Chacun y va de sa proposition pour redresser la situation périlleuse de la France. Quitte à se rendre ridicule et à montrer les limites d’une démocratie participative…

  

L’heure est à l’austérité, même si le gouvernement (mais on s’est habitué à cette lâcheté de langage avec les précédents gouvernements) n’ose employer le terme.  On cherche par tous les moyens les solutions pour réussir à briser la quadrature du cercle. Augmenter les recettes, en accroissant la pression fiscale, sans pour autant atteindre le point de non retour. A partir d’un certain montant, l’impôt devient contre productif.  Mais il faut aussi baisser les dépenses, et en la matière, même si aucun responsable politique ne l’explique clairement, toutes les baisses de dépense publiques ont une répercussion sur notre quotidien, que ce soit en termes de baisse de prestations ou encore avec la diminution du nombre de fonctionnaires.

  

Mon propos n’est pas ici de me lancer dans un cours d’économie. Mais, dans cette politique d’austérité, toutes les idées sont bonnes à prendre, et le nouveau ministre du travail, Michel Sapin, a du se féliciter d’avoir accepté de recevoir les représentants de l’ Association Nationale des Ressources Humaines (ANDRH). Ces derniers ont en effet proposé une solution pour le moins déconcertante.  En effet, il a été suggéré de supprimer 3 jours fériés de notre calendrier, étant précisé que les jours choisis étaient tous à connotation chrétienne.

  

Ainsi, l’ANDRH a proposé de supprimer deux fêtes mobiles (l’Ascension et le Lundi de Pentecôte) mais aussi une fête fixe (L’Assomption, fixée le 15 aout).  La demande se poursuit en précisant, qu’il reste toujours trois autres fêtes chrétiennes en France, à l’origine de trois jours fériés (Noël, la Toussaint et le Lundi de pâques).  Les raisons évoqués pour motiver cette demande sont de deux ordres :

  

D’une part, ces professionnels des ressources humaines espèrent, par cette proposition, contribuer au respect de la diversité culturelle, étant donc sous – entendu que la France n’est pas que Chrétienne. Déjà le sujet s’engage mal. Faut – il rappeler à cette association, que si la France est souvent appelée « Fille ainée de l’Eglise », ce n’est pas sans raisons ? Mais, admettons que leurs idées soient réellement inspirés par cette diversité culturelle, pourquoi dans ce cas là ne pas proposer la suppression de tous les jours fériés à connotation chrétienne ? L’argument est invalide. Du reste, les autorités religieuses l’ont bien compris, en publiant immédiatement un communiqué, rappelant que le calendrier français relevait de la responsabilité de l’Etat, et que l’Eglise n’entendait pas remettre en cause un des fondements de la laïcité, tant vantée par ailleurs.

  

D’autre part, l’ANDRH explique aussi la motivation économique d’une telle mesure, afin de juguler les départs en week end prolongés (les célèbres ponts de mai) et de rendre le travail en France plus productif. Ce dernier argument sert au passage à flatter le gouvernement, qui, n’en doutons pas, ne sera pas dupe.  

   

Ces trois jours fériés seront donc, dans l’esprit de la proposition, purement et simplement supprimés. La proposition souligne néanmoins, que les personnes concernées pourront toujours obtenir un jour de repos (RTT ou CP), ce qui contredit parfaitement la volonté de réduire les départs en week end prolongés, tout en soulignant que les salariés d’autres confessions religieuses pourront toujours demander des jours correspondant à leurs propres fêtes. Mais, si je ne me trompe pas, c’est déjà le ces aujourd’hui, chacun étant libre de demander les dates de vacances espérées, et l’entreprise se réservant le droit de les modifier pour des raisons strictement prévues dans le cadre de la loi.

  

Ce qu’oublie de préciser  également l’Association, c’st que cette suppression entrainerait ipso facto un accroissement du temps de travail annuel. Quid alors des accords de branche ou d’entreprises ? On aurait pu espérer qu’une association, censée représenter les directions de ressources humaines,  soit plus inspirée dans ces propos, à moins que pour le sérieux et la réflexion aussi, on soit entré dans un temps d’austérité…