Kristina Rady, l’ex épouse du chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat,  s’est donné la mort,  dimanche à son domicile bordelais. Alors que d’après son entourage, le chanteur et son ex partageaient à nouveau cette même maison. Kristina Rady sombrait en dépression depuis plusieurs semaines.

Selon des propos recueillis par RTL. Il semblerait que ce soit l’un de ses enfants, Milo, qui l’ait découverte pendue. Bertrand Cantat quant à lui  « était présent au domicile », selon cette même source, et « dormait très certainement lorsque les choses se sont passées, il était très accablé ». Il a toutefois été longuement entendu par la police et une autopsie a été pratiquée. Une lettre d’adieu avait également été retrouvée sur place.

« Une enquête est en cours, le procureur de Bordeaux a saisi la direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux, une autopsie sera faite aujourd’hui », confiait une source proche de l’enquête.

 Marié en 1997, le couple s’était séparé peu après la  naissance de sa fille Alice. Bertrand Cantat était alors  parti vivre sa passion pour Marie Trintignant.  Suite au tragique décès de cette dernière, tuée par les coups du chanteur et de sa condamnation en Lituanie,  Kristina Rady avait toujours  été présente aux cotés de son ex-mari, lui rendant  visite  chaque semaine pendant sa détention et assurant que jamais il ne s’était montré violent avec elle.

Kristina Rady s’était déplacée en Lituanie tout le temps du procès de Bertrand Cantat, qui avait vu la condamnation de l’artiste à huit ans de prison. Alors que le chanteur avait tenté de se suicider après son incarcération, elle s’était confiée dans un entretien « J’essaie de le maintenir en vie. Je lui dis que ses enfants ont besoin de lui et qu’il a besoin de ses enfants. J’essaie de lui expliquer que ce qui s’est passé le 27 juillet 2003 ne peut pas altérer tout ce qu’il a fait avant. C’est Bertrand qui m’a appris à être forte. J’ai passé douze ans auprès de lui, un tiers de ma vie. (…) C’est un homme qui mérite que je le soutienne, qu’on le soutienne »

 C’est en 1993, lors d’un festival à Budapest qu’elle avait rencontré Bertrant Cantat. Le public avait fait sa  connaissance  par le biais du drame qui impliquait son ex mais beaucoup ignorait la femme de lettres et de théâtre qu’elle était. Intellectuelle très  réputée en Hongrie, son pays natal,   elle aurait un temps été pressentie pour devenir ministre de la  Culture. Traductrice, metteur en scène et productrice exigeante et respectée. Kristina avait notamment traduit en français Attila Jozsef, et permis la redécouverte de ce poète hongrois en 2007 lors d’une série de lectures musicales avec le comédien Denis Lavant et le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay. C’est elle aussi qui avait traduit en hongrois le film d’animation Persépolis, de Marjane Satrapi. Depuis 2003, elle dirigeait une structure associative qui développait des projets culturels croisés, entre musique et théâtre.