Les rues sont colmatées

 

  on a souillé le jour

  les innocents pourrissent dans les alcôves

 

  l’espace s’est emmuré

 

  quelques têtes émergent encore du terroir 

 

  un vent sauvage pulvérise le globe

  l’incendie progresse de poutre en poutre

  l’usure noire sur les mains

  on reste immobile

 

  j’ai traversé la ville déserte

  étrangère au sang aux saillies

  

  je me suis exilée dans les mots

  j’ai soudé les syllabes

  pénétré l’espace

  reconstruit des digues

  j’ai fondé un verbe sur l’océan

  je refais les gestes qui rappellent la mer

 

 

   Mozarine