Les yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol

Je viens de terminer Les Yeux Jaunes des Crocodiles de Katherine Pancol, une auteur(e) que je découvrais. Par où commencer ? Peut être par dire que je me suis régalée. Moi qui d’habitude ait le mal des transports, je n’ai pas pu lâché le livre de tous mes trajets de bus. J’étais même le matin dégoûtée d’arriver si vite tellement je voulais continuer à avancer dans le récit.  

Difficile vous donner le pitch sans pour autant vous dévoiler toute l’histoire. Je dirais que Katherine Pancol met en scène le destin de plusieurs femmes à Paris, dans la tourmente chacune à leur manière. Le personnage central est Joséphine, une quarantaine d’années, dont la vie est en perte de vitesse avec un mari qui s’en va, un compte en banque peu fourni, et une adolescente très exigeante.

Elle va alors céder  sa sœur Iris, belle, riche et élégante, cherchant le succès, en devenant son nègre et lui écrivant un roman sur le XIIème siècle qui deviendra best-seller en échange de quoi Iris lui reversera l’argent gagné par le livre. Autour de ce duo tournent d’autres femmes, d’autres personnages. Mais ce mensonge va bouleverser le quotidien de tout ce petit monde.

L’un trouvera le succès tant convoité au détriment de son bonheur, l’autre parviendra à s’émanciper et mener de front carrière, famille et reconstruction sentimentale. Katherine Pancol, dans un style que je rapprocherai d’Anna Galvada (Ensemble c’est tout) fait le portrait de femmes libres, malheureuses, jonglant entre carrière, famille, réussite sociale, amour, en considérant tous les problèmes de notre temps.

Les situations s’enchaînent, l’insatisfaction devient quasi quotidienne quelque soit la génération concernée, mais au  final ces femmes (et hommes car il y en a quelques uns) finissent par se relever, pleins de vie.  Malgré la difficulté propre à chacune, j’ai trouvé ce roman extrêmement positif, avec des personnages en quête d’eux-mêmes qui doivent affronter les dictats de la société.

Rien de très original, mais tout est touchant, tout semble si proche tout en gardant de la fantaisie. De plus j’ai découvert une écriture fluide, imagée, colorée, qui n’alourdit pas son récit de descriptions inutiles. C’est précis, mais l’émotion est là. Chaque femme a son vécu, chaque femme est raconté avec un point de vue différent, on a l’impression de rentrer dans leur intimité.

On virevolte d’un personnage à l’autre avec vivacité, sans avoir l’impression de passer du coq à l’âne, d’Iris à Joséphine, en passant par Marcel, 60 ans, en quête de l’amour, Hortense, 15 ans, rêvant de mode et de luxe, ou encore Shirley qui cache un secret royalement dangereux. Les relations s’entremêlent, Amour, amitiés, mensonges, trahisons, argent, rêves, les éléments d’un roman qui au final relate la vie, s’est peut être pour cela que je m’y suis attachée. 

Sympathiquement croustillant, pétillant de légèreté, délicatement émouvant et drôle, un livre à livre car si c’est n’est peut être pas le roman du siècle, il a le mérite de vous envoûter de la première à la dernière page.