En France et même ailleurs, avoir un toit doit être un minimum pour conserver sa dignité.

Pourtant, ce n’est pas le cas pour tous.

Alors,  je m’insurge, je me révolte. Si je pouvais, je taperais du pied mais le handicap m’en empêche.Alors, je tape du poing sur la table. Je ne sais pas si c’est mieux mais au moins ça me calme. 

 La précarité progresse aussi vite que d’autres s’enrichissent. Moi qui pensais que le temps des Misérables de Victor Hugo était révolu….

Je me souviens avoir lu le roman quand j’étais gamin.Confortablement installé au fond de ma couette, j’en avais la chair de poule de savoir que cela avait existé, il y a un peu plus d’un siècle.

Dans ma tendre jeunesse imbibée d’un idéalisme exacerbé, je refaisais le monde à ma façon.Peut-être, un peu trop guimauve mais c’était le mien et je n’en avais pas honte.

Depuis l’époque de Cosette, l’Homme a sauté des pas,même des très grands. Tout aussi rapide que le TGV, il a excellé dans l’avancée des sciences : l’électricité, la voiture, le téléphone, l’ordinateur, le numérique. Et que sais-je encore ? Aujourd’hui, tout est à portée de notre main pour faciliter le moindre de nos désirs, soulager la moindre de nos difficultés. 

Pourtant, si j’ai refermé la page du livre depuis bien longtemps, je me rends compte que rien n’a changé. Ou si peu.

A deux pas d’ici, dans le bois de Vincennes, côtoyant les joggers du matin, les misérables du XXIème siècle restent une réalité qui me fait toujours froid dans le dos. Une version new-look, en quelque sorte,adaptée à notre temps.

Une nouvelle page est en train de s’écrire mais cette fois-ci sans Victor Hugo. Des centaines de sans-abri se sont retranchés au fond des bois pour cacher leur propre indigence. Garder sa fierté, c’est au moins quelque chose que l’on ne peut pas leur prendre.

La loi de Christine Boutin sur le droit du logement opposable fera certainement la différence, un jour certainement….

Mais dans combien d’années ? D’ici, là de nombreuses personnes risquent de goûter aux joies de la nature en plein Paris.

 

 

Michaël BLAUWART