l’Europe du Merkozy doit se faire du souci.

L’élection présidentielle Française tient les gouvernements de la zone euro dans une position d’équilibre qui de Sarkozy ou de Hollande sortira de cette confrontation droite gauche ? La France est un poids lourd de l’Europe, et son chef auréolé de la confiance d’une majorité de François aura la lourde tâche, après cette pose, de remettre en route cette Europe et la France qui partent à la dérive. Si c’est Nicolas Sarkozy rien ne changera dans le fond et les peuples des pays fortement endettés, Grèce, Portugal, Espagne, Italie, et nous mêmes ne feront que rejeter cette Europe à laquelle ils avaient accordés leur confiance. Trahis par les dires de tous ces politiciens, qui voyaient en elle, depuis des décennies, une puissance capable de rivaliser avec la mondialisation des marchés, ils n’ont faits que subir leurs lois en agissant, non sur ces marchés, mais sur leurs citoyens dans une politique de plus en plus austère, voir Ou est la gauche à l’heure de la tourmente économique, et Jacques Delors l’Europe est au bord du gouffre. Telle que façonnée, pour la zone euro, par le couple Franco-allemand actuel, elle ne peut que survivre peu de temps. Il faut donc un choc et seul la France peut encore le faire par l’élection de François Hollande, il n’y a pas pour le moment d’autres possibilités. Les faits sont cruellement présents pour le démontrer.

Cette période électorale pour la France est tout sauf une bonne chose pour nos finances, et notre dette s’envole. Rien de bon donc pour le nouveau président, quel qu’il soit. Il devra réduire cette dette au prix de lourds sacrifices qu’il imposera aux Français. Si c’est Sarkozy, il n’y aura pas de justice, ou tellement peu dans le sacrifice, il ne l’a pas appliquée pendant les années de son pouvoir. Il y aura une continuité gouvernementale qui sera en mesure d’agir immédiatement, mais dans le même sens, c’est à dire sans solution viable pour l’Europe En France la déception sera immense pour cette moitié des Français qui n’auront pas votés pour lui et une inquiétude pour l’autre moitié qui l’aura fait, non pas par raisonnement, mais par dogmatisme. Il faut bien avoir à l’esprit que Sarkozy utilise, sans aucune vergogne, tous les arguments, voir Le costard de Sarkozy taillé par les News Américains, pour être réélu afin de se préserver encore cinq années de la justice qui lui tombera dessus dès que sa couverture présidentielle ne sera plus.

Si c’est François Hollande une autre approche politique de l’Europe est envisageable donc une solution possible, bien qu’il lui faille composer avec les autres. Un espoir donc dans l’attente de nouvelles élections Allemandes. Seulement du temps sera perdu et ce temps est un boulet non seulement pour l’Europe mais aussi pour la France. La formation d’une équipe, la prise en mains des dossiers et des administrations dans une politique différente sont forcément un lourd handicap au départ d’autant plus qu’il faudra attendre les élections législatives pour la formation du gouvernement. Plus on analyse plus on se rend compte que cette élection présidentielle et la législative suivante vont nous coûter très cher pour laver dix années d’injustice sociale. Ce contexte est le premier que nous ayons à affronter, mais il peut être salutaire si les Français rejettent Sarkozy et son gouvernement.

Pendant que nous nous débattons dans cette campagne présidentielle, les Espagnols sont de plus en plus dans le gouffre du chômage et de la misère.

Le nouveau gouvernement conservateur et sectaire de Mariano Rajoy qui applique sans discernement une politique d’austérité mit dans la rue lors d’une grève générale le 29 mars des milliers d’Espagnols. Comme bien souvent lorsqu’une droite prend le pouvoir à une gauche, les peuples croient qu’elle peut apporter une solution à leurs problèmes, mais elle, ne fait, en fait que les empirer, il n’y a jamais de miracle. Au cœur de la zone euro, les comptes Espagnols suscitent les plus vives inquiétudes, et elle devient la préoccupation principale. La grève du 29 mars fut contre la réforme du marché du travail. Les syndicats rejetaient un texte qui assouplissait les conditions de licenciement tout en permettant aux employeurs de baisser les salaires. Le tout dans un pays où le chômage touche déjà 23 % de la population active et presque un jeune sur deux. Il faut le faire !

La publication d’un déficit 2011 bien plus élevé que prévu, avec l’arrivée de Mariano Rajoy à refroidit les investisseurs. Le déficit prévu qui était initialement à 6 % du PIB est monté à 8,51 %. Le problème est que l’Espagne ne sait pas qu’elle est sa dette. Les calculs montreraient des factures impayées de l’État central, des communautés autonomes et municipales. Il faut savoir que l’Espagne compte 17 communautés autonomes. Elles appliquent donc leur propre politique ce qui rend difficile l’évaluation de la dette publique. Leur dette accroitrait celle publique de 7 points de PIB. A cette dette s’ajouterait celle des entreprises publiques à 5,2 % du PIB, selon la Banque d’Espagne, ainsi que les obligations détenues par le fonds de pension d’État. Pour régler les impayés, Mariano Rajoy avait envisagé, le 9 mars, d’accorder un crédit de 35 milliards d’euros, l’équivalent de 3,3 % du PIB, pour les collectivités locales afin de régler pharmaciens, fournisseurs d’électricité ou entreprises de nettoyage. Il n’y a plus d’argent pour les services de base. L’Espagne se trouve trouve dans un schéma à la Grèce ou les comptes publics n’étaient pas bien évalués.

