Je ne serai sûrement pas le seul à réagir sur cette actualité, mais je me lance tout de même. En effet, qui a pu passer à côté des violences observées à Madrid le 25 septembre 2012 ? Le célèbre mouvement des indignés, d’ailleurs né en Espagne est suivi depuis de nombreux mois, ce qui lui vaut un éclairage tout particulier. Rassemblés devant le Congrès des députés, les indignés ont fait entendre leur voix en criant d’hostiles "dehors" ou "démissions". A priori, rien de bien méchant donc, malgré la virulence de l’action et le nombre de manifestants rappelant que l’Espagne, elle aussi, est dans une situation catastrophique.
Ce qui est un peu plus marquant en revanche, c’est la réaction des troupes anti-émeutes déployées pour l’occasion. Matraques et flashballs ont servi à répondre à la fronde populaire, armée pour l’occasion de simples mots. On compte 14 blessés, dont un très sérieusement. Assez pathétique, mais tellement peu surprenant, serait-je tenté de dire….
Les indignés sont certes, une manifestation impressionnante de la colère découlant de la crise internationale, mais le mouvement n’est pas connu pour être le mieux organisé et surtout, le plus violent qui soit. Qu’importe, on charge ! De quoi s’indigner encore plus n’est-ce-pas. Difficile d’expliquer de manière rationnelle la violence d’Etat, d’autant plus au sein de ce qu’on appelle avec orgueil et fierté, une démocratie. Il est en effet de coutume de relever ce genre d’incidents lors de révoltes populaires au sein de dictatures, ou pouvoirs caractérisés comme tel, mais ils nous guettent tout autant.
Les dérapages malheureux peuvent exister lors d’affrontements entre polices et populations, mais il n’est pas du tout question ici de cela. Face à une population faisant plus de bruit qu’autre chose, la charge des forces de l’Ordre apparait comme une réaction prévue. Plus encore, elle sonne comme un message fort aux peuples mécontents, comme pour leur faire comprendre que l’injustice n’est tout au plus qu’un sentiment à garder pour soi, sous peine de se prendre une claque derrière la tête. File droit petit peuple, même la liberté d’expression n’est plus qu’une illusion.