Lettre à mon Président,

 

 

 

Monsieur le Président de la République de France,

 

Je ne suis rien ni personne. Tout juste suis-je l’un des milliers d’électeurs qui a provoqué votre nomination au poste de plus haut dignitaire de la nation hexagonale. Vous l’avez compris, je ne suis pas grand chose, si ce n’est une voix que l’on interroge impersonnellement tous les 5 ans dans la mairie locale, que l’on traite à l’instant crucial comme un numéro, tout juste bon à glisser un papier froid dans une enveloppe derrière un rideau bleu, pour ensuite la glisser dans une boite en plexiglas après un cérémonial digne d’une remise de la Légion d’Honneur.

 

 

 

Monsieur le Président, je ne suis rien, vous ne me connaissez pas, mais pourtant, vos décisions, votre avis, votre volonté, et vos projets rythment ma vie. En effet, pas un jour ne passe sans que vos décisions, ainsi que celles de votre gouvernement et de votre majorité ne rythment ma vie et celles de mes semblables. Tantôt de manières bénéfiques, tantôt de manières néfastes. « Oui », j’ose l’avouer, de votre château semblable à une tour d’ivoire imprenable, vous agissez à votre guise sur le destin de millions de personnes, sans même les connaître réellement. Vous étiez jadis un citoyen parmi tant d’autres, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une nation en perdition, en plein décalage avec la réalité que vous lui prêtez. Je dis « vous », je pourrais dire « vous et vos amis », ou encore, « vous et votre parti », etc. Seul nous ne sommes rien, ou bien peu de choses, mais vous avez là l’occasion unique de changer les choses, chose que vous ne faites pas, et cela, sans jugements discriminatoires.

 

Cela fait des mois que nous attendions une vraie issue à un régime hégémonique de Droite, dans lequel le français de base s’était perdu, au rythme où sa bourse s’amenuisait. Vous représentiez l’espoir d’une vie meilleure pour beaucoup d’illuminés dont moi, mais au final..vous avez fait du copier/coller en pire.

 

Soyons concrets, depuis votre investiture, qu’avez-vous fait pour améliorer de manière concrète le moral et la vie de vos électeurs? Pas grand chose.

 

Alors « oui », on va allègrement nous parler du « mariage pour tous », chose que les médias relaient jour après jours, mais est-ce vraiment là une réforme suffisante pour vos concitoyens? Cette modification de la législation était une évidence depuis des années, et franchir le pas au vu de l’opinion du peuple, n’était pas la plus compliquée des choses que vous ayez eu à faire. Une telle décision, sorte de promesse électorale similaire à de la poudre aux yeux, tenait d’avantage du populisme que de la réforme profonde visant à améliorer le quotidien du peuple hexagonal, non?

 

Des promesses, vous en avez fait pas mal, tout comme vous avez fait des effets d’annonces non suivies d’effets. On ne peut vous en vouloir, après tout vous n’êtes qu’un homme parmi tant d’autres, assujetti aux mêmes règles que vos prédécesseurs, à savoir celle de l’autel Euro!

 

Pourtant aujourd’hui, quand j’ouvre mon journal quotidien, j’ai de quoi me poser pas mal de questions. Entre violences, espionnage, chiffres du chômage en hausses, rififi politique, petites phrases assassines envers les uns puis les autres, on ne peut dire que les choses évoluent. Ces promesses vous les avez faites, c’est une évidence. D’accord, elles ne sont pas encore tenues, et ne le seront peut être jamais. Rassurez-vous, nous y sommes habitués depuis plusieurs années. Pour l’exemple, vous aviez tenu pas moins de 114 annonces en tous genres entre votre élection et le mois de Novembre de la même année. Six mois plus tard, nous étions à 251 annonces, soit une augmentation intrasec de 120% en l’espace de 6 mois, pour quasiment aucune mesure concrète. Jeter du sable aux yeux des français n’est pas la meilleure façon de calmer les choses, et encore moins de gagner du temps.

