Dans un précédent article consacré à l’Union Européenne, je remarquais que la montée de l’extrême-droite était la résultante d’une Europe étendue à 27 états ; une partie de ses habitants craint de voir leur culture diluée dans l’immensité de ce « machin » complexe.

Les Européens ont donc un réflexe d’auto-défense identitaire ; les discours des partis d’extrême droite ont trouvé une audience favorable en exploitant cette défiance, souvent avec l’aide des gouvernements en exercice.

Il serait déraisonnable, au nom de la préservation de l’unité européenne, de ne pas accepter de reconnaître ces faits.

Avec la percée du Front National dans les urnes, donc dans les mentalités, un vent de folie s’est abattu sur la France, surtout sur nos politiques et, par ricochet, sur nos médias. Les uns n’allant jamais sans les autres…

Les priorités électives prennent souvent le pas sur l’intérêt général, au-delà de toute analyse, privilégiant le présent au détriment de l’avenir.

Ce qui se joue aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde déterminera le futur.

Les Français ne sont pas de parfaits abrutis qui n’auraient aucune vision et conscience universelles. Au contraire, ils avertissent les politiques par leur abstention dans les urnes.

 

J’avais déjà souligné l’anachronisme d’un débat sur l’Islam « rebaptisé » débat sur la Laïcité.

Penser qu’un débat franco-français n’aura aucun impact sur le reste du monde paraît irresponsable.

Croire que le printemps arabe n’aura aucune conséquence à l’intérieur de l’hexagone serait aussi faire preuve de légèreté.

 

Des musulmans, car c’est cet épouvantail qui est agité, se battent et meurent pour plus de libertés et démocratie tout près de chez nous.

Il faut donc laisser le temps à nos musulmans de comprendre que le printemps arabe est une chance pour eux aussi. Certains pourront repartir dans leur pays, sans crainte de la misère ou du chômage.

D’autres apprécieront un monde musulman moderne et progressiste qui laissera à chacun du choix de la pratique ou non de la religion.

Les intégristes et les provocateurs, cultivant la haine de l’Occident se sentiront bien seuls à moyen terme dans notre pays. Les autres musulmans et arabes choisiront la faveur d’une réelle existence et une véritable influence dans le monde entier.

L’exemple de la Tunisie et l’Egype déjà en marche vers un avenir plus serein devrait insuffler de nouveaux comportements au sein même de notre société.

 

Ce pendant, la cible des musulmans a provoqué des mécanismes de défense envers d’autres communautés.

 

Le vent de folie qui s’empare de la France alimente, désormais, toutes les haines, les uns voyant les autres comme des ennemis.

Or, comme je me plais souvent à le dire, il n’y a pas qu’un côté les bons et de l’autre, les méchants. Ce serait faire preuve de peu d’ouverture d’esprit que penser cela.

Nous avons tous notre part de responsabilité dans ce champs de bataille idéologique. Nous ne devons pas céder à la facile tentation de la haine.

Notre pays a besoin d’être apaisé, cessons donc les hostilités et envers les communautés quelles qu’elles soient. Elles ne servent ni ne grandissent personne. Au contraire, elles participent au déclin de la France.

En espérant que cet article ne sera pas un nouveau « prêche » dans le désert…

Sur le sujet :

 

L’Union Européenne, l’autre « machin »

Le débat sur l’Islam anachronique ?

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