« Pousse-toi… ». « Ce coin est à moi…. » . « Ce bout de viande c’est moi qui  l’ai   trouvé, ce pain m’appartient……. ». Des restes de nourritures qui sentent déjà tellement mauvais, qui sont déjà pourris, rongées par les rats, ce sont tout ce qu’ils auront pour se remplir le ventre la journée. Des habits sales, déchirés, la faim au ventre, des enfants de tout âge se bousculent dans les bacs à ordure, dans les décharges publiques de bon matin.

 

Des fois ils se battent même avec des adultes et avec des chiens errants aussi affamés qu’eux. Ceux qui sont faibles repartent bredouilles avec des  larmes pleines les yeux. Ou vont-ils trouver un peu de nourriture pour la journée? Des enfants qui luttent pour survivre. Les gens qui passent les regardent, certains déchirés par la pitié mais ne pouvant rien faire, d’autres dédaigneux, d’autres tout simplement insensible à toute cette misère.

          Vers 8h du matin ces enfants rejoignent leurs coins pour mendier. Qu’ils pleuvent, qu’ils fassent très froid ou très chaud, ils sont fidèles à leur poste. Le plus déchirant c’est qu’ il y aussi  des bébés qui savent à peine s’asseoir posés au bord de la route pour mendier.

          Les questions les plus fréquemment posées  sont: "qui sont ces enfants que le destin malmène déjà? D’où viennent-ils?? Qui sont leurs parents?? Pourquoi l’ont-ils laissé à leur sort de cette manière". Actuellement c’est  le lot quotidien des milliers d’enfants à Madagascar.

         Leur nombre s’est multiplié depuis le début du putsch en mars 2009. A part ceux qui étaient toujours là, certains de ces enfants viennent de la campagne car leurs parents n’arrivent plus à les faire vivre. Quant aux autres ce sont les enfants des victimes de la crise: les gens qui ont des biens brûlés, incendiés ou vandalisés par les partisans du putschiste, les gens qui ont perdu tout ce qu’ils possèdent, les gens qui ont perdu leur emploi…

         De l’autre côté du miroir ont voit les nouveaux riches amis du putschiste tirés à quatre épingles, on dirait que leurs chaussures ne touchent pas la terre. Ils se pavanent avec leurs grosses 4×4 leurs grandes villas et les portables derniers cris. Ces nouveaux riches qui se sont enrichis sur le dos de tous ces enfants pauvres, ces nouveaux riches qui ont enlevés de leur bouche la nourriture de ces enfants et de ces bébés.

         D’où viennent leurs richesses? Depuis la crise à Madagascar, ces gens ont fait toutes sortes de magouille pour s’enrichir. A part dilapider la richesse naturelle du pays telle que les bois de rose, les pierres précieuses…., ils se  servent dans la caisse de l’état. Ils arnaquent les simples citoyens, ils volent…

         Quand ces gens passent avec leur voiture les enfants accourent pour un peu de monnaie mais si à peine ils leur jettent un coup d’œil, d’autres les insultent même et leur crient de ne pas s’approcher de leur beau joujou. Pourquoi  la vie est-elle si injuste?

          Beaucoup de personnes se sont posées cette question: "qui est le plus fautif, les parents qui ont engendré ces enfants ou les gens qui ont oté la nourriture de leur bouche et qui ont les ont rendu mendiants? Ces laissés pour compte n’ont pas demandé à naître, comme tous les enfants ils ont aussi leur droit.

          Noël approche, noël fête des enfants mais qu’en est-il pour ces enfants de rue??  Pourtant, malgré tout ces enfants espèrent encore une vie meilleure. On voit dans leurs gros yeux mangés par leur visage une lueur d’espoir. Malgré leurs guénilles, ces enfants ont encore leur fiereté, ils ne désespèrent pas.