J'ai lu cette semaine un article du Parisien sur les déçus de la rénovation urbaine dans les quartiers nords d'Aulnay-sous-Bois. Celui-ci explique qu'après un certain état de grâce en 2004-2005 que je nuançais à l'époque sur MonAulnay.com, la rénovation urbaine n'est pas vue comme une amélioration du cadre de vie.

Bien entendu, certains semblent se félicitent d'avoir trouvé un nouvel argument contre Gérard Ségura. Mais, l'étude réalisée par le cabinet Trace pour le compte du Logement francilien porte sur les relogements antérieurs à son élection, et donc ceux réalisés sous le contrôle de l'ancienne équipe municipale.

Les déceptions des relogés étaient prévisibles car le projet proposé par Gérard Gaudron est truffé d'aléas. Il fallait d'abord réaménager la RN2 en boulevard urbain, puis démolir quelques tours de 11 à 13 étages, ensuite construire des immeubles à 4 étages pour pouvoir reloger les familles. Il suffit qu'une étape ait du retard ou soit réalisée avant la suivante pour que le mécanisme ne fonctionne plus comme il le devrait. Ajoutons à cela les petites querelles entre les différentes collectivités territoriales et l'Etat pour compliquer encore plus les choses.

Pour ma part, dès que j'ai commencé à réfléchir sur ce projet, j'ai senti qu'il avait grand besoin d'être amélioré. D'abord, son échelle limité aux seuls quartiers de la Rose des Vents, du Merisier et des Etangs n'était pas celle d'un projet de rénovation prétendu urbaine. Il ignore Ambourget, le Gros saule, la Cité de l'Europe. Quand on parle de l'urbain, c'est la ville à laquelle je pense, pas un morceau.

Notre ville a des artères qui devraient être densifiées (avec des immeubles à 4 voire 5 étages) car elles sont équipées de commerces, services et transports de qualité. Cette densification permet de rééquilibrer la population dans toute la ville et de la mixer socialement. L'ancienne équipe municipale comme la nouvelle, chacune pour des objectifs différents, préfèrent garder à peu près les mêmes concentrations de population aux mêmes endroits.

Aussi, Aulnay-sous-Bois est une ville avec peu de réserves foncières, à moins de supprimer les deux parcs au nord. En effet, le taux de remplacement des locataires est trop faible pour avoir suffisamment de logements vacants pour reloger les ménages des immeubles démolis. De plus, les demandes de logements sociaux sont déjà très élevés. Dès lors, elle vit en flux tendu, sinon très tendu.

Enfin, je ne suis pas favorable au projet imposé par Gérard Gaudron car il ne transforme pas l'urbain. Il consiste à "résidentialiser" les immeubles, à créer quelques rues en trouant des barres d'immeubles, sans changer en aucun cas l'aspect cité dortoir de ces quartiers. Je suis pour ma part partisan d'une autre vision de la ville, qui allie rénovation urbaine et nouvelle stratégie de développement économique. Or, on préfère, aujourd'hui comme hier, se reposer sur les lauriers que sont PSA Peugeot-Citroën, L'Oréal, Garonor et Parinor.

En ce qui concerne le relatif état de grâce des années 2004-2005, ce que je disais à l'époque s'applique toujours. D'une part, les relogés étaient bien évidemment contents de quitter un logement que l'on a laissé se dégrader et présenté comme quasi-insalubre pour un logement strictement identique mais faisant comme plus neuf. D'autre part, tel qu'il a été pensé géographiquement, il était difficile d'être relogé dans un autre quartier.

Ainsi, l'idée même de rénovation urbaine telle qu'elle a été pensé depuis des années à Aulnay me fait sourire… jaune. De rénovation, il n'y a que des couches de peinture en façade. J'aurai préféré à la place un projet pour une autre ville qui corrige les erreurs du passé et qui amène un autre avenir pour ses habitants. D'urbain, la ségrégation sociale reste identique, elle est juste déplacée dans le même secteur.

Jérôme Charré

J'ai lu cette semaine un article du Parisien sur les déçus de la rénovation urbaine dans les quartiers nords d'Aulnay-sous-Bois. Celui-ci explique qu'après un certain état de grâce en 2004-2005 que je nuançais à l'époque sur MonAulnay.com, la rénovation urbaine n'est pas vue comme une amélioration du cadre de vie.

Bien entendu, certains semblent se félicitent d'avoir trouvé un nouvel argument contre Gérard Ségura. Mais, l'étude réalisée par le cabinet Trace pour le compte du Logement francilien porte sur les relogements antérieurs à son élection, et donc ceux réalisés sous le contrôle de l'ancienne équipe municipale.

Les déceptions des relogés étaient prévisibles car le projet proposé par Gérard Gaudron est truffé d'aléas. Il fallait d'abord réaménager la RN2 en boulevard urbain, puis démolir quelques tours de 11 à 13 étages, ensuite construire des immeubles à 4 étages pour pouvoir reloger les familles. Il suffit qu'une étape ait du retard ou soit réalisée avant la suivante pour que le mécanisme ne fonctionne plus comme il le devrait. Ajoutons à cela les petites querelles entre les différentes collectivités territoriales et l'Etat pour compliquer encore plus les choses.

Pour ma part, dès que j'ai commencé à réfléchir sur ce projet, j'ai senti qu'il avait grand besoin d'être amélioré. D'abord, son échelle limité aux seuls quartiers de la Rose des Vents, du Merisier et des Etangs n'était pas celle d'un projet de rénovation prétendu urbaine. Il ignore Ambourget, le Gros saule, la Cité de l'Europe. Quand on parle de l'urbain, c'est la ville à laquelle je pense, pas un morceau.

Notre ville a des artères qui devraient être densifiées (avec des immeubles à 4 voire 5 étages) car elles sont équipées de commerces, services et transports de qualité. Cette densification permet de rééquilibrer la population dans toute la ville et de la mixer socialement. L'ancienne équipe municipale comme la nouvelle, chacune pour des objectifs différents, préfèrent garder à peu près les mêmes concentrations de population aux mêmes endroits.

Aussi, Aulnay-sous-Bois est une ville avec peu de réserves foncières, à moins de supprimer les deux parcs au nord. En effet, le taux de remplacement des locataires est trop faible pour avoir suffisamment de logements vacants pour reloger les ménages des immeubles démolis. De plus, les demandes de logements sociaux sont déjà très élevés. Dès lors, elle vit en flux tendu, sinon très tendu.

Enfin, je ne suis pas favorable au projet imposé par Gérard Gaudron car il ne transforme pas l'urbain. Il consiste à "résidentialiser" les immeubles, à créer quelques rues en trouant des barres d'immeubles, sans changer en aucun cas l'aspect cité dortoir de ces quartiers. Je suis pour ma part partisan d'une autre vision de la ville, qui allie rénovation urbaine et nouvelle stratégie de développement économique. Or, on préfère, aujourd'hui comme hier, se reposer sur les lauriers que sont PSA Peugeot-Citroën, L'Oréal, Garonor et Parinor.

En ce qui concerne le relatif état de grâce des années 2004-2005, ce que je disais à l'époque s'applique toujours. D'une part, les relogés étaient bien évidemment contents de quitter un logement que l'on a laissé se dégrader et présenté comme quasi-insalubre pour un logement strictement identique mais faisant comme plus neuf. D'autre part, tel qu'il a été pensé géographiquement, il était difficile d'être relogé dans un autre quartier.

Ainsi, l'idée même de rénovation urbaine telle qu'elle a été pensé depuis des années à Aulnay me fait sourire… jaune. De rénovation, il n'y a que des couches de peinture en façade. J'aurai préféré à la place un projet pour une autre ville qui corrige les erreurs du passé et qui amène un autre avenir pour ses habitants. D'urbain, la ségrégation sociale reste identique, elle est juste déplacée dans le même secteur.

Jérôme Charré

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