L’homme de l’année

L’année 2011 se termine et l’heure est au bilan comme à la fin de chaque chose. On fait des palmarès, distribue des bons points, on se souvient des faits marquants qui ont défrayé la chronique. 


SI on doit se souvenir d’un homme l’an passé, volontairement ou non, ce seront bien ces 3 lettres là, DSK. Le scandale a passionné les médias, tous les jours, une nouvelle frasque faisait la une des journaux. DSK : Désastre Sexuel Katastrophique. 

Les médias se sont déchainés sur ces histoires de mœurs débridés mêlant sexe et pouvoir. Mieux qu’une production made in Canal +. Maison close à côté c’est du pipi de chat. Le fait a même battu le record de couvertures de magazines dans le monde entier.  Ainsi qu’on le veuille ou non, il est un des faits majeurs de 2011.

L’envie d’en savoir plus sur ce personnage m’a trituré l’esprit, ainsi je me suis documenté pour en faire un bref portrait.  Dominique Strauss Khan, aussi appelé DSK, tel un sigle économique, plus facile à retenir, est né 1949 à Neuilly sur Seine. Il quitte la banlieue cossue pour vivre son enfance au Maroc et à Monaco. Ses études sont placées sous le signe de la réussite dans des établissements de prestige. Passionné d’économie, il écrit sa thèse sur un sujet prémonitoire quand on connait la suite de sa vie privée, Économie de la famille et accumulation patrimoniale. Il est reçu et devient professeur. 

Il se lance en politique en 1986 et comme les suffrages lui sont favorables, il cesse ses enseignements à la l’université de Nancy. A ses début, ses idéaux sont proches des communistes mais il s’en éloigne très rapidement. Il dérive sur la droite et entre au Parti Socialiste. La suite de sa carrière montrera que l’inclinaison à droite se fera de plus en plus visible, notamment quand il accepte le poste de 10ème directeur du FMI de novembre 2007 à mai 2011.

Le revers aux législatives de 1993, lui fait perdre son siège dans l’hémicycle. Il se reconvertit alors en tant qu’avocat d’affaires. Lors du deuxième mandat de Mitterrand, il a également officié comme Ministre de l’industrie et du commerce. 
1997, après une bourde monumentale, Chirac qui dissout une Assemblée pourtant pleinement acquise à sa cause, le PS remporte les législatives anticipées et devient majoritaire. 

Jospin lui réserve l’Économie, normal pour un économiste de formation et devient même l’un des meneurs socialistes lors des élections régionales qu’ils remportent brillamment. Son œuvre lors du mandat est conséquente. Instauration de la taxe à 5.5% sur la rénovation de l’immobilier pour relancer le secteur, redressement pour réduire la dette qui existait déjà à l’époque et entrée de la France dans prochaine zone Euro, tendance capitaliste à vouloir ouvrir les économies de certaines entreprises publiques.

 Sarkozy croyait révolutionner le monde, en 2007, avec son bouclier fiscal, mais l’initiative ne vient pas de lui. DSK en parlait déjà en 1998. Tout comme l’on prête les 35 heures à Martine Aubry, mais DSK y pensait déjà avant notamment pour relancer le travail à Sarcelles, ville populaire dont il est maire depuis 1995. Au contraire c »est par dépit que la future maire de Lille accepte, mais la proposition vient de Jospin, elle ne pouvait refuser. A croire qu’elle pressentait tout le tohubohu autour de la loi polémique. Une casserole législative.  Inculpé dans des problèmes judiciaires, il quitte le gouvernement en 1999 pour redevenir professeur. Il règle son agenda entre procès pour "faux et usage de faux","emploi fictif","corruption" et cours d’économie dans les amphithéâtres de différentes universités tel un mercenaire armé de ses cours rangés dans une mallette en cuir. La disgrâce, il est banni par ses confrères socialistes car il donne mauvaise image du Parti. 

Homme moderne et comprenant rapidement les enjeux des nouvelles technologies, il est l’un des premiers hommes politique à faire part de ses vicissitudes, de son quotidien, de ses idées dans un blog, il est suivi de peu par Alain Juppé.  