 

Aujourd’hui, le constat est simple. L’emploi est en crise, le chômage atteint des niveaux records, les français survivent sans oxygène face à une société qui les prend de plus en plus de vitesse. Le SMIC est presque devenu une farce, évoluant moins vite que les augmentations tarifaires. Savez-vous à titre d’exemple monsieur le Président, que à notre époque, il faut presque investir mensuellement entre 40 et 50% de son salaire pour se loger? Et cela sans compter les frais imposés par l’électricité et l’eau. Rajoutez ce secteur de dépense, et l’on dépasse bien souvent allègrement les 50% de salaire reçus.

 

Vous nous dites de part la presse, que notre système de santé va mal, mais dans le même temps, le français de base se gausse et manque de s’étouffer lorsqu’il s’aperçoit dans « Le Parisien », qu’il existe une réserve parlementaire de 90 millions d’Euros, destinée à assouvir la volonté des dits parlementaires, et cela sans justifications de leur part ou presque. Les bons comptes font les bons amis me direz-vous, mais il est constant que nous ne vivons ni dans le même monde, ni sur la même planète.

 

Vous vous étonnez que le français de base ne consomme pas d’avantage dans l’industrie française, mais vous êtes vous posé la question de savoir pourquoi? Pour un couple avec enfant, aux revenus inférieurs ou égales au SMIC, chaque centime vaut de l’or, et le scrupule n’existe pas sur la provenance des denrées si ces dernières sont moins chères ailleurs..Cela vous surprend? Vos citoyens « non ».

 

Vous vous dites offusquez que les Etats Unis d’Amérique espionnent la France et ses alliés, mais quand je vois un tel discours, là encore je me plie en deux. Vos citoyens se moquent que vos alliés étudient et espionnent vos stratégies commerciales et politiques, ce dernier souhaite juste pouvoir manger, se loger, et vivre décemment, rien de plus.

 

Comme vous le savez, le temps des vacances estivales est arrivé. Savez-vous combien de français partiront cette année en vacances pour se ressourcer? Peu. Alors vous allez me dire que l’Etat fait ce qu’il faut pour limiter les coûts au travers de divers bons sociaux. Je vous répondrais « oui », mais pour autant, cela n’incite pas pour autant les français à aller consommer loin de chez eux, sachant pertinemment que ces derniers vivront des jours de vaches maigres à leur retour.

 

Le constat est simple, le français que je suis, tout comme mes concitoyens, à l’impression de ne plus être qu’une vache à lait à peine capable de reverser au trésor national les maigres deniers qu’il a réussi tant bien que mal durant l’année à économiser. N’avez-vous pas honte monsieur le Président de ponctionner autant les français sur leurs faibles ressources (impôts sur le revenu), et quelques jours plus tard de les ponctionner à nouveau au travers d’impôts locaux, etc? Pour beaucoup, on parle là d’un vol presque caractérisé. Vous allez nous dire que vous agissez dans ce sens en traquant les évadés fiscaux, ou en vous occupant du bouclier fiscal, etc, mais là encore, et excusez moi d’avance, vous n’avez rien compris aux problèmes de vos administrés.

 

Autre « blague » de notre société actuelle, celle des banques. Durant des mois, les médias sur les conseils des divers gouvernements, nous ont exhorté sur le fait qu’il faille sauver nos banques de la faillite, et c’est sur cette base que les français ont consenti à renforcer financièrement les banques pour éviter toute crise nationale. Les français ont voulu avoir confiance en leurs élus, qui ces derniers sous le jougt de la peur, ont pu continuer à s’enrichir un peu plus au détriment du peuple. Une belle blague quand on voit l’argent engendré aujourd’hui par les établissements bancaires, et les frais que ces dernières imposent à leurs usagers jour après jours pour X ou Y raisons. Ces frais qui saignent un peu plus les électeurs, sans que ces derniers ne puissent dire quoi que ce soit, sous peine de se retrouver ficher sur un tel ou tel fichier noir, et ne pouvant plus ensuite survivre. Soyez honnête monsieur le Président, aujourd’hui, la politique menée par votre gouvernement, et ceux qui vous ont précédé, n’a plus rien à voir avec les désidératas de votre peuple.

