Non seulement les élus UMP ne sont pas contents, mais il l'ont fait savoir  lors d'une réunion avec le premier ministre. La plupart d'entre eux sont actuellement en campagne pour les élections municipales, et ils déplorent tous l'action et la communication de l'Elysée, notamment sur les nombreuses réformes. Les griefs s'attachent surtout à leur éparpillement. "Il faut faire attention à la fuite en avant. L'emploi, le pouvoir d'achat, la protection sociale, voilà l'essentiel" déclare un député qui fustige aussi les idées lancées un peu vite telles que la "politique de civilisation", ce véritable fourre-tout sans précision aucune, terme sur lequel se sont acharnés quelques journalistes, afin d'y trouver une explication. ou les publicités sur le petit écran qui seront potentiellement supprimées. Il eut pu rajouter la déclaration d'abolition des trente-cinq heures lancée au cours d'une conférence de presse, mais démentie le lendemain…
Cela pourrait prendre l'allure d'une véritable rébellion, puisque les députés en course pour les municipales se plaignent également des différentes lois qui pourraient leur être imposées, assez curieusement, puisque ce sont eux qui les votent, ce qui laisse bien apparaître qu'au sein de l'UMP, quelque chose s'est cassée. On ne suit plus le chef avec autant d'enthousiasme. Ici un député qui se plaint d'être littéralement agressé par les conducteurs de taxi suite au rapport Attali, qu'ils contestent fortement car le projet touchent à leurs licences. Le rapport de Jacques Attali, ancien "sherpa" (le terme provient de libération) du président Mitterand, pourrait aussi avoir causé une brèche dans l'électorat du président, en appelant à plus d'immigration. Le pays comptant déjà de nombreux chômeurs, certains électeurs provenant du Front National, comme d'autres, ont pu s'étonner de ces décisions prises en compte contrairement aux signaux donnés lors des élections et il est à supposer que cet apport de voix pourrait s'amenuire pour le groupement politique. Ce serait bien l'ouverture qui apporte des signes contradictoires, et toute l'action du gouvernement en vient à manquer de lisibilité, justifiant ainsi la colère des députés. Jean-François Coppé aurait aussi déclaré "En tout état de cause, on ne veut pas de taxes nouvelles".

Mais la personnalité du chef de l'Etat n'y est certes pas pour rien. Sa vie privée trop largement étalée alimente les journaux "pipeules",  et un nouveau mot a même été inventée pour la qualifier : plus qu'une "pipolisation", on parle à présent de "grimaldisation". Dernièrement encore le nouvel observateur fait paraître un petit article sur un sms qu'il aurait envoyé à Cécilia Sarkozy, sms pour le moins étrange: "Si tu reviens j'annule tout". Le message écrit huit jours avant son mariage nous montre un Sarkozy obsédé par sa désormais ex-femme, qui pourtant devrait se marier dans un mois elle aussi, avec Richard Attia. Le développement de l'article établi en effet  clairement les similitudes dans les voyages ou les cadeaux faits à sa nouvelle épouse. Ses conseillers tacheraient même de le dissuader de partir avec elle en Guyane, comme il l'avait fait avec son ex-épouse, mais il ne voudrait rien savoir. Instable le nouveau président? Il est vrai en tous les cas que son mariage est particulièrement précipité.
En attendant c'est bien le premier ministre Fillon qui rassure les députés de droite. Jugé un peu falot par le passé, c'est bien lui qui représente aujourd'hui un élément plus stable, loin de l'exubérance du président et des paillettes autour de sa personne, le tout risquant de brouiller un message politique qui paraissait pourtant clair et énergique.
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