En 2006, le PS doit choisir son candidat pour la présidentielle de l’année suivante. Trois candidats s’affrontent devant les caméras de télévision. La sentence est lourde, il n’est pas retenu pour porter haut et fort la rose face au candidat de l’UMP. La fleur perd ses épines et Sarkozy arrive à faire déferler une vague bleue sur l’Hexagone. Le président bling bling, se croit maître du monde, rien ne l’arrête et son interventionnisme se fait partout y compris au sein du FMI. Grâce à son appui, le candidat malheureux des primaires se voit offrir le trône de cette institution.  Tout se passe tranquillement, il élabore des plans économiques pour "venir en aide" aux pays endettés, fait des calculs savants pour sauver des nations empêtrées dans des situations économiques peu favorables. Il n’oublie pas de prendre du bon temps entre deux de feuilles relance financière, il se lie un peu trop intimement avec ses secrétaires féminines.

Le printemps, une saison où la Nature se met en ébullition, les hormones s’activent et bouillonnent. Pourtant, la fin de DSK va prendre fin dans une chambre du Sofitel de New York. Tout lui souriait, les sondages le donnaient largement vainqueur pour l’élection de 2012, mais en un week end, tout s’est écroulé. 

L’homme d’apparence respectable dévoile sa "vraie" nature. "homme à femmes", dragueur lourdingue, "queutard en feu", addicte au sexe. On avait Pasqua dont le nom était de façon automatique accolé à des histoires de trafic d’argent et autres magouilles, maintenant on a DSK dont le nom apparait naturellement dans tous les scandales sexuels. 

Les femmes DSK les a collectionné, marié 3 fois, il a eu de nombreux enfants avec. De sa première épouse, Hélène Dumas, 3 enfant, de sa seconde, Brigitte Guillemette,  1 enfant et de sa dernière, Anne Sinclair, aucun. Quelle force tout de même, l’ancienne journaliste de TF1 doit trainer derrière elle un mari volage et qui lui coute des millions d’euros avec toutes les cautions dues à ses problèmes judiciaires. L’amour rend aveugle,  dommage pour elle, n’importe quelle femme sensée aurait larguée ce lest pour pouvoir vivre une vie tranquille et aurait préservé sa dignité. Elle mérité pleinement son titre de femme de l’année 2011.

Je ne vais vous parler de la suite de l’affaire Diallo ou Banon car je pense que tout le monde la connait assez bien et peut se faire une opinion là dessus. Quoiqu’il en soit, l’affaire a eu le mérite de mettre en lumière les affres de certains de nos politiques, car DSK n’est malheureusement pas le seul qui abuse de sa position dominante pour  malmener le sexe faible afin de se faire offrir des petites gâteries. 

2012 sera certainement aussi marquée par ce fait, les procès n’ont pas encore reçu leur verdict et même si DSK est responsable de tout ce qu’il a fait, cela ne concerne que sa vie privée et il n’est nulle raison d’en faire étalage sur la place publique. Comme une bonne série télé, à force de nous ressortir toujours la même intrigue, on s’en lasse et on zappe.  

5 réflexions sur « L’homme de l’année »

  1. [b]Je ne regrette pas de n’avoir pas zappatouillé votre survol, clair, concis et selon toutes probabilités exact. :D[/b]

  2. [quote]même si DSK est responsable de tout ce qu’il a fait, cela ne concerne que sa vie privée[/quote]
    Pas tout à fait exact, DSK étant un homme public avec de très grandes responsabilité se devait d’être exemplaire. Il a des comptes à rendre.
    Je passe cet humour pour le moins douteux qu’il a retrouvé dernièrement lorsqu’il avançait: « Moi, j’ai sauvé la presse » …. vraiment dégoutant ce type!

  3. On en a parlé tellement de ce type qu’ il devient le héros de l’année!
    le voilà de nouveau en action en Chine avec son plus beau sourire!
    Un hypocrite comme je n’ai jamais vu!!!

  4. C’est pas l’homme de l’année c’est le con de l’année.Pour moi comme pour le Time c’est le jeune Mohamed Bouazizi, un Tunisien de 26 ans dont l’immolation avait inspiré le printemps arabe en décembre 2010, comme personnalité de l’année 2011. Mohamed Bouazizi, marchand ambulant dans la ville de Sidi Bouzid, s’était donné la mort après avoir été molesté et insulté par la police tunisienne qui avait confisqué les marchandises qu’il vendait dans la rue. Cet acte de désespoir avait provoqué un vif émoi en Tunisie et des manifestations s’étaient spontanément formées dans le pays pour dénoncer le régime du président Zine Ben Ali.

  5. [b]@Charly
    effectivement comme Yan Pallach, c’est Bouazizi qui mérite l’appellation et non le faisant évoqué ci-dessus.[/b]

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