Je voudrais m’insurger contre un certain livre que Mme Émilie Gasc-Milesi a écrit. Sa seule et unique œuvre, «Kathryn, Sébastien et Virginie vivent au Canada» est un scandale pour la culture canadienne. Dans celle-ci, Mme Gasc-Milesi raconte l’histoire de trois enfants canadiens; Kathryn, vivant à Vancouver, Sébastien le québécois amateur de hockey et Virginie la montagnaise. Jusque là, tout semble normal. Mais en traversant les chapitres, on est témoins de stéréotypes complètement délurés. En voici quelques exemples :
– «Il adore les réunions de famille au cours desquelles on joue de la musique québécoise et l’on chante. Ces soirées se déroulent souvent à la fin de l’été par une épluchette […] Son grand-père donne alors le rythme avec ses cuillères en bois et entonne des chansons québécoises […] certains jouent du violon pendant que les autres dansent les «sets carrés» […]» Ah Bon?
– «À Montréal, on peut se coucher sans qu’il n’y ait de neige, et, au réveil, le passage d’une tempête a rendu la ville méconnaissable enfouie sous deux mètres de poudreuses.» À Montréal? 2 mètres de neige? Vraiment?
– «Sébastien sort toujours très habillé, avec des couches de vêtement […] Il porte des sous-vêtements longs, une camisole, une tuque, un Kanuk, des mitaines (nom donné aux gants) et des bottes d’hiver […] Et pour éviter que sa peau ne souffre trop du vent glacial, Sébastien se couvre de crème très grasse.» Demandez à n’importe quel québécois à travers la province, personne ne saura vous dire qu’est-ce que cette crème grasse. De plus, on ne porte JAMAIS ces sous-vêtements longs comme elle le stipule si maladroitement.
L’auteur précise aussi que les québécois ne se nourrissent que de «poutine dégoulinante de sauce» à longueur de journée, que les enfants de 11 ans emploient régulièrement les termes «câlice» et «tabernacle», qu’on se tutoie pour des raisons «naïves» de convivialité (oui oui, elle a bien dit naïves). Elle parle de nos autochtones comme s’ils étaient tous des mendiants qui ne s’occupent pas de leurs enfants. Quant à la petite Kathryn de Vancouver, elle se promène continuellement avec une clochette autour du cou lors de sorties en forêt pour «avertir de son approche l’ours qui pourrait s’y trouver»… Dans son livre, elle stipule aussi que les villages autochtones sont semblables à ceux des régions. Quoi!? Comme si nos villages ressemblaient à nos réserves amérindiennes!
Le pire dans tout cela, c’est que ces livres parus en 2007 se retrouvent dans 18 écoles du Québec (dont huit écoles primaires) et que ces livres sont classés comme étant des documentaires!
Je ne me souviens jamais avoir dansé de set-carré pendant un party de Noël, ni même de m’être mis de la crème grasse dans le visage lorsqu’il faisait trop froid. La seule crème grasse que je me suis mis dans la figure était de la crème solaire pendant l’été.
Et vous, québécois, vous êtes vous reconnus dans une de ces citations?! Si oui, dites moi dans quel village vous vivez, j’irai avec curiosité visiter cette ville arriérée.
Elle parle de notre culture comme si nous étions encore des sauvages. En plus de cela, la majorité de ce quelle raconte ne se fait plus de puis l’âge de nos arrières grands-parents! Peut-être que des fois, je ne suis pas très fière des choix politiques de ma nation et je me questionne sur le fonctionnement de notre société, mais je suis quand même fière d’être canadienne (encore plus d’être québécoise!!) et la description faite par cette écrivaine manque plusieurs fois à sa véracité. Avant de juger notre culture par rapport à ce livre, commencez donc par juger le manque d’informations culturelles de madame Émilie Gasc-Milesi
Sur ce, je m’en vais au resto en raquettes manger une câlice de grosse poutine…
Vous avez sûrement vu la cérémonie de fermeture des Olympiques en février dernier. Encore une fois, on avait droit à des stéréotypes à la chemise carottée et au chapeau de poil. Tout ça, orchestré par un australien! Un AUSTRALIEN!!!! Mais bon, toute nation a ses stéréotypes. Et c’est parfois insultant. Alors moi aussi, Canadienne-Québécoise-Jeannoise et fière de l’être, je m’en vais au resto de mon trou perdu en chemise carottée manger une poutine bien dégoulinante. Une énorme en plus.
