L’ONG Avaaz dresse un parallèle entre les Rwandais (800 000 morts de part et d’autre) et les Rohingyas de Birmanie (Myanmar). Abusif ? Franchement, d’où je suis, je n’en sais rien. Ils parlent une langue proche du bengali, et ils formèrent la piétaille colonisatrice de l’empire britannique qui cherchait à développer la Birmanie. Ils sont plutôt musulmans en majorité, ressentis tels une menace par les bouddhistes (le bouddhisme, « religion de paix », allons donc !). Le président birman Thein Sein sera bientôt en Europe… Avaaz préconise de soutenir les Rohingyas autant que les Tibétains. Au fait, qu’en pense le Dalaï Lama ?
Une nouvelle rubrique « Philosophie, Religion… » vient de faire son apparition sur Come4News. Mais tout traiter sous l’angle religieux (notamment le conflit syrien) est la plupart du temps certes commode, mais parfois fallacieux, occultant d’autres réalités. Il est clair qu’en Egypte ou en Tunisie, ce ne sont pas que des coptes ou des malikites qui s’opposent à des sunnites ou à d’autres.
En 2012 déjà, les Rohingyas ont été victimes d’intimidations (et le mot est fort faible) ayant conduit à des exodes. Les exactions commises au Pakistan (en Irak aussi) contre des chiites (et inversement en Irak) ont trouvé en Birmanie leurs équivalents. Oui, comme autrefois au Biafra et ailleurs, des enfants ont été, sont, massacrés (contrairement au Biafra, les Rohingyas ne sont pas vraiment en mesure de riposter).
S’agit-il d’un génocide ? Avaaz le soutient. La question n’est pas de savoir s’il est fomenté ou simplement tacitement « toléré » par des autorités craignant de se priver de soutiens. Mais au moins de considérer que la Thaïlande voisine a donné un ultimatum : elle ne préservera pas deux milliers de réfugiés au-delà du 26 juillet, rapporte le Bangkok Post. D’autres se trouvent en Malaysie.
Ils sont victimes d’exactions, tout comme, faute de ressources, il se livrent pour certains à la contrebande au Bangladesh (ou tentent d’aller se faire confisquer leurs passeports et être surexploités au Qatar).
En Birmanie, sporadiquement, comme fin juin dernier, les maisons de celles et ceux restant sont incendiées.
Aung San Suu Kyi ne sait trop quelle attitude adopter : la plupart de ses partisans soutiennent la majorité qui considère de plus en plus ces Birmans tels des intrus.
Comment conclure ? Par un « on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ? ». Un de plus. Hélas, ce sera aussi ma conclusion… provisoire.
Merci de signer la pétition en faveur des Rohingyas et de la faire tourner pour qu’au moins on ne dise pas « Ah bas chavais pas ! » :
https://www.change.org/fr/pétitions/au-gouvernement-birman-et-à-la-communauté-bouddhiste-arrêtez-le-massacre-des-rohingyas-en-birmanie