Loin de vouloir critiquer une profession dévouée et indispensable, il est à constater la disparition des médecins de famille, pourtant si précieux au maintien chez elles des personnes âgées, surtout dans nos campagnes qui perdent de plus en plus de leurs notables. Dans un proche passé, Le médecin de campagne qui suivait les naissances familiales et tous les membres d’une même famille, jusqu’au placement final en maison de retraite, était membre indispensable de la communauté et devenait au fil des années, l’ami, le confident, qui n’attendait pas un appel de détresse pour s’enquérir de la santé de son patient et qui faisait ses visites de jour comme de nuit et 24h sur 24 au péril de sa propre vie de famille


 Etre Médecin de campagne dans les années 50 et 60 demandait beaucoup de connaissances et d’abnégation, il fallait gérer une clientèle importante disséminée dans la campagne française, parer à des soins d’urgence, seul et avec peu de moyen, parcourir des kilomètres de routes de campagne, de jour comme de nuit mais aussi servir de pharmacien et d’aide à domicile dans certains cas, voire d’infirmière.

Aujourd’hui, nos jeunes médecins désertent nos campagnes pour s’installer en ville ou les attend une clientèle plus importante, plus groupée mais aussi plus anonyme. Ils se regroupent en cabinet et appliquent des horaires, laissant les appels d’urgence, de nuit et de week-end aux médecins de nuits, jeunes médecins souvent pas encore installés qui n’ont pas de clientèle attitrée et qui courent d’appel en appel pour soigner des patient dont ils ne connaissent rien La compétence de nos jeunes médecins n’est pas mise en cause dans cette nouvelle organisation, bien au contraire mais le patient a perdu au fil des années, la relation privilégiée qu’il pouvait avoir avec son médecin qui soignait autant le corps que le moral. Aujourd’hui on trouve encore mais à grand mal quelques médecins qui font un suivi complet de leurs patients et que l’on peut joindre directement sans passer par l’anonymat d’un secrétariat. Il devient difficile de faire suivre nos personnes âgées qui démunies finissent par accepter une mise en maison de retraite  d’où ils ne sortiront plus et perdent la possibilité de finir leurs jours parmi les leurs La profession évolue mais es-ce vraiment un bien pour le malade ?