Peu de temps après la mort d'Yves Saint Laurent, sans aucun doute immense créateur de modes, n'oublions pas les excès de certains autres, bien vivants, dans l'exigence de critères esthétiques mortifères. Coups de gueule :
Je savais l'univers de la mode obsédé par l'apparence, régi par l'artifice, mais j'ai pu jauger la déshumanisation atteinte dans son rapport à la création.
Le phénomène Anorexie cultivé par nombre de mannequins répond à des exigences de ces potentats de la haute couture qui s'entraînent les uns les autres.
La malfaisance sociale s'amplifie avec ces jeunes filles qui ne s'alimentent plus pour espérer rejoindre leurs idoles esthétiques.
Pour justifier son recours à ces jeunes femmes maigres à l'extrême, un couturier déclarait en septembre 2006, avec l'aplomb du cynisme érigé en dogme infaillible, que ses créations étaient automatiquement sublimées par ces corps longs, longs, longs et fins, fins, fins jusqu'au décharnement. Le bougre sous-entendait qu'il devrait se creuser un peu plus les méninges s'il devait faire défiler des femmes au physique plus normal (il a même visé, avec une ironie très mal placée, les « petites grosses » : les richissimes clientes de cette catégorie apprécieront…).
Voilà, pour moi, la vulgarité suprême ! Un Bigard est grossier dans son propos ; lui, ce créateur obscène, avec ses manières et sa petite frimousse contente d'elle-même, verse dans la profonde et vulgaire salauderie humaine, celle qui réifie l'autre pour se l'approprier sans une once de remords. Beurk !
Il me rappelle, dans un tout autre registre, cet expert judiciaire qui justifiait ses erreurs dans le désastre d'Outreau par de basses raisons financières : « quand on paye les experts au tarif d'une femme de ménage, on a des expertises de femme de ménage ». Non seulement incompétent, mais d'une médiocrité condescendante sans borne.
A gerber !