Le gouvernement Japonais a tiré les leçons des accidents nucléaires qui ont partiellement détruit son pays après le tremblement de terre et le tsunami dévastateur qui ont démontré les limites de la sécurité des sites nucléaires, face aux évènements climatiques naturels. Avec courage ils ont arrêté une à une leurs centrales encore en activité et affichent aujourd’hui une production nucléaire à zéro. Cela, bien sûr, aura de graves conséquences sur la vie de tous les jours du peuple Japonais qui se prive de trente pour cent de sa production énergétique.


 Ce qui est possible au japon l’est également dans la plupart des pays d’Europe et en France qui compte 17 centrales réunissant 46 réacteurs nucléaires en état de fonctionner. Cette production nucléaire couvre 74% de notre production d’électricité. Le manque de diversité dans les formes de production est un réel problème et rend difficile l’arrêt complet du nucléaire en France. Par contre il semble vital de prévoir dès maintenant une large réduction des centrales, dans l’hexagone, pour revenir à une production électrique plus naturelle et moins dangereuse. Nos plus vieilles centrales comme Fessenheim en fonction depuis 1978 – Bugey et Dampierre qui datent de 1979 – Blayais  mise en service entre 1981 et 1983 – Gravelines en service depuis 1980 et Tricastin en 1981 sont âgés de plus de trente ans et il serait bon de prévoir sérieusement leur démantèlement. Pour ce qui est des centrales en construction ou en projet avancé comme Flamanville ou Penly 3,  il est un peu tard pour arrêter ces projets qui ont déjà englouti des sommes vertigineuses mais ces constructions pourraient servir à compenser, dans de meilleures conditions de sécurité, une fermeture beaucoup plus large des autres sites de production. En final un parc de centrales réduit de moitié et une meilleure sécurité, destinés à sortir du nucléaire avant qu’une catastrophe ne vienne détruire pour des centaines d’années notre pays.

Le Japon qui a compris à ses dépens les dangers de l’atome, a pris des décisions radicales et efficaces et a demandé à son peuple un effort gigantesque pour sortir de la crise énergétique. Dans les sociétés les climatisations sont arrêtées et le port de la cravate déconseillée aux hommes d’affaires. Des centrales aux gaz sont mises à contribution pour compenser la perte en énergie et un régime strict est mis en place pour éviter tout gaspillage d’énergie. Le confort des japonais va en souffrir mais est-ce vraiment le plus important ?