ce pas le superflu qui crée ces gigantesques écarts de niveaux de richesses entre les plus riches et les pauvres, en Inde, au Brésil, ou en Asie de l’est ?
Vous vous trompez de combat. Et, à mon avis, ce sont justement ceux qui pètent dans la soie, qui ne pensent qu’à la croissance. Ce qui n’y pète pas, ont avant-tout le besoin de manger avant de penser à la croissance et à un niveau de vie qui permettrait d’acheter ce que bon leur semble.
Concrètement, ce qui serait peut-être le seul moyen de mettre « tout le monde au même niveau » en privilégiant les besoin vitaux, c’est peut-être la décroissance justement !
On parle de décroissance quand on en a ras le bol de la société de consommation et des excès qui l’accompagne. Qu’on soit assis ou non dans un fauteuil devant sa télévision ou son ordinateur !
Non, je ne veux pas de votre monde de décroissance :
« Tout le monde au même niveau »
Tous ayant la même religion, les mêmes habits, la même langue, les mêmes pensées… peut-être même tous la même couleur de peau ? Quel monde merveilleueueueuex ahhhh ! J’en bâille ! Excusez-moi !
Non moi je vous parle de croissance, c’est-à-dire, donner du travail à tout le monde, pour que tout le monde mange à sa faim, que tout le monde s’habille comme il lui convient, que tout le monde pense comme il veut… bref le monde réel tout simplement. Qu’il y ait des débordements ? Oui, surement ! Mais ce n’est pas la décroissante qui est la solution ! Décroissance = Guerre (territoriale, de civilisation, de religions, etc.) !
[b][/b] »Tous ayant la même religion, les mêmes habits, la même langue, les mêmes pensées… peut-être même tous la même couleur de peau ? Quel monde merveilleueueueuex ahhhh ! J’en bâille ! Excusez-moi ! « [b][/b]
Tous au même niveau, Quidam, ça ne veut pas dire tous avec la même culture, je ne vois pas où j’ai pu laisser entendre ça?
Tous au-même niveau, c’est plutôt justement dans l’ordre socio-économique, comme vous dites, que tout le monde ai a mangé.
La décroissance ne veut pas dire plus de travail, ça veut dire moins de travail (pour ceux qui en ont) et du travail pour tous. C’est simplificateur mais c’est à peu près ça.
La liberté vestimentaire, la liberté de vie et la liberté de pensée n’est absolument pas remise en cause par la décroissance. Bien au contraire, encore une fois.
Je ne suis pas certain que vous parliez de la même chose que moi. Alors, dans ce cas là, je vous invite à lire l’ouvrage de Serge Latouche, qui aidera sans doute à comprendre la décroissance dans son ensemble.
(Pardonnez mes fautes d’orthographe, j’oublis souvent de me relire)
Sortez de votre cocon confortable, et allez voir les Barrios de Caracas au Venezuela. Promenez-vous dans New-Bell à Douala au Cameroun. Faites quelques pas dans le quartier 2 de Saigon (Hô Chi Minh-Ville) au Vietnam, et jetez donc un œil à Bab-El-Oued à Alger en Algérie, et prêchez partout la décroissance. Ensuite, revenez nous voir, nous en reparlerons !
Encore une fois, je ne vois pas vraiment le rapport.
M’enfin, puisque vous croyez savoir, et que vous savez que je ne sais pas, ce n’est pas la peine de discuter.
J’essayais d’être constructif mais à quoi bon, puisque vous connaissez ma situation et que vous jugez mon article à partir de vos jugements personnels.
C’est dommage.
De toute façon, on est en décroissance…
@Simsim
[quote]
Encore une fois, je ne vois pas vraiment le rapport.[/quote]
Moi non plus, surtout que l’on sait que l’on produit beaucoup plus que l’on ne consomme, que l’on fabrique de plus en plus de produits jetables avec une durée de vie assez limitée et tout à l’avenant…
Exactement, et c’est cette même croissance qui engage clairement la surconsommation du monde occidental pendant que les peuples des pays cités par Quidam ne représente rien d’autre pour l’Occident et ses grandes sociétés qu’une main d’oeuvre bon-marché.
Sans parler des ateliers de couture clandestins des plus grandes marques, des jeans toxiques de Zara, de la déforestation, les montagnes d’ordinateur entassés en Inde ou en Chine pour ne citer qu’eux, sur lesquelles les plus aguerris venaient faire leurs courses pour revendre certaines pièces, m’avaient fortement marqués il y a quelques années. Le 7ème continent en plastique, ou encore les ferry plein d’amiante que l’on envoi au Bangladesh pour que des ouvriers sous-payés les désosse, sans parler des pays poubelles qui accueillent tous nos déchets.
Si c’est cela la croissance qui ne permet aucune remise en question, alors il faudra m’expliquer pourquoi se plaît-t-on dans cette situation qui deviendra bientôt insupportable.