Dans leur dernier communiqué, publié par l'Agence bolivienne de presse, les FARC reconnaissent que l'enfant retrouvé par les autorités colombiennes est bien Emmanuel, le fils né en captivité de Clara Rojas, la compagne de Ingrid Betancourt, enlevée avec elle en 2002.

Tout en reconnaissant l'identité de l'enfant, ce communiqué signé par le Secrétariat de l'état major des FARC affirme que l'enfant avait été placé à Bogotá, chez des personnes honnêtes, pour être à l'abri et ne plus se trouver sur les champs de bataille. Selon les FARC, l'enfant aurait été enlevé par les autorités colombiennes pour faire échouer l'opération de libération des otages organisée par Hugo Chavez.

Ainsi, les FARC essayent de sauver la face en débitant de nouveaux mensonges, très faciles à démentir.

Tout d'abord, l'enfant n'a pas été retrouvé à Bogotá, mais dans un centre médical du Guaviare (zone où l'on suppose que se trouvent les otages), comme l'attestent les documents signés en 2005 par l'homme qui se prétendait son oncle, à qui les services de protection de l'enfance on retiré la garde du mineur.

Ensuite, le petit n'a été envoyé à Bogotá que pour y être soigné et c'est seulement après et sur l'intervention de l'office de protection de l'enfance que le petit a été placé auprès d'une famille d'accueil de Bogotá. Des documents juridiques attestent toutes ces étapes.

Ainsi, l'enfant n'a nullement été enlevé par le gouvernement colombien, mais il a suivi le difficile parcours d'un enfant abandonné et victime de maltraitance. Les témoins, les procès-verbaux, les actes médicaux, … sont trop nombreux pour que les FARC, par un simple communiqué, puissent modifier la vérité.

Une seule chose est positive dans cette dernière annonce des FARC, le dernier paragraphe de leur communiqué affirme que le processus de libération de Clara Rojas et de la sénatrice Consuelo González de Perdomo est toujours d'actualité. Les dirigeants des FARC soulignent même qu'il ne demande pas à Uribe de garantir un couloir de sécurité pour que ce processus aboutisse, ils font remarquer qu'ils ne l'ont jamais demandé, que la seule chose qu'ils réclament depuis des années, c'est la démilitarisation complète des départements de Pradera et de Florida, situés au sud de la capitale.

Alors, même si dans cet ultime paragraphe les FARC se contredisent, puisqu'elles avaient affirmé que la libération avait échouée à cause des combats dans la zone de libération, et qu'elles disent maintenant qu'elles n'ont jamais réclamé la fin des hostilités dans cette région, nous pouvons nous réjouir d'apprendre qu'il est possible que les deux otages soient finalement libérées, comme promis par leurs tortionnaires.