« Les Petits chanteurs à la Croix de Bois toucheront 80 % du Smic, versés à leur majorité » (la presse). Eh, il faut renflouer les caisses de retraite et du chômage. La manécanterie est désormais passée sous la houlette d'une laïque. Reste à voir quel traitement sera réservé aux maîtrises des cathédrales, s'il en reste, et aux Petits chanteurs au Croissant ou à l'Étoile de David, s'il en est.
 

La France, fille aînée de l'église catho-aposto-romaine (il en est d'autres, de catholiques), est dirigée par un chanoine du Latran et proto-chanoine d'Embrun qui prend son rôle au sérieux. Ministre de l'Intérieur et des Cultes, il a tout fait pour tenter d'avoir un mahométanisme français bien encadré par SM notre ami le roi du Maroc, commandeur des croyants, et les présidents Boutef' (Algérie) et Ben Ali (Tunisie), de grands démocrates fort bien accueillis par Nicolas Sarközy et madame, née Carla Bruni.
Mais, là, pour une école créée par des laïcs, passée aux mains d'ecclésiastiques, revenue sous direction laïque (Véronique Thomassin), dont le répertoire n'est plus que peu religieux et que ne se produit plus que rarement dans des basiliques ou cathédrales… Il était sans doute urgent de réglementer.
Les élèves de la manécanterie toucheront donc, à leur majorité, des sommes ayant donné lieu à versement d'allocations de chômage, et c'est tant mieux. Ils ne pourront – tout comme des chauffeurs de camions et autocars astreints à des repos – se produire chacun plus de soixante fois par an. Tant mieux, fort bien.
À l'heure où les diplômes des écoles et universités romano-catholiques vont être (sauf forte opposition, voir la pétition du Comité Loi 1905 de Draguignan) reconnus par l'État, on ne voit pas pourquoi ceux de la Manécanterie, rentrée à présent dans la légalité, n'en bénéficierait pas. Car en effet, pourquoi s'en tenir là ?