Dans ces conditions le gouvernement Espagnol continue à emprunter à des taux encore trop élevés bien qu’ils aient légèrement baissés. Pour remédier à cela, le vendredi 30 mars, il a dévoilé un plan d’économie budgétaire de 27,3 milliards qui concerne hausse des impôts et réduction des dépenses.

Le but réduire le déficit en 2012 pour qu’il soit de 5,3 % au lieu de 4,4 % initialement prévus. Mariano Rajoy avait échoué à convaincre ses partenaires Européens d’un assouplissement du déficit à 5,8 %. Pour arriver à cet objectif, il réduit les dépenses des ministères de 16,9 % en moyenne. Le ministère le plus touché serait celui des Affaires étrangères avec 54 % de réduction de son budget. Les retraites seraient maintenues ainsi que les prestations chômage et les bourses. Par contre, le ministère de l’industrie augmenterait de 7 % le prix de l’électricité et de 5 % celui du gaz. Les aides au logement seraient réduites de 42 % et les investissements de 40 %. Les politiques pour l’emploi, la formation des chômeurs, et l’aide à la recherche d’emplois perdraient 1,5 milliards. Les salaires de fonctionnaires seraient gelés.

Pour les recettes, les impôts sur les grandes entreprises seraient augmentés, et seraient supprimés certaines déductions fiscales avec l’augmentation des impôts sur le revenu, sur l’épargne, et sur les biens immobiliers, ainsi qu’une hausse sur le tabac. Le gain espéré serait de 12,3 milliards pour ces hausses.

A cette politique, comme tous les gouvernements de droite qui ont favorisés la fuite des capitaux, celui de Mariano Rajoy propose une amnistie fiscale de 10 % d’impôts pour régulariser l’argent au noir !

Comme tous les gouvernements conservateurs on constate, une fois de plus, qu’ils sont incapables de relancer l’économie, bien au contraire, ils enfoncent le pays dans une récession profonde.

Quand à l’Italie dont le gouvernement Monti ne cesse de recevoir des louanges pour sa politique, les taux d’emprunts seraient devenus raisonnables ? Du bon travail pour le professeur Monti, mais sa révolution risque de subir un coup d’arrêt. Il est prêt malgré cela à démissionner si sa réforme du code du travail ne passerait pas. C’est comme pour l’Espagne toucher aux avantages sociaux durement acquis provoque une levée de boucliers.

«Mon objectif est bien plus ambitieux que de rester au pouvoir, c’est de faire du bon travail», a-t-il confié à la presse. «Si le pays, à travers les partenaires sociaux et les partis politiques, ne se sent pas prêt face à ce que nous considérons comme du bon travail, nous ne chercherons certainement pas à nous accrocher jusqu’à telle ou telle date». Il est vrai qu’il n’attend pas après ses appointements pour vivre et que dans cette considération, on pourrait presque signifier qu’il dirige l’Italie bénévolement. Si vous n’êtes pas contents, je m’en vais.

Il veut passer outre le désaccord de la CGIL, Confédérazione Générale Italiana del Lavoro fondée en 1944, le plus puissant et le plus à gauche des syndicats Italiens. Il veut modifier l’article 18 du code du travail, qui interdit les licenciements pour les entreprises de plus de 15 salariés, «sans juste cause». Un bombe, en cas d’abus, l’employeur ne serait plus tenu qu’au paiement d’une indemnité de licenciement, au lieu d’avoir à réintégrer le salarié et à lui payer son salaire pendant la période de licenciement. C’est bien sûr le plan politique qui prend la relève. Le refus de la CGIL entraine le parti démocrate, PD de centre gauche, un des trois piliers de la majorité au gouvernement Monti, à une rupture avec le Peuple de la Liberté, droite et l’Union de centristes. Le PD est pris en tenailles entre sa base et le réformisme de ses dirigeants. Il a promit de livrer une grande bataille politique sur la réforme du parlement. De son coté le syndicat annonce 16 heures de grève générale en mai.

Mais le plus emblématique des difficultés économiques Italiennes est une vague de suicides sans précédent. Ces dernières semaines, les médias se font presque tous les jours l’écho du geste désespéré d’un entrepreneur, croulant sous les dettes et acculé à la fermeture, ou de salariés sans espoir de retrouver un travail. L’un des cas les plus caractéristiques est la mort d’un maçon de Bologne, dans le nord du pays, après neuf jours d’agonie. Poursuivi par le fisc Italien pour ne pas avoir payé ses impôts, il s’était immolé par le feu fin mars. Les Italiens maîtres dans la fraude et les combines ne sont pas habitués à payer l’impôt. Rien d’étonnant à ces réactions désespérées. Un réseau d’aide psychologique baptisé «TerraFerma» a été créé pour permettre aux entrepreneurs ou aux salariés de parler de leurs problèmes. Étranglées par les dettes, les arriérés d’impôts et les retards de paiement de leurs clients, elles ont par ailleurs beaucoup de mal à obtenir des crédits de leurs banques. C’est la province de Varese au nord, qui est à l’origine de ce projet. Il n’en n’est pas moins vrai que cette politique austère n’apporte aucune solution à leurs problèmes ainsi qu’au pays en difficultés.

On peut se demander si cette Europe, qui joue contre la volonté des peuples, peut continuer encore longtemps.