L’évaluation des professeurs remise en question.

 

Un projet de réforme sur l’évaluation des professeurs  à l’étude en ce moment au Ministère de l’Education nationale fait déjà l’objet de vives contestations de la part  des enseignants et de leurs syndicats.

Revoilà ce  serpent de mer qui refait surface concernant ce sempiternel problème de l’évaluation des enseignants. On en parle très souvent en essayant de mettre en place des systèmes parfois peu concluants.

L’évaluation des professeurs  leur permet actuellement de progresser plus rapidement dans l’avancement de leur carrière si le résultat de leur inspection est bon.

Cette évaluation est faîte à la fois sur le plan pédagogique par un inspecteur de la matière qui attribue une note sur 60 et par une note administrative sur 40 qui est donnée par le chef d’établissement.

Mais dans ce domaine, rien n’est simple dans la mesure où  sur le plan pédagogique, selon les matières et les bassins d’éducation certains enseignants sont inspectés régulièrement tous les 4 à 5 ans et d’autres tous les 10 ans, voire plus dans certains cas et sur le plan administratif, le proviseur a peu de liberté dans la mesure où il est tenu par des barèmes qui dépendent de l’échelon du professeur.

Mais ce qui est le plus caricatural, c’est la façon dont se passe l’évaluation pédagogique. L’inspecteur prévient en général 48 heures à l’avance le chef d’établissement qu’il va venir rendre visite à tel ou tel professeur.

C’est bien sûr le stress qui s’installe et tout est mis en place le plus rapidement possible pour essayer de faire un cours « modèle » en une heure en utilisant les méthodes pédagogiques les plus prisées du moment.

Mais venir passer une heure dans une classe pour voir comment le professeur tient sa classe, progresse dans le programme, intéresse et  évalue ses élèves, c’est peu quant on voit la masse de travail que cela nécessite aussi bien en amont comme en aval dans ce type de métier.

Vous êtes très bon ce jour là et vous êtes sûr d’être bien noté et avez toutes les chances de réussir dans votre carrière ou vous avez une mauvaise inspection et cela vous poursuit pendant bien longtemps.

Le nouveau système proposé prévoit une évaluation plus régulière tous les 2 ou 3 ans en donnant plus de pouvoir aux chefs d’établissement dans ce domaine comme cela se passe dans de nombreux pays.

Cela risque d’être difficilement réalisable sur le terrain d’une part,  en raison de la pluralité des enseignements et d’autre part en raison des tensions qui à terme vont se développer au sein des différentes équipes pédagogiques.

Avant de réformer le système d’évaluation des enseignants, il serait peut être utile de revoir complètement le métier de professeur qui ne paraît plus trop adapté à l’évolution de la société.