 

Monsieur le Président, vos prédécesseurs ont fait de la France et de ses citoyens, un ensemble d’hommes et de femmes tributaires des aides publiques non pas pour vivre, mais pour survivre. Aujourd’hui, vous entretenez le flambeau de vos aïeuls en appliquant les mêmes principes, ce qui finalement est certainement le plus grave. Est-ce de la bêtise ou de l’ignorance? On a du mal à le penser, mais cela serait peut être la meilleure porte de sortie que vous pourriez trouver.

 

Comme je vous l’ai dit, les français se moquent de savoir si tel ou tel Ministre s’est désolidarisé du gouvernement, se moquent de savoir si tel ou tel personnage public fraude les services sociaux, se moquent de savoir que Carla Bruni s’est fait offrir un voyage par une compagnie aérienne, etc. Aujourd’hui les français n’ont que faire des évadés fiscaux, que faire du populisme, que faire que vous soyez offusqué de telles ou telles annonces d’espionnage, que faire de savoir que le Front National perce en France et dans Lot et Garonne. Aujourd’hui les français veulent se loger, manger, etc, et pour faire simple veulent vivre… et non plus survivre à l’agonie dans l’attente de jours meilleurs.

 

Monsieur le Président, quand vous aurez compris, ainsi que votre gouvernement et votre majorité, que le peuple de France n’a que faire de votre populisme, mais a besoin de vraies solutions pour améliorer son quotidien, alors peut être aurez-vous compris qu’aujourd’hui vous n’avez pas été le Président des français, mais d’une France de l’élite.

 

Monsieur le Président, je ne suis rien ni personne, tout juste suis-je l’une des voix anonymes qui a suscité votre sacre avec l’espoir d’une vie meilleure. Pour autant, aujourd’hui j’ai compris que comme beaucoup avant vous, vous n’aviez que la volonté d’accéder au pouvoir sans pour autant vous préoccuper réellement des problèmes de société, préférant à cette dernière, faire des ronds de jambes et des belles courbettes à la communauté Internationale tout en vous enrichissant personnellement.

 

Monsieur le Président, vous avez aujourd’hui la chance unique, non pas de remonter dans les sondages, mais de changer les choses. Alors pourquoi ne pas essayer?

 

 

                                    {youtube}gjndTXyk3mw{/youtube}

 

11 réflexions sur « Lettre à mon Président, »

  1. Je vous trouve très sévère avec ce Président, bien que je sois globalement d’accord sur tous les problèmes que vous dénoncez ! Comme vous semblez le penser « la tâche est immense » ! J’espère que vous saurez reconnaître quelques améliorations et que c’est quand même mieux qu’avec le Président précédent. Regardez, dans le domaien de la justice, si tant d’affaires remontent à la surface, c’est que le Président actuel a fait « sauter les digues » et n’intervient plus. Nous attendons quand même que ce Président apporte d’autres changements. Pour ma part, je reste optimiste.
    Cordialement.
    Henri.

  2. [b]Henri,

    merci pour votre réaction. Peut-être ai-je en effet été un brin sévère, mais pour autant, pour le moment, en terme de mesure purement sociales, il faut avouer que nous frôlons le néant, si ce n’est dans le populisme..Après je suis d’accord, en matière de justice par exemple, et bien que cela se rapproche de l’hyper président précédent, des progrès significatifs ont été réalisés. Pour autant, étais-ce vraiment ce que nous attendions de ce Président là? Je ne le pense pas..Soyons optimistes, mais pas aveugles, Rome ne s’est pas faite en un jour, mais en 5 ans, il y a moyen je pense de faire quelque chose…ou pas.

