Certains commentateurs viennent s’épandre sous les articles
parlant sans vergogne de leur croyance religieuse
relançant le débat pour un nouveau cycle
gonflant le sujet original de manière copieuse

Que l’on parle de santé, politique ou nourriture,
Ils sont capables d’imaginer sans cesse de nouveaux complots
transformant tout en onze septembre par la magie de l’écriture
Et traitant ceux qui ne les croient pas de doux angelots

Il y a ceux que le moindre mot plonge dans les souvenirs
Ils nous reparlent alors de leurs propres articles
Relançant des débats que l’on voudrait finir
Où les mots durs très souvent giclent

Puis il y a les autres, ceux qui dévient tout seuls
accrochant les idées les unes aux autres
qui tricotent à l’infini comme le faisait nos aïeules
reconstruisant le ciel, Dieu et ses apôtres

Et les mots s’envolent, dans une danse infernale
les pages s’allongent, s’alourdissent, deviennent inaccessibles
On ne lit plus les réponses, les conversations deviennent bancales
Les sujets s’emballent, l’ensemble devient illisible

Mais les commentateurs continuent à croiser le fer
ils poursuivent leur idée, beaucoup fuient, c’est le sauve-qui-peut
On lit des réponses qui sont pour les autres, alors on vocifère
On crie au scandale, à la censure, beaucoup croient qu’on se moque d’eux

Mais le flot ne tarit pas
on ne commente plus que les commentaires
oublié l’article qui lança le débat
Bien que source il n’est plus que lointain baptistère

Et pendant que le texte original s’efface des mémoires
les commentateurs intarissables poursuivent seuls le débat
On ne sait plus qui parle, qui répond, pire qu’au parloir
Les mots fusent, dansent, virevoltent, deviennent samba

Et pourtant, dans cette jungle, quelqu’un devra désigner le commentateur du mois