La nouvelle est passée presque inaperçue et pourtant, les résultats des travaux publiés par des chercheurs de l’université d’Arizona dans Plos pathogen¹ a de quoi surprendre et émerveiller: ils sont en effet parvenus à modifier génétiquement des moustiques, les rendant incapables de transmettre le paludisme.

    

 

 

 

 

¹ Activation of Akt signaling reduces the prevalence and intensity of malaria parasite infection and lifespan in  Anopheles stephensio mosquitoe

 

 

     La malaria est l’une de ces terribles maladies qu’on n’arrive pas à éradiquer et qui serait responsable de la mort d’un million de personnes chaque année. Depuis bien longtemps, devant le peu d’efficacité des insecticides, on nous promet un vaccin. Mais on sait déjà que si celui-ci est trouvé, il risque d’être cher et inaccessible aux populations les plus pauvres qui sont souvent les premières victimes du paludisme. De plus, les médicament utilisés actuellement sont de moins en moins efficaces, à cause du phénomène de résistance qu’on connaît surtout pour les antibiotiques…

 

     La proposition des scientifiques américains apporte l’espoir d’offrir une solution originale à la lutte contre la malaria. Cette maladie est transmise par un parasite qui se reproduit dans le corps du moustique anophèle et qu’il transmet ensuite à l’homme lorsqu’il le mord. Et si on ne cherchait pas à combattre le moustique, mais à le rendre inoffensif en l’empêchant de transmettre le plasmodium, le  redoutable parasite? Les chercheurs américains y sont arrivés!

 

     Grâce à des modifications génétiques, ils ont réussi à supprimer la possibilité de reproduction du parasite dans le corps de l’insecte, et, par conséquent à immuniser le moustique qui ne transmet plus de maladie. Si ceci ressemble déjà à de la science fiction, les projets des chercheurs de l’Arizona vont bien plus loin encore: ils espèrent remplacer l’espèce naturelle de moustiques par l’espèce modifiée et ainsi vaincre définitivement le paludisme.