Déjà enfant, lorsque je regardais une carte de l’Europe, j’étais intrigué par ces nombreuses petites îles étroites et plates qui s’étirent à quelques kilomètres au nord des côtes des Pays-Bas et de l’Allemagne occidentale. Personne n’en parlait jamais comme si c’était déjà le bout du monde: tout ce que je savais était que les îles portaient le nom de Wadden aux Pays-Bas (le nom de la mer intérieure qui les sépare du continent) et d’îles de la Frise orientale en Allemagne.

 

J’avais toujours voulu y aller, mais j’avais à chaque fois fait passer des destinations plus exotiques avant ces terres si proches. Cet été, je me suis enfin décidé à explorer deux de mes « îles mystérieuses » des Wadden: Texel et Terschelling.

Voici la deuxième partie du récit de ma découverte de ces îles.

 

 

Pour aller à Terschelling, ceux qui ont le temps peuvent, depuis Amsterdam, se rendre dans l’île de Texel, la traverser d’ouest en est en bus (ou à pied en une journée!) jusqu’à De Cock, prendre ensuite un bateau jusqu’à Vlieland puis un autre enfin jusqu’à Terschelling. Les communications sont aisées en été. Pour ma part, j’ai traversé les Pays-Bas et la province de Frise, connue surtout pour ses forêts et lacs innombrables. Cette région a aussi préservé une culture originale et est la seule province bilingue du pays. Sa capitale, Leeuwaarden, est une jolie petite ville très animée qui a conservé son centre historique pittoresque: la visite de cette ville commerçante et de son musée permet de s’imprégner de l’originalité de la Frise.

 

De Leeuwaarden, il ne faut qu’une quarantaine de minutes en train pour arriver à Harlingen, le port d’embarquement pour les îles. La gare terminus du train se trouve en face du débarcadère et ceux qui le veulent peuvent embarquer presque immédiatement. Mais il serait regrettable de ne pas passer quelques heures au moins dans cette vieille ville où la pluie et le vent ne font qu’accentuer le charme et le mystère de ses rues pavées, de ses canaux et de son vieux port où tanguent les voiliers: avec un peu d’imagination, on pourrait se croire lorsque l’on s’y promène la nuit, revenu au XIXème ou XVIIIème siècle!

                                    

 

Pour rejoindre West Terschelling, la capitale de l’île du même nom, on a le choix: l’hydroglisseur, rapide et confortable ou le ferry, beaucoup plus lent et parfois bondé en plein été. Les prix correspondent bien sûr à la qualité des services. En été, il vaut mieux réserver si on veut trouver une place sur un ferry. Je ne l’avais pas fait et je n’ai donc pas eu le choix: il ne restait ce matin-là qu’une place sur un hydroglisseur. Après une traversée de 45 minutes sous une pluie battante et un ciel désespérément sombre, Terschelling m’a semblé austère, presque lugubre. Une fois débarqué, heureusement, l’impression est toute autre: la capitale de l’île est une une petite ville aux rues étroites souvent bordées d’arbres. Les voitures sont rares et on y circule surtout à pied ou en vélo. Bien qu’elle soit très touristique, la ville a conservé son harmonie architecturale, avec un port de pêche très animé et coloré où on retrouve l’ambiance authentique de la Frise.      

                                                         

                           

Il n’y a qu’une seule route principale dans l’île qui part de la capitale et se perd une quinzaine de kilomètres plus à l’est après avoir relié les 3 autres bourgs: Midsland, Terschelling et Hoorn. L’île est petite, mais a des paysages variés: autour de la route, dans le sud, les terres sont cultivées tandis que tout le nord n’est qu’une longue plage sauvage de plusieurs dizaines de kilomètres. Entre la plage et les champs, quelques forêts et bois dominent l’intérieur des terres. Terschelling est l’endroit idéal pour ceux qui veulent faire de longues randonnées le long de la mer tout en profitant des avantages d’une petite ville: on y trouve de nombreux hôtels et chambres d’hôtes très confortables ainsi que des terrains de camping.

 

Les vrais amoureux de la nature qui trouveraient Terschelling un peu trop touristique en été pourront se rendre pour un jour où deux à Vlieland, une île sauvage et presque déserte dès qu’on s’éloigne de sa petite capitale. On peut aussi faire l’aller retour dans la journée, cette île étant toute proche de Terschelling.