De nouvelles révélations sur les expérimentations entreprises par la société MONSANTO jettent un peu plus le trouble sur la difficile question des O.G.M.

On connaissait l’entreprise MONSANTO pour les nombreuses procédures, la trainant devant les tribunaux. Spécialisée dans la commercialisation d’organismes génétiquement modifiés (O.G.M.), l’entreprise défendait, depuis plusieurs années, l’idée selon laquelle les O.G.M. n’étaient pas néfastes pour la santé, puisque toutes les analyses étaient faites selon les législations en vigueur.

Il y aurait bien des choses à dire sur ces O.G.M., et il suffit de se rappeler  les procès mettant en cause les faucheurs de champs de ces cultures d’O.G.M., emmenés par José Bové, pour se conforter, que le débat est loin d’être clos. Entre Monsanto et les écologistes, la vérité doit être nuancée, même si ici plus qu’ailleurs, le principe de précaution devrait prévaloir.

  Une remise en question.  

Sans relancer ce débat, une information semble passer inaperçue ces derniers jours.  Monsanto a mis au point, depuis des années, par mutation génétique, un maïs capable de produire lui – même son propre insecticide, à savoir une toxine au nom rébarbatif Cry3Bb1. Monsanto aurait ainsi inventé avec son maïs Bt, un maïs réussissant à s’auto protéger. On peut déjà être sceptique, puisque cette toxine est produite par un gêne d’une bactérie, le Bacillus thuringiensis. Ce que Monsanto n’explique pas, c’est que cette bactérie (avec la toxine, qu’elle produit) ne se dissout pas à l’état naturel, et que par conséquent, elle est ingérée par l’être humain. Sans aucun risque à en croire l’entreprise, qui ne dispose néanmoins d’aucune étude fiable sur le sujet.

D’un autre côte, on apprend, que cette mise au point date de 2003, quelques mois avant, que son principal concurrent, l’entreprise Mycogen, ne mette au point le même procédé mais avec une toxine Cry34/35Ab1. On nous présente cette toxine, comme dévastant tout organisme parasite du maïs. Mais là encore, on nous rassure, en nous disant que la toxine est absolument inoffensive pour l’Homme.

Lorsque l’on est au courant de ce genre de pratique (les entreprises concernées ne sont pas des modèles de communication) , on peut prendre ses précautions, même si aucune étude sérieuse n’a encore été menée.

 

La Nature se rebelle.

 

Ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’on apprend qu’une chrysomèle du maïs, la Diabrotica virgifera, (un parasite se nourrissant de la plante) a elle aussi muté. Désormais, cette chrysomèle du maïs réussit à proliférer dans des champs avec le maïs de la société Monsanto. Une mutation génétique donc mais de manière naturelle. Aussi, ne doit-on ressentir aucun doute, aucune appréhension

La nature a donc réussi à contrecarrer les plans des organismes génétiquement modifiés. La société Mycogen s’est donc immédiatement fendue d’un communiqué, annonçant que sa toxine à elle restait efficace, puisque l’on n’avait retrouvé aucun de ces insectes dans ces champs.

 

Quelques réflexions à mener .

 

Sans s’attarder sur la légitimité des O.G.M. et de la nécessité de les encadrer ou au contraire de prôner leur libéralisation totale , plusieurs interrogations restent posées, et en cette rentrée, il vous faudra creuser vos méninges pour y apporter un début de réponses :

1.      Comment une toxine présentée comme « hautement toxique et dévastatrice pour tous les organismes vivants s’attaquant au maïs » (La définition fait déjà peur en elle-même) peut devenir aussi inoffensive pour l’être humain ?

2.      La mutation génétique naturelle de la chrysomèle ne présente-t-elle pas un véritable danger pour la chaine alimentaire dans son ensemble ?

3.      Pourquoi n’apprend-on cette mutation naturelle qu’en Aout 2011, alors que Monsanto reconnait avoir découvert le problème en 2009 ?

4.      Lorsque Mosanto nous explique avoir préféré tout vérifier avant de l’annoncer publiquement (donc 2 ans de vérifications), n’est-on pas en droit de craindre, que les effets indésirables des O.G.M. sur l’Homme ne soient en cours de vérifications ?