Ils sont là depuis toujours ou presque. Ils apprécient particulièrement les odeurs de transpiration et le cholestérol. Les Québécois les appellent bibittes. Il en existe quelque 2.500 espèces. On les trouve au bord de la mer et jusqu’à 3.000 mètres d’altitude. Ils ont connu les derniers grands dinosaures et ont assisté à l’apparition de l’homme… avant de s’en servir comme garde-manger. De qui s’agit-il ? Des moustiques, ces infernaux petits insectes qui nous font la guerre du sang !

Pour darder nos chairs, le moustique dispose d’un radar diablement efficace repérant une proie à trente mètres. Il sait détecter les radiations infrarouges, l’acide lactique et le dioxyde de carbone produits par sa cible. Seules les femelles piquent. Ce ne sont pas leurs piqûres qui irritent, mais les substances anticoagulantes qui y sont associées. Ces dernières sont destinées à pomper plus facilement l’hémoglobine. Le sang reçoit permet le développement des œufs de moustique.

Chaque repas sanguin permet la maturation d’une portée de 30 à 150 œufs. Contre ces petits vampires, l’humanité s’est engagée dans une lutte sans merci. Dans nos contrées, il s’agit plus d’une guerre des nerfs pour éviter les insomnies, les vrombissements fredonnés aux oreilles et les nuits passées à poursuivre des fantômes une pantoufle à la main.

Hélas, le matin, c’est toujours la même déroute humaine : il faut bien se résoudre à panser les plaies et à sortir la panoplie des pommades anti-démangeaisons.Dans les pays exotiques, la bataille prend une dimension plus tragique. Les moustiques sont les vecteurs du paludisme, de la fièvre jaune, de la dengue. Pour le moment, la victoire des insectes est… écrasante !

La malaria qu’ils transmettent a tué plus que tous les conflits des hommes rassemblés.Tout autour de la planète, la résistance s’organise. Certaines firmes chimiques cherchent l’arme qui pourra les réduire à néant. Pour l’instant, les insecticides ne sont plus assez efficaces étant donné qu’une cinquantaine d’espèces mutantes y résistent déjà. D’autres méthodes, plus folkloriques, voient le jour.

Au début des années 2000, en Italie, la Federazione mondiale antizanzara (Fédération mondiale antimoustiques) organisait chaque été une chasse aux moustiques. Son président, Simone Accardo, ne tarissait pas d’éloges sur la technique de l’éclatement entre les paumes des mains.

Mais les membres de la Federazione antizanzara ont de quoi se faire du mauvais sang. Car depuis quelques années, des scientifiques tentent de réhabiliter le moustique. Après avoir agacé l’homme durant des siècles, il pourrait venir au secours de sa médecine.

Aujourd’hui, ces insectes sont déjà utilisés comme amplificateurs pour détecter les virus dans le sang des malades. Demain, ils serviront de seringues vivantes pour vacciner les humains contre toutes sortes de maladies et même le paludisme. {mosimage}