Trois viticulteurs inquiets, le plus jeune se demande d’ailleurs s’il ne va pas arrêter, il s’est lourdement endetté pour s’installer voilà quelques années et déjà, il n’exclue pas de mettre bientôt la clé sous la porte !
« Il me faudrait à peu près, 2 000 € par mois, pour pouvoir rembourser mes emprunts, autant privés qu’agricoles, le problème c’est que je touche 600 € par mois », explique Numa Bianco, viticulteur à Arpaillargues-Aureillac (Gard).
Du coup, pour survivre, il est aussi maçon. Malgré tout, il a dû arracher une partie de ses vignes avec pour seul objectif, de toucher les subventions et de rembourser une partie de ses dettes.
Une profession malmenée donc, qui se voit désormais comme une espèce en voie de disparition ; un seul chiffre : en 8 ans, le Languedoc-Roussillon a perdu 11 000 vignerons avec, entre autres, des conséquences néfastes pour l’environnement…
« Les viticulteurs faisaient le maillage du territoire, il y avait la protection contre les incendies, l’érosion, le ravinement et puis il y avait une population qui faisait vivre les villages, c’est tout une économie qui risque de disparaître si on arrache », explique à son tour Roland Prosper, viticulteur.
En effet, en Languedoc-Roussillon, 45 000 hectares de vignes ont ainsi disparu en quelques années mais, sans améliorer la situation des exploitants.
« On est passé d’un revenu d’à peu près 5 000 €/hectare il y a 6 ans à 1 500 €/hectare aujourd’hui, donc les viticulteurs perdent un moyenne 1 000 € par hectare et par an », termine Jean-François Bianco, viticulteur et délégué confédération paysanne (Gard).
Aujourd’hui, un litre de vin leur est payé 0,32 cts/€…
A ma connaissance les vins du Gard, font partie de ses vins qui étaient destinés à la consommation courante. Ceci il y a 50 ans. Ils devenaient convenables avec le soutien énergique des 14° d’Algérie.
L’indépendance algérienne a sonné le glas à ses vins de qualité très, très modeste. Cultivés « au rendement » avec des cépages qui s’y prêtaient (Carignan, par exemple) ils ont décru dans l’estime et le panier de la ménagère. De plus, la baisse de la consommation du vin de table (sur la table tous les repas, tous les jours) dans les années 82 à la suite de la lutte généralisée contre l’alcoolémie au volant n’a pas arrangé les choses. Le souhait des viticulteur et leur travail (dans leur intérêt) afin de produire des vins de meilleure qualité et à plus forte valeur ajoutée n’a pas permis de leur rendre une place. Les vins d’origine étrangère viennent assez facilement leur faire la pige (Portugal, Chili, Australie, Pérou…) sur le segment dans lequel ils espéraient se positionner.
Donc, comme le consommateur regarde son portemonnaie mais aussi le contenu du flacon, le travail de positionnement des viticulteurs tant dans le Gard que dans l’Hérault n’est pas achevé. Il s’en faut de beaucoup.
Ceci n’est qu’une petite remarque éclairante sur tracée à la va-vite.
Bonne journée à toutes et tous
Bel article Benjamin; qu’ils soient viticulteurs ou producteurs de lait, fruits et légumes , tous sont gravement touchés et on les laisse agoniser, en Languedoc roussillon ou Midi Pyrenées; c’est catastrophique.
Bravo Benjamin,
Pas assez de vin donc, pour y noyer leur tristesse…
;D ;D Gosseyn ! ;D