Les femmes du Gie dans leur "carré" maraicher.
Durant ma petite escapade en Casamance (sud du Sénégal, pour les non autochtones), j'ai eu l'occasion de rencontrer et de discuter avec l'animatrice/formatrice du Gie de maraichage fonctionnant dans le village où je "villégiaturais".
C'était la fin de la saison des cultures maraichères, l'hivernage (saison des pluies) approchait et tout le monde allait bientôt travailler dans les rizières, la riziculture étant la principale culture de la région.
Il n'y avait plus que quelques femmes qui travaillaient, en général pour récolter, les autres arrosaient en attendant la maturité de leur production.
Dans ce Gie les femmes sont environ 160 dont à peu près 80 d'actives. Le Gie est bien équipé grâce à une Ong espagnole : puits, groupe électrogène, pompe, réseau d'irrigation au goutte à goutte.
L'animatrice/formatrice semble être correctement formée.
Quand je suis passé, la pompe ne marchait pas faute d'argent pour payer le carburant. Je n'ai pas pensé à demander la cause de ce manque d'argent, le Gie étant rentable le financement du carburant ne devrait donc pas poser de problèmes.
Depuis cette année, la production est devenue "bio", les résultats semblent satisfaisants.
Selon les années, chaque femme peut gagner entre 60 et 100 000 cfa/an plus la part de la production destinée à la consommation familiale, oignons pour l'essentiel.
La production est destinée aux Hôtels et restaurants du Cap Skirring, station touristique distante d'une trentaine de kilomètres.
Les femmes semblent satisfaites de cette activité, qui si elle ne peut pas changer réellement leur vie leur assure tout de même une certaine sécurité. A noter que je n'ai pas vu un seul male de plus de 10 ans dans ce jardin.
Si le revenu dégagé pour chaque femme est appréciable dans un village, il n'en demeure pas moins qu'une telle activité n'est rentable que si on n'amortit pas le matériel lourd : pompe et groupe électrogène.
Ces acivités, au moins sous la forme pratiquée, pour intéressantes qu'elles sont, ne changent pas fondamentalement la situation économique des populations.
Considérées comme activités d'appoint, ces activités procurent un (petit) appoint économique. On ne combat pas la misère, on la rend juste un peu plus supportable.