J’ai oublié de mentionner que je ne parle pas en ayant lu ce livre, mais bien en me basant sur ce que j’ai vu de la Cérémonie Olympique
bonjour,
et bien moi mesdames, j’ai passé 6 mois à Montreal, que je garde comme une grande experience dans ma vie liée à une multitude d’excellents souvenirs.
Et, ne vous déplaise, j’ai vu au coeur du village à l’occasion d’un festival des dizaines de personnes dansant en ligne sur toutes les musiques possibles. j’ai vu aussi en me promenant autour de montreal, les grands panneaux au bord de la route annonçant les epluchettes des differents villages. j’ai entendu aussi des enfants, bien entendu sans generaliser, jurer comme des adultes comme on en trouve partout dans le monde. j’ai visité des reserves de « vos » autochtones qui ressemblent à n’importe quelle autre ville quebecoise hormis la pancarte à l’entrée qui souligne la difference. j’ai vu aussi et entendu bien d’autres choses touchantes, droles, magnifiques, et bien plus encore…
je trouve que ce qui ressort de vos propos est bien triste et haineux et me rappelle le film « j’t’aime, j’t’en veux » mettant en relief les relations difficiles entre la france et la belle province…
je terminerai en soulignant que si ce livre est dans les ecoles c’est que quelqu’un a jugé qu’il en valait la peine et qu’il fait partie d’une collection presentant plusieurs autres pays en faisant ressortir à chaque fois les specificités culturelles de chacun d’eux. et que la vie doit être bien monotone du côté de chez vous en ce moment pour que cela prenne une telle ampleur. le volcan islandais ne vous interess-t-il pas??
bien à vous les chums.
Salut seb de Suisse. Bien ^sur que le volcan en Islande nous intéresse. Et ici, il n’est pas question de généraliser tout sur tout. Mais seulement de parler de ceux qui »argumentent sans connaitre ». C’est bien connu, on ne juge pas quand on connais pas!
Bien sur que je m’intéresse au volcan islandais! Ces pauvres gens coincés à l’aéroport durant des jours… c’est vraiment épouvantable. Mais là n’est pas le sujet de mon argumentation. Je parle d’un livre bourré de conditions sociales maintenant révolues ici au Québec. Ces extraits ont quelques vérités, je l’accorde. Nous n’avons pas perdu toutes nos traditions. En effet, il y a encore ces fameuses «épluchettes». Ce qui m’enrage par contre, c’est qu’il y a des passages insultants pour la communauté autochtone. Ce n’était pas vraiment nécessaire de stipuler dans son livre que ceux-ci, par «facilité et par manque de moyens», donnent des produits industriels réchauffés à leurs enfants et qu’ils ne s’occupent pas de ceux-ci car ils travaillent continuellement pendant la nuit pour essayer de se procurer un peu d’argent.
Ne dites pas qu’il n’y a rien à faire chez nous. Je trouve désolant que vous traitiez cela de la sorte, car je m’engageais seulement à garder notre réputation qui nous est chère. Ce n’est pas strictement moi qui a honte en lisant ce livre. La preuve, c’est que la commission scolaire des Premières-Seigneuries va retirer ce livre de ses bibliothèques et ce sera de même pour la commission scolaire de la Capitale.
En terminant, je ne crois pas que vous, seb de suisse, ayant passé seulement 6 mois dans notre belle Province, connaissiez mieux notre culture que moi, ayant vécu 18 ans dans la même petite ville reculée qu’est Alma. Je suis heureuse d’avoir constaté que votre séjour au Québec vous ait plu. On y garde de très belles coutumes. Le livre en question a simplement soulevé plusieurs stéréotypes qui nous ont quelque peu choqués.
Merci de cette intervention, cela m’a permis de clarifier certains points concernant le sujet.
en fait il apparait surtout qu’il est important de prendre du recul. tout ça est une affaire mediatico-mediatique montée en épingle par quebecor media qui visiblement n’est pas ce qu’il y a de plus reluisant et objectif en matiere d’information. il s’agit quand même du groupe de presse proprietaire du journal de montreal, journal qui publie l’article criant au scandale et sur lequel LCN (tele de quebecor) s’appuie pour faire son sujet sur lequel les radios du même groupe basent leurs interventions… aucune trace de ça dans le devoir par exemple ou sur radio canada…. je pense qu’il faut se détendre. ce qui m’inquiete et qu’on retrouve egalement en suisse et en france (pour ne parler que de ce que je connais) c’est la demagogie et le populisme de ces grands groupes de presse qui noyautent les medias et nous maintiennent dans ce genre de considerations de l’autre.