A l’opposé de Marine est de ses relents sentant « bons » une certaine France de Vichy, à l’extrême gauche de l’échiquier politique se trouve un homme charismatique, tribun  et fort volubile animé, lui aussi par des idéaux d’un ancien temps, Jean Luc Mélenchon.

 

Jean Luc naît à Tanger au Maroc le 19 août 1951. Le pays est alors encore sous protectorat de la France et vit au rythme de l’administration française. Il est le cadet d’une famille modeste. Son père occupe un poste de receveur aux PTT et sa mère est institutrice. Un métier majeur quand on connaît l’importance de l’Education dans les colonies française, un pilier pour inculquer aux enfants autochtones les idéaux et les valeurs défendues par la « glorieuse » Métropole.

 

En 1962, le Maroc est déjà redevenu indépendant mais c’est au tour de son voisin algérien de gagner la sienne. Les expatriés français craignant des représailles de la  frange la plus zélée des indépendantistes, fuient les anciennes terres colonisées. De ce fait, la famille Mélenchon revient en France. Peu après ce retour, ses parents divorcent, le couple se sépare aussi bien dans leur cœur que dans l’espace. Jean Luc poursuit donc ses études dans le Pays de Caux puis dans le Jura où il y a suivi sa mère.

 

Il est adolescent quand éclate la révolte sociale de mai 1968. A ce moment de la vie, bouillonne au sein de tous les êtres humains, un esprit de contradiction et l’envie de se rebeller. Voyant les jeunes parisiens arracher les pavés pour les lancer sur les CRS et, de façon détournée, sur l’ordre établi, sur le gouvernement réactionnaire de De Gaulle, Jean Luc initie son combat contre le conservatisme et libéralisme. Jeune trotskiste convaincu, il pousse les lycéens de sa ville à se soulever et à singer les évènements parisiens 

 

Le calme est revenu et le baccalauréat retrouve son prestige, il le décroche pour ensuite se lancer dans l’étude des idées fondatrices du monde qui nous entoure, la Philosophie. A l’université, il adhère à l’UNEF, sa brillance et son sens de l’organisation séduit ses camarades. Il parvient à prendre rapidement la présidence de la cellule locale où il mène la contestation avec les étudiants et les ouvriers des industries régionales.

 

A l’image de nombreux jeunes hommes de gauche, il y a un avant et un après François Mitterrand. Il y a derrière cette forte personnalité calme et  réservée, une terrible machine politique, fin stratège sachant manier les ficelles, il a marqué Jean Luc Mélenchon par sa manœuvre tentant à unifier derrière un même étendard toute la Gauche. Une tâche herculéenne qu’il souhaiterait un jour se voir réaliser.

 

Au bout de 3 années d’études, il obtient sa licence et se lance dans le monde du travail. Un véritable touche à tout qui cumule les emplois. On le retrouve correcteur au sein d’une imprimerie bisontine, travailleur dans une horlogerie puis dans une station-service puis professeur de français dans un lycée technique. En outre, il est aussi journaliste pour un canard local et fait des dessins d’actualité dans d’autres rédactions.

 

En 1976, au cours d’un repas festif où il est convié, il fait une rencontre qui va changer sa vie. Le maire de Messy, Claude Germon, alors chargé d’études sur les affaires liées à l’industrie au Parti Socialiste, lui propose de devenir directeur de son cabinet. Devant une telle opportunité, il ne peut qu’accepter. L’année suivante, il reçoit sa carte du PS et des responsabilités départementales. En parallèle, il continue de rédiger des articles de presse où il critique l’union communistes-socialistes et la tendance « phagocytrice » du PS envers le PCF.

 

Déjà à l’époque, Jean Luc Mélenchon est une forte tête qui ne se laisse pas abattre. A peine au sein du PS, il s’oppose aux courants de pensées qu’il trouve trop mous, pas assez ambitieux, des idées pantouflardes émanant de personnes telles Michel Rocard ou Jean Pierre Chevènement. En 1983, par cooptation, c’est toujours de cette façon que cela se passe, il intègre la franc-maçonnerie. Tout comme son père, adepte du compas et de l’équerre, il est séduit par le modèle de société proposé par l’Ordre. Laïcité et Républicanisme.