Certes, les partis d’extrême-droite européens se seraient bien passé de cette tuerie en Norvège. Mais qu’ils le veuillent ou non, Anders Breivik se revendique clairement de cette mouvance.

Alors que les droites populistes – puisque c’est comme ça qu’il faut appeler l’extrême droite de nos jours – voient leur influence progresser à peu près partout, ce triste fait divers va sans doute mettre un frein à leur influence. Que voulez-vous, à force de prêcher la haine et le refus de l’autre, il faut bien qu’un jour une personne un peu trop fragile mentalement aille jusqu’au bout de cette logique absurde.

Depuis l’évènement, les différents leaders de ces partis xénophobes font feu de tout bois pour dégager leur parti de toute responsabilité. Marine Le Pen pour sa part a déclaré que l’auteur du massacre était un déséquilibré. N’empêche que ce déséquilibré revendique 600 amis sur Facebook membres d’un parti d’extrême droite britannique. Le politologue Jean-Yves Camus pose clairement la question «  des responsabilités de ces idées qui, depuis dix ans, présentent l’Europe comme un continent en voie d’islamisation et tous les musulmans comme des ennemis de l’Occident » J’ai encore le souvenir d’un commentateur du site C4N qui se disait agressé par l’islam. Ce sentiment n’est pas le fait d’un déséquilibré isolé, mais est au contraire largement répandu dans toute l’Europe. C’est un peu trop facile d’envenimer les débats de la vie politique et de dire ensuite « on y est pour rien » quand ça chauffe. « On tentera d’assimiler des mouvements politiques nationaux qui n’ont rien à voir, ni de près ni de loin, avec cet horrible massacre. » déclare Bruno Gollnisch. S’est-il demandé pourquoi on est justement tenté de faire cet amalgame ? En cette période préélectorale, un tel fait divers pourrait avoir une influence non négligeable.