Cela dépend de la façon dont on compte.

 

Je me hasarde peut être sachant que la droite fait en général 27 à 28 %, c'est son potentiel de référence. On sait que les élections Européennes s'effectuent par régions eu un seul tour, ce change la donne, il ne faut pas comptabiliser le nombre de voix, mais le nombre d'élus. Actuellement je ne vois aucune liste qui soutien celle de l'UMP, et un anti sarkozisme se manifestant partout, aurait-il atteint le nirvana du raz le bol général ? L'UMP vient d'allumer ses dernières cartouches sur la délinquance et l'insécurité, mais le thème est un peu usé d'autant qu'aucun effet ne s'est fait sentir depuis le Karcher de la Courneuve dans la cité des 4.000. Une indication tout de même c'est le vide qui est fait autour de notre président lorsqu'il se déplace en province, est-ce un signe ? Les mains tendues seraient celles des membres de l'UMP, quand à celles des autres, elles sont tenues à l'écart par les cars de police. Alors que doit-on en penser, l'UMP représenterait un peu moins d'un tiers des électeurs avec 26 % au dernier sondage de l'Institut CSA pour le Parisien «Aujourd'hui en France» réalisé les 19 et 20 mai, comme le montre le tableau ci dessous.

 

Les socialistes ne sont pas en position de force, avec 21 % ils ont leur base électorale habituelle, ce n'est certes pas un bon chiffre eu égard a l'anti-sarkozisme ambiant, mais le PS n'a guère fait mieux aux Européennes même au temps de sa splendeur. En fait, ce n'est pas l'UMP qui est forte mais les socialistes qui n'ont pas réussit à convaincre, étant un parti agissant de par son importance au niveau Européen et présentant un programme commun, il conviendrait de voter pour eux afin de modifier l'orientation à droite de ce parlement, ces 21 % ne seront donc pas suffisants.

En Île de France le PS est en position délicate attaqué par les deux poids lourds UMP Michel Barnier et Rachida Dati, et le tandem Daniel Cohn-Bendit-Eva Joly pour Europe-Ecologie sans oublier Olivier Besancenot sur la liste du NPA. Dans ce contexte une opération quadras pour sauver le soldat Benoit Hamon qui serait en mauvaise position, placé en troisième position sur la liste socialiste, est lancée avec Manuel Valls, Aurélie Filippetti et peut-être Delphine Batho ainsi qu'Arnaud Montebourg et Sandrine Mazetier qui lors du congrès de Reims, les trois premiers soutenaient Ségolène Royal et les deux autres Martine Aubry. Harlem Désir est proche de Bertrand Delanoë et Benoît Hamon représente la gauche du parti. Dans le sud-ouest la liste UMP est créditée de 23,5 % d'intentions de votes contre 23 % pour le PS dans une région à forte dominance à gauche. Parmi les raisons de cette perte d'influence des socialistes, on peut évoquer la vigueur de la gauche radicale qui rassemblerait pas moins de 16% des votants. La liste du Front de Gauche conduite par Jean-Luc Mélenchon et celle du NPA menée par Myriam Martin, font jeu égal, 7%. Chez les Verts, José Bové engrange sur sa notoriété, Europe Ecologie est créditée, selon le sondage, d'un score de 8,5%. Il est certain que le PS est pris en tenaille à sa gauche par la gauche non socialiste et à sa droite par le MoDem. Survira-t-il à ces attaques, ou devra-t-il composer mais avec qui ? Le MoDem ne veut entendre aucun son de la gauche non socialiste et la gauche non socialiste aucun son du MoDem ! Dans cette conjoncture l'UMP se mare.

Pour Martine Aubry la défaite annoncée est du coté de l'UMP. Pour elle la liste UMP est la seule qui défende la politique menée par Sarkozy, à cela rien d'étonnant, elle rejoint mon analyse, ci dessous

Si l'on comptabilise les sondages anti UMP on arrive à 56 % contre 42 % en comptant à droite toutes celles qui ne sont pas de gauche comme le NPH-CPNT, Lalanne Waechter, et Dupont-Aignan. L'écart est net, mais il ne montre pas pour autant une forte anti-adhésion à la politique de Sarkozy, qui, si elle était mesurable, donnerait probablement un écart encore plus important. On ne peut donc tirer des conclusions de rejet absolu de sa politique intérieure sur ces élections Européennes, ou chacun joue sa chance, car en fait ces élections, pour nous Français, elles n'ont d'Européennes que le nom. Mais on peut par contre affirmer qu'elles sont fortement influencées par la politique intérieure de Sarkozy qui n'est plus approuvée que par moins d'1/3 de Français.

Une chose est certaine c'est le nombre d'abstentions blancs ou nuls en augmentation pour atteindre 54 %. Je pense eu égard au peu d'enthousiasme pour ces élections que ces mécontents ne peuvent qu'augmenter.

Il ne faut pas oublier que le traité de Lisbonne modifié à la sauce Sarkozy que beaucoup nomment «Constitution Giscard modifiée» n'a pas été ratifié par voie référendaire mais par la voie parlementaire pour laquelle Sarkosy n'avait pas le consentement sur l'Europe. Il a été sibyllin, et finalement il a dupé les Français en passant au dessus de leur Non sur le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe élaboré et rédigé par le président Valéry Giscard d'Estaing, «voir ici, le vote des Françaises et des Français doit être respecté ?», «mais aussi ici ,Divorce sans Consentement mutuel par Dominique Dutilloy» concrétisant l'élargissement à 27, et ayant pour conséquence des décisions à une majorité relative, sauf pour des cas engageant le destin des pays membres ou l'unanimité totale des pays membres est requise. Ceux qui ont un peu de mémoire ne peuvent admettre ce hold-up de leur expression démocratique qui fait force de loi.

On ne casse pas un vote référendaire par un vote parlementaire.

Il nous faut remarquer que le vote en faveur du non n'existe plus, tous les partis auraient admis l'Union Européenne, ce qui est étonnant quand on connait maintenant ses défauts, délocalisations, aucune cohésion en politique étrangère, des divergences notables face à la crise, et des décisions à Bruxelles en matières alimentaire contraires à notre art culinaire fromages, vins etc…Décisions que l'on approuve quand elles nous sont agréables et que l'on rejette quand elles ne le sont pas alors que nos commissaires à la Commission de Bruxelles sont parties prenantes de ces décisions. Position plus incohérente tu meurs. Avant on pouvait encore faire confiance à nos élus et les suivre dans cette construction Européenne, mais à 27 c'est ingouvernable, et seuls les échanges commerciaux avec un peu de cohésion et de règlementation restent les seuls avantages de cette Europe. C'est d'ailleurs pour cela que d'autres veulent la rejoindre comme la Turquie pour laquelle Sarkozy, sibyllin, avait prévu un référendum qui semble ne plus être d'actualité. Il faut en avoir conscience.

L'Europe que j'ai soutenue n'existe plus.

Dans ce contexte, on ne peut s'étonner de cette désaffection pour l'Europe que l'on veut nous faire accepter. C'est donc une autre Europe qu'il nous faut, une Europe sociale ou les pays membres sont proches socialement, culturellement et politiquement. Cela était possible à 4 ou 5 comme lors du traité de Rome, mais l'élargissement continu et sans consentement mutuel comme l'écrit Dominique Dutilloy, ne passe plus. Nos politiques ont abusés de notre confiance et ils ont détruit l'Europe que nous espérions.