Population vieillissante, forte prévalence des maladies chroniques, surpoids, obésité, manque de médecins etc… Face aux grandes problématiques de santé en Guadeloupe, l’agence régionale de santé s’est fixé six grandes priorités.

1 Moins de morts prématurés
État des lieux : en Guadeloupe, le taux de mortalité prématuré, c’est-à-dire avant 65 ans, est supérieur de 40 points à la moyenne nationale : 248 décès pour 100 000 habitants en 2005-2009 contre 204,8 décès dans l’Hexagone. 31% des décès surviennent prématurément et on estime que la moitié serait évitable.
Actions : investir dans la prévention dans plusieurs domaines. D’abord, lutter contre le surpoids et l’obésité à l’origine des maladies cardio-vasculaires. Objectif : diminuer sur 5 ans de 15% en moyenne la prévalence de l’obésité chez les 3-17 ans. Déployer les tests de dépistage rapide du VIH Sida (2e rang national). Réduire le taux d’IVG (43,5% contre 15,2 au niveau national). Mis en oeuvre d’un programme de vaccination et renforcement du dépistage des cancers du sein et de la drépanocytose.
Amplification de la veille des maladies vectorielles (dengue, leptospirose), surveillance des eaux de baignade, de l’eau potable et étude sur le chlordécone (voir encadré).
2 Éviter les ruptures de parcours de soin
État des lieux : il existe encore trop de ruptures de parcours des patients entre médecine de ville services hospitaliers, chirurgie, obstétrique, services d’hospitalisation à domicile, soins de suite etc. Par exemple : comment éviter les hospitalisations de personnes âgées le vendredi soir faute de solutions en ville ?
Actions : développer des équipes mobiles hospitalières notamment en gériatrie dans les services medico-sociaux d’accompagnement de retour à domicile prises en charge ambulatoire. Accent particulier sur le patient âgé obèse atteint d’un cancer ou souffrant d’une maladie mentale. L’éducation thérapeutique du patient sera développée à l’hôpital et en ville. Développement de la complémentarité entre les établissements de santé.
3 Réussir le projet du nouveau CHU
État des lieux : un CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes vieillissant, pas aux normes parasismiques et qui souffre de problèmes d’organisation et de fonctionnement (déficit structurel de 50 millions d’euros). Résultats : des problèmes de trésorerie et risque majeur de rupture de la continuité des soins par manque de fournitures médicales.
Actions : la reconstruction du CHU aux Abymes (Perrin) est prévue à l’horizon 2020 avec un budget de 590 millions d’euros (État). Pour cela, l’hôpital doit se doter d’un projet médical dynamique et parvenir à rétablir son équilibre dans les 5 ans qui viennent pour entrer dans de nouveaux locaux avec toutes les garanties de réussite.
4 La fin des déserts médicaux
Etats des lieux : l’offre de soins de ville est faible avec une densité de médecins généralistes de moins de 100 contre 163 au niveau national. Idem pour d’autres professions comme les dentistes.
Actions : garantir une réponse de nature hospitalière et libérale à une urgence médicale en moins de 30 minutes en tout point du territoire. Un plan d’action est prévu d’ici à début octobre. Il prévoit le développement de médecins généralistes acceptant d’être correspondant du Samu.
Encourager les jeunes médecins à s’installer sur les zones déficitaires (stage obligatoire, garanties de ressources, développement des maisons de santé pluridisciplinaires).
5 Améliorer la prise en charge des personnes âgées et handicapées
État des lieux : le taux d’équipement en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes) est très faible : 17 pour 1 000 personnes de 75 ans et plus, contre 93 au niveau national. Pour les personnes handicapées le rattrapage doit concerner davantage les adultes.
Actions : atteindre les 24 Ehpad, soit 1 316 places (contre 13 ouverts aujourd’hui, 718 places) en poursuivant l’accompagnement des promoteurs avec le conseil général. Les offres sont également à développer dans le secteur du handicap.
6 Des établissements de santé plus performants
Chaque directeur d’hôpital ou de clinique « doit veiller à la sécurité sanitaire des patients, à l’amélioration de la qualité des prises en charge, en veillant à l’équilibre financier de son établissement » . Un travail doit être fait avec les commissions médicales d’établissement.