Que n’a-t-on devisé sur le 21 décembre 2012. De prédictions en calculs savants, chacun avance sa théorie avec force conviction.

A l’heure où notre planète se meurt dans une agonie silencieuse l’histoire tirera-t-elle une leçon de cette prophétie. Assurément non. D’ailleurs quelle leçon pourrait-on bien tirer d’une prédiction aussi troublante.

 

Y croire au risque de passer pour un être irréfléchi ou accréditer cette hypothèse et être taxé d’illuminé.

 

Plutôt que de se ranger dans l’un de ces deux camps, l’Homme a choisi.

Lui le tout puissant a décidé de ne pas se laisser prendre au jeu. Il a fait le choix d’ignorer et de ne pas choisir, n’accordant de fait aucun crédit à toutes ces balivernes. Ni pour, ni contre. L’Homme n’est pas concerné. Fidèle à sa logique il ne choisit donc aucun camp.

Mais est-ce un choix que de n’en faire aucun ?

Pourquoi ne pas vouloir s’aventurer sur le chemin de l’hypothèse ?  Que dissimule cette attitude ?

L’Homme se sent-il à ce point invulnérable qu’il se refuse à échafauder l’idée même qu’il vienne à disparaître ?

 

A-t-il prit la peine de s’arrêter sur le monde pour le regarder avec des yeux d’enfant. Ce regard qui fut le sien au temps où il le découvrait, s’émerveillant de tout et se révoltant pour un rien. Ce regard qui découvre, ce regard qui apprend, ce regard qui croit que tout est possible.

A-t-il entendu la colère sourde de ceux qui souffrent de n’être pas gâté par la vie quand ceux qui l’ont été la risque et la gaspille.

A-t-il entendu la douleur de ces parents de ne pouvoir offrir un devenir à ceux qui sont leur avenir.

A-t-il vu la folie de ses compatriotes dans ces pays où la haine se développe et grandit plus vite que la conscience internationale.

 

Pas concerné l’Homme.

 

De tout temps, il n’a eu de cesse de détruire pour mieux se construire, faisant fi de la nature.

De tout temps il n’a eu de cesse de s’élever, au mépris de principes fondamentaux simples qui le distinguent de l’espèce animale.

De tout temps il n’a eu de cesse de s’enrichir pour mieux dissimuler une pauvreté intérieure.

 

Aujourd’hui, à l’aube de cette fin programmée, qu’aura t-il fait cet Homme si imparfait pour échapper à l’extinction de son espèce ?

 

Aura t-il su sortir de sa torpeur, ouvrir son cœur et porter son regard au-delà de son égoïsme, muant alors cette lucidité naissante en force constructive.

Aura-t-il su percevoir cette minuscule étincelle brillant au firmament de l’espoir.

Aura-t-il pris conscience qu’il vivait là ces derniers jours. Que bientôt son espèce ne serait plus qu’un souvenir à l’instar de celles qu’au fil des millénaires il a éradiquées.

Qu’à l’aube de cette fin programmée lui qui par le passé fut capable de grands accomplissements avait là l’occasion de redonner à l’Homme sa grandeur d’antan.

 

Mais pas concerné l’Homme.  

                                                     


Les faits sont là, nous jetant au visage l’inconscience de l’Homme qui n’a rien tenté pour épargner son espèce. A travers le monde, les bras armés ne se sont pas débarrassés de leur haine, des cœurs innocents sont  toujours la proie de la folie des hommes, le monde continue de souffrir et la vie de suivre son cours.

 

L’Homme avait le pouvoir.

Celui sinon de se racheter tout au moins de s’améliorer. Il avait le pouvoir de tout arrêter tel le bourreau qui se sentant aux portes des enfers appelle à une ultime repentance.

 

Mais l’esprit de l’Homme est resté fermé, clos. Hermétique à toute pensée qui lui aurait permis d’écrire une nouvelle page de son histoire.

Son esprit n’a pas cheminé vers un monde meilleur, il est resté muré dans son immobilisme.

 

L’Homme avait le pouvoir.

Le pouvoir ultime de faire de ce monde un monde nouveau. Il lui suffisait de rallier le camp de ceux qui croient que notre fin est proche pour que cela suffise.

Cela eut été une prise de position certes discutable mais dont les résultats n’eurent pas été discutés. L’Homme en ressortait auréolé. Quel beau prétexte, non ?!

Croire que sa fin est proche et tenter le tout pour le tout. Partir serein ou rester libre et heureux.

Dans les deux cas quelle fierté de faire partie de cette espèce.

C’était là l’occasion ultime de se voir meilleur et de vivre ces quelques jours, ces quelques heures qui le conduisait vers cette fin annoncée, d’une manière noble, altruiste et désintéressée.

Ce que l’Homme n’est pas.

 

L’Homme avait ce pouvoir, il n’en a pas usé.