    Cordialement

    Tom[/b]

  3. Voilà une lettre non dépourvue de bon sens et à laquelle j’adhère amplement.
    Non satisfait d’être en crise(crise qu’il considère achevée, ce président aura su trouvé les moyens de diviser la France en deux avec des sujets qui dépassent les français dont les priorités sont toutes autres.
    Ce président normal aime à se coucher devant l’oligarchie et sa représentante en Europe, j’ai nommée madame Merkel qui de son coté commence aussi à rencontrer des réfractaires à sa politiques dans son propre pays.
    Il est je crois temps que les français tombés dans un panurgisme aigüe se réveillent et reprennent le pouvoir au nom d’une démocratie réelle et dictatoriale.

  4. Vous vous dites offusqué que les USA espionnent la France ,
    [b]MAIS VOUS LE SAVIEZ DEPUIS 30 ANS .

    DONC VOUS FAITES DU THEATRE COMME ZARKOY ![/b]

    Vous vous dites défenseur des droits de l’homme,

    [b]MAIS VOUS LAISSEZ CROUPIR E SNOXDEN A MOSCOU
    ET VOUS FAITES DETOURNER L’AVION DU PRESIDENT

    TOUT CELA EST LOIN D’ETRE EXEMPLAIRE ET AURA DES
    CONSEQUENCES CERTAINES ![/b]

  5. UN ETAT ANORMAL !!!!
    Alors que l’affaire Prism provoque des ondes de choc
    diplomatiques, certains s’étonnaient que la France
    n’ait pas réagi à la hauteur de l’évènement.
    Selon un article du Monde, l’explication est simple :
    non seulement l’Hexagone était au courant, mais il
    pratiquait le même genre d’espionnage massif.
    [b]À la différence des États-Unis cette fois, aucun cadre
    légal n’existe autour de la machinerie française.[/b]

  6. Je viens de parcourir cette lettre bien écrite et je tombe sur mon P’tit Tom!

    je ne sais si « le président » lira jamais cette lettre…

  7. [b]Mozarine,

    merci pour ce beau compliment, cela me touche, surtout venant de toi qui est la spécialiste des mots sur le site.

    Gros bisous

    Tom[/b]

  8. Votre article allie des ingrédients de plus en plus rares sur les blogs et les forums (et C4N n’est, hélas, pas à l’abri de cette carence) : la force (celle de vos convictions), mais dans le respect d’autrui (nulle formule d’exclusion, nul anathème). Une autre de ses vertus est de ne pas laisser les constats (morts) roses anéantir toute trace d’optimisme : « [i]pourquoi ne pas essayer ?[/i] », concluez-vous … On devine que « [i]qui aime bien châtie bien[/i] » !

    Un article d’une telle densité que ce commentaire n’y suffira pas. Attendez-vous donc à un article à venir qui pourrait s’intituler « [b]FH, le pire des présidents …[/b] », avec en sous-titre « [i]… à l’exclusion des autres, et plus particulièrement du précédent[/i] » (version parodique de « [i]La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres[/i] » que nous devons à Winston Churchill).

    Je pourrai y faire partager quelques lectures de cet été, dans lesquelles Edgar Morin a tenu une large place, ainsi que Stéphane Hessel dont « [i]Engagez-vous[/i] » est le digne prolongement de son fameux « [i]Indignez-vous[/i] ».

    Portez-vous bien

  9. Moi, Président, je…
    Moi, Président, je…
    Moi, Président, je…
    Moi, Président, je…
    Moi, Président, je…
    Moi, Président, je…
    Et ils le crurent…

  10. [b]Quidam,

    merci pour ta visite, et « oui », ce discours de promesses est déjà loin..[url]http://www.come4news.com/moi-president-de-la-republique-269586[/url]

    Tom[/b]

Les commentaires sont fermés.