Des milliers de personnes fuient Mogadiscio et les combats qui ont secoué la ville tout le week-end. Si au début de l'année, le gouvernement somali avait pu mater les troupes des tribunaux islamiques grâce à l'appui des armées éthiopiennes, des poches de résistance n'ont cessé de mener la vie dure à la population.
Vendredi, le gouvernement a donc décidé de lancer une grande offensive dans le but de réduire au silence tous les points encore occupés par les tribunaux islamiques et tenter de ramener un semblant d'ordre dans la capitale.
Les troupes du gouvernement intérimaire somalien, épaulées par des troupes éthiopiennes plus nombreuses qu'elles et équipées de chars et de canons d'artillerie se sont donc dirigées vers Mogadiscio et les combats ont commencé vendredi soir. […/…]
On a dénombré une dizaine de morts, civils et militaires confondus, mais comme dans tous les combats il est à craindre que le nombre de victimes soit bien supérieur. De nombreux civils souffrant de blessures par balles ou provoquées par des éclats d'obus ont été acheminés dans les hôpitaux de Mogadiscio.
Pour rappel, la Somalie est plongée dans le chaos et la guerre depuis la fin de la dictature de Siad Barre en 1991. Depuis cette date, aucun gouvernement n'a réussi à s'imposer politiquement et militairement sur l'ensemble du territoire.
Après l'échec de l'intervention des États-Unis sous mandat de l'ONU en 1992 et la déroute des casques bleus qui les ont suivis avant de se retirer en 1995, le pays est livré à lui-même et s'entredéchire sur fond de famine dans une indifférence générale.