Les Zombies…

J’ai failli la renverser… C’est arrivé ce matin. Ça aurait pu être dramatique. En plus, avec le verglas et malgré mon réflexe, ma bagnole a glissée.

Elle m’a regardé, surprise, à peine interpellée par ce qui venait de se passer. Puis elle s’est hâtée de regagner le trottoir sans plus faire attention.

Je ne sais pas si elle a été secouée. J’ai plutôt eu l’impression que les implications de ce qui venait de se dérouler lui avait complètement échappé, comme si elle n’avait pas été présente à ce moment. Comme si elle en avait rien à foutre…

Moi j’ai eu la trouille de ma vie. J’ai même lâché un « putain ! », les deux mains crispées sur le volant. Je n’ai même pas eu le réflexe de klaxonner.

Que je vous explique : Le feu venait de passer au vert, je commençais à m’engager quand soudain je l’ai vu traverser en diagonale au milieu de la chaussée, au mépris des feux de signalisation, le portable à la main et visiblement en pleine conversation.

Vous avez sûrement dû les croiser. Ces étranges personnes aux allures de zombies, souvent assez jeunes, le smartphone à la main quelque soit le lieu où ils se trouvent, quelque soit la situation, plongés dans de grandes conversations qui semblent absorber leur attention au point de les abstraire totalement de l’instant présent.

Vous avez intérêt à vous écarter, car ils ne dévient pas d’un poil de leur chemin. Du reste, je pense qu’ils ne vous voient pas, tout simplement. Ce sont des êtres d’une autre dimension, probablement, et le monde dans lequel ces êtres semblent évolués paraît être aux antipodes du nôtres…

Pour un peu, il faudrait que les bouches d’égout ou les nids-de-poule des trottoirs s’écartent devant eux pour leur éviter de tomber dedans…

Les nouvelles technologies me font flipper. Pas pour ce qu’elles sont, après tout, elles nous facilitent la vie malgré tout ce qu’on peut en penser. Mais c’est la manière dont elles sont reçues, vécues, utilisées et, surtout : l’influence qu’elles ont sur l’être humain.

Ils sembleraient qu’elles aient la propriétés de rendre l’humain froid, lointain, « déconnecté » (ce qui est un paradoxe pour de nouveaux moyens de connexion).

On pourrait considérer qu’une race ayant atteint un relatif confort moderne, débarrassée des efforts qu’elle doit fournir en tant qu’espèce pour survivre, s’engage sur un chemin de sagesse…

Je pencherais plutôt pour considérer qu’elle est en train de rater un virage important. En ce décérébrant à petit feu.

Enfin, quoiqu’il en soit, j’ai bien cru que je lui rentrais dedans !