Alors que le contexte est explosif et que certains s’amusent à jeter de l’huile sur le feu, plus on jette d’huile et plus le feu prend. Une gerbe de flamme jaillissante, c’est toujours un effet pyrotechnique fascinant à voir, du moment que l’on ne se brûle pas. Dans le meilleur des cas, les flammes diminuent puis finissent par s’éteindre quand le feu n’est plus alimenté. Dans le cas contraire, le feu peut prendre, se répandre et réduire la maison en un tas de cendres. Bref, le film anti-islamiste d’une qualité plus que médiocre, n’en finit pas d’attiser la haine religieuse à travers le monde. Intéressons nous à celui à l’origine de ce jet d’huile bouillante, un dénommé Sam Bacile.  
Sur cette histoire plane plusieurs zones d’ombre. Qui est vraiment le producteur de ce pamphlet médiocre dépeignant un prophète Mahomet bâtard, polygame, homosexuel et aux tendances pédophiles? Il se ferait appelé Sam Bacille, serait israélo-américain et aurait une cinquantaine d’année, aurait les tempes grisonnantes, parlerait avec un accent et payerait ses acteurs en chèques. En réalité, il se nommerait Nakoula Bassely Nakoula, serait un copte chrétien égypto-américain et serait déjà connu des services de police. En effet, en 2010, il aurait été condamné à 21 mois de prison pour une escroquerie bancaire et détention illégale de méthamphétamine.  Le lien entre les deux individus n’est pas avéré, cependant, un élément semble aller dans ce sens : le numéro de téléphone et l’adresse postale qui lui est attribuée. En effet, grâce au numéro généreusement donné par Morris Sadek, lui aussi copte égypto-américain, leader d’un groupuscule d’activistes anti-islam, les enquêteurs travaillant sur cette affaire sont tombés sur ce constat. Une troisième identité pourrait appartenir à cette même personne, celle du réalisateur, alias Alan Roberts. La filmographie de cet Alan Roberts est assez obscure, on compte 9 films à son actif, dont un porno en 1977, tous de qualité  jugée médiocre et aux rayonnement très faible. Jusque là, il était un illustre inconnu même pour les plus férus du 7ème art.
Sam Bacille (?) est un homme qui use de la langue de bois, du mensonge, un bonimenteur dangereux. C’est l’image peu flatteuse que l’on peut dresser de lui tant il aime  tromper son monde. Sur l’Innocence des musulmans, il a caché la vérité à ses acteurs et à l’équipe technique. Telle n’a pas été la surprise de Cindy Lee Garcia, l’une des "comédiennes", quand elle a vu à quoi avait servi les heures de tournage. Cindy est notamment présente lors d’une scène où elle doit offrir sa fille à l’acteur sensé jouer Mahomet. Sur le scénario, que les comédiens ont tenu entre les mains, elle cédait sa fille, bien malgré elle, à Maitre George, un tyran amateur de chair fraîche. 
Ce passage n’est pas la seule tromperie sur marchandise, tout a été faussé, remanié, par Sam Bacile. Les 60 acteurs et les 45 membres de l’équipe techniques étaient persuadés de jouer pour un film retraçant l’histoire du Christ. Le titre a également changé, lors de la réalisation, ils pensaient jouer pour Le guerrier du désert. Un mensonge rendu possible grâce à l’utilisation, à plus de 90%, de fond vert et d’un doublage post production. Avec le fond vert sur lequel on projette n’importe quel paysage, il est facile de faire croire n’importe quoi, aussi bien aux acteurs, qu’aux spectateurs. Quant au doublage, il suffit de voir les lèvres et entendre les dialogues pour comprendre que les deux éléments ne sont pas cohérents. 
Le nanar est religieusement orienté, un autre membre de la fine équipe à l’initiative du projet renforce cette hypothèse. Steve Klein, alors consultant sur le tournage, est en réalité un membre de l’extrême droite catholique, anti-avortement et anti-islam. Il se présente comme un ancien soldat du Vietnam, un vrai, un dur, un qui a survécu à la guérilla et au bourbier asiatique. C’est un habitué des coptes et a longtemps travaillé avec eux quand il était consultant pour le FBI. En lien avec l’agence fédérale, il avait pour mission de sonder les bas-fond et les organisations clandestines pour dénicher les cellules terroristes islamistes. Steve Klein dément l’implication d’Israel dans l’élaboration de ce navet. Pourtant, sur les 5 millions de dollars de budget, une bonne partie viendrait de donations privées émanant de riches juifs. Alors pourquoi de tels propos ? Sans doute afin de calmer les ardeurs des manifestants envers une quelconque responsabilité sioniste. 
Quoiqu’il en soit, on peut penser que l’acte était prémédité. Un déchaînement de haine facilité par les médias qui ont pointé leur intérêt sur cette vidéo à l’approche du triste anniversaire du 11 septembre dans le but du vendre du papier. Sinon comment expliquer que ce brûlot insipide, tourné en aout 2011, diffusé dans une salle de Los Angeles dont la séance a du être abrégée au bout de 30 minutes car aucun billet ne fut vendu, mis en ligne en juillet 2012 sur Youtube avec très peu de vue, a explosé ses visionnages et à fait parler d’elle à travers le monde depuis que les journaux en ont fait leur choux gras ?