Ces dernières années, les révélations sur les délocalisations dans le secteur du luxe se sont multipliées et les consommateurs continuent de juger les délocalisations dans ce secteur immorales et inacceptables.
Les différentes marques qui y ont recours perdent toujours en qualité et en valeur perçue. Dans le prêt-à-porter haut de gamme, presque toutes les grandes marques y ont déjà recours, au moins partiellement. La plupart des créateurs ne produisent plus en France pour la maille et le textile.
Depuis longtemps, presque tous les grands noms du prêt-à-porter de luxe font faire leurs broderies en Inde, au Caire, en Chine, en Europe de l’Est, au Maghreb, en Turquie, en Roumanie, en Serbie, en Slovénie…
Le phénomène ne touche pas seulement le prêt-à-porter. Dans le secteur de la joaillerie, pourtant réputé 100 % Made in France, de prestigieuses maisons recourent à la délocalisaion. De même, dans la maroquinerie, certains modèles de sacs ou de chaussures seraient fabriqués en Chine, en Roumanie,…
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, à commencer par la fameuse démocratisation du luxe, amorcée dans les années 1990. Les marques se sont diversifiées dans des produits d’entrée de gamme standardisés, comme les jeans ou les tee-shirts. Pour ces produits, l’origine de la fabrication n’est plus un facteur déterminant.
Les marques peuvent donc être tentées de délocaliser pour augmenter leurs marges et de réinvestir dans le marketing, la communication , la créativité.
En Europe, l’absence des appellations supposées garantir l’origine des fabrications encourage aussi le phénomène. Le label Made in France reste peu contraignant : pour l’obtenir, il suffit que la dernière opération substantielle de la fabrication soit réalisée sur le territoire français. Souvent, 90 % du travail est fait en Europe de l’Est, et seule la finition est réalisée en France, ce qui n’empêche pas le produit d’être labellisé Made in France.
Un des arguments avancé par les maisons de luxe pour sous-traiter à l’étranger est le manque d’artisans qualifiés dans certains domaines, comme la maille. Ils doivent donc s’expatrier en Italie ou plus loin. Mais s’il n’y a plus ce savoir-faire en France, c’est aussi parce que les entreprises privilégient la délocalisation.
C’est un cercle vicieux. Les sous-traitants licenciés se reconvertissent et ne reviennent plus à leur premier métier, d’où une perte de savoir-faire.
[img]Un des arguments avancé par les maisons de luxe pour sous-traiter à l’étranger est le manque d’artisans qualifiés dans certains domaines[/img]
Non seulement je ne suis pas sûr de cela, mais quand bien même qui les a jeté dehors?