Très joli ce blanc manteau, qu’enfin, l’hiver a bien voulu revêtir. Le rouge des fleurs du pommier du Japon ressort magnifiquement sur la neige. Avec le temps doux que nous avons eu jusque là, la nature semble avoir repris vie.
Sauf que quand le gel et les grands froids vont s’abattre, cette poussée de vie va en subir le choc. Et il est possible que nous ayons peu de fruits cette année.
Mais bon, réjouissons-nous que la saison mérite enfin son nom d’Hiver.
Dommage que les chutes de neiges se soient abattues sur nous en ce début de semaine. Pas facile de se lever le matin, de déneiger encore tout endormi, frissonnant dans le petit matin.
Le week-end, au moins, nous aurions pu savourer une grasse matinée, un petit déj’ tardif avec vue sur les champs tout blancs.
Et les SDF, me direz-vous ? Ceux qui passent la nuit dehors, par -1° ??
Ah, je m’y attendais, briseurs de plaisir !!! Encore l’opération de culpabilisation propre à nous éviter de trop profiter du bonheur de l’instant ! C’est une manie chez vous, bon sang !
Moi, l’état d’SDF, j’y pense tout le temps, comme la mort. La mort : pas de problème, j’y passerai comme tout le monde. Mais SDF, et bien, je reconnais que par les temps qui court, ça peut me tomber aussi sur la tête (Bon, de là à dire que je serai, sûrement, moi aussi, SDF, c’est peut-être exagéré), mais bon, c’est vrai que les conditions requises deviennent de plus en plus facile à remplir : la perte d’emploi est à la portée de tout un chacun aujourd’hui, et si, par malheur, vous pensez être à l’abri, ne vous en faites pas : il y a des types, dans l’ombre, chargés de foutre en l’air la société à tous les niveaux. A coup de feuilles Excel, ils vous prouveront que vous êtes de trop, ou trop vieux, que les effectifs sont toujours trop élevés.
On en parle beaucoup dès que l’hiver et la neige arrive, vous avez remarqué ? Peut-être parce que ces petites tâches noires, recroquevillées, se détachent tellement sur le blanc manteau neigeux qu’il est difficile d’en faire abstraction.
Pourtant, être SDF en été, même s’il fait plus chaud : c’est toujours être SDF !!!
En fait, je crois que l’on se met à en parler pour exorciser le sentiment de culpabilité qui (devrait) habiter une société et des dirigeants pour qui cela ne reste qu’un épiphénomène, corollaire d’une crise économique.
Avouez que quand vous passer à côté d’un SDF, vous ne le serrez pas dans les bras en lui disant : « Toi, mon Frère ». Ce serait plutôt de la crainte et du mépris qui vous habiterez, mesdames et messieurs.
Non, le seul truc qui dérange, avec les SDF, c’est le miroir qu’ils nous tendent, et dans lequel, parfois, on voit notre propre